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Définition: AFFAIREMENT, substantif masculin.

Publié le 08/12/2021

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Définition: AFFAIREMENT, substantif masculin.

Activité excessive proche du surmenage ou de l'agitation.

1. Péjoratif . [En parlant de personnes, d'un groupe, de la vie...] :

Ø 1. Quand je compare, à côté, tant de peuples de progrès et de liberté, marqués de ce signe du sinistre affairement moderne, rongés d'impôts, en lutte
avec le budget de chaque jour, roulés de révolutions en révolutions, qui augmentent tous les impôts, même celui du sang, enveniment et surexcitent
toutes les fièvres d'ambition, empoisonnent toutes les plaies de la malaisance, du mécontentement et de l'envie, je trouve que les mots se payent bien
cher!

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, avril 1867, page 332.

Ø 2.... Paris, qui malgré ses occupations innombrables et son affairement fiévreux, a toujours l'oeil ouvert sur ce qui se passe...

ALPHONSE DAUDET, Jack, tome 1, 1876, page 171.

Ø 3. Ma tante Félicie Plantier était la meilleure des femmes, mais ni mes cousines ni moi n'avions avec elle grande intimité. Un affairement continu
l'essoufflait; ses gestes étaient sans douceur, sa voix était sans mélodie; elle nous bousculait de caresses, prise, à n'importe quel moment du jour, d'un
besoin d'effusion où son affection pour nous débordait.

ANDRÉ GIDE, La Porte étroite, 1909, page 512.

Ø 4. Au petit matin ils [les voisins] arrivent, c'est un affairement. On va, on vient, on se croise; des lumières courent le long de la maison. Qui cherche
un sarment, qui fend du bois, qui fourbit les chaudrons.

JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, tome 1, 1921, page 80.

Ø 5. Dicté pas moins de quatorze lettres aujourd'hui; et il n'y avait pas, presque pas, d'arriéré. Je ne puis appeler travail cet affairement, que je compare
à l'effort du nageur pour écarter des algues.

ANDRÉ GIDE, Journal, 1928, page 888.

Ø 6. La foule oscillait sur elle-même, s'écrasant, rigolant, tandis que, par derrière, là où les badauds s'éparpillaient, le fourmillement des voitures
reprenait en tous sens, avec l' affairement d'une vie assez longtemps ralentie comme cela par l'enthousiasme patriotique.

LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 261.

2. Par extension . [En parlant d'animaux, en particulier de fourmis, d'abeilles...] :

Ø 7. Il ignorait son métier de chien jusqu'à oublier d'aboyer à tout venant. Il lui avait fallu endurer les sévices de Batouala et les rebuffades de
Yassiguindja. La narquoise hostilité des cabris, jointe à l' affairement effaré des volailles, avait failli l'affoler.

RENÉ MARAN, Batouala, 1921, page 26.

Ø 8. Yves prit une aiguille de pin, déterra la fourmi-lion, petite larve molle et désormais impuissante. La fourmi délivrée reprit sa route avec le même
affairement que ses compagnes, sans paraître se souvenir de ce qu'elle avait subi - sans doute parce que c'était naturel, parce que c'était selon la
nature...

FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 140.

3. Par métaphore, rare . [En parlant de choses plus ou moins personnifiées] :

Ø 9. Et vers l'horizon l' affairement de ces vagues pressées, toujours ce branle-bas d'écumes, cette usine d'émeutes, ces embarras de nuages rayés de
grains et de soleil, ce train hargneux des houles, cette hâte inépuisable de la mer à l'arrière-plan.

JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 15.

Remarque : Lorsque affairement est suivi d'un complément prépositionnel (péroposition de), celui-ci exprime tantôt l'agent (exemple 10), tantôt (exemple 11) la nature
de l'activité (de : " consistant à mettre en mouvement des... ") :

Ø 10. Odieux affairement de ma cervelle. Un essaim de menues occupations, harcelantes autant que des mouches, dont on ne peut se délivrer qu'elles
ne vous aient pompé la cervelle. Je n'obtiens pas de moi de me mettre au travail avant d'être quitte envers elles;...

ANDRÉ GIDE, Journal, 1932, page 1107.

Ø 11. Les forces allemandes et italiennes occupent Tunis. Dans les rues, un grand affairement de camions, de chars, de tanks et de canons de la
D.C.A.

ANDRÉ GIDE, Journal, 1942, page 146.

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 30.

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