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Définition: AFFADI, -IE, participe passé et adjectif.

Publié le 08/12/2021

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Définition: AFFADI, -IE, participe passé et adjectif.

A.- Participe passé de affadir*

1. [Appliqué à une chose concrète] Rendu (plus) fade :

Ø 1. L'eau fraîche et vive me remettrait, ce me semble. Mais l'eau fade du lac, affadie encore par son passage à travers mille canaux, et son double
séjour dans le réservoir de zinc sous nos tuiles et dans la pierre à eau de cet appartement, n'est qu'une caricature de l'onde cristalline des sources; ce
breuvage crayeux et sans fraîcheur, tout juste potable, n'a aucune vertu hygiénique.

HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 18 avril 1866, page 249.

2. [Appliqué au " coeur ", à l'estomac, à la bouche] Écoeuré, dégoûté :

Ø 2.... moi aussi, l' estomac affadi par la boisson et le coeur ému par les larmes de Marianne, je me suis mise à sangloter comme une Madeleine...

OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 104.

- Au figuré . Avoir le coeur affadi de quelqu'un. Être dégoûté de quelqu'un :

Ø 3. LES PÉCHÉS. - Parleront-elles? quel entêtement voyons, essayons!

Holà hé! célestes, où est l'ermite? est-ce qu'il s'est niché sous vos jupes?

Les Vertus ne répondent pas.

Prenez garde de l'y faire mourir, il va étouffer là-dessous, l'air manque.

Les Vertus ne répondent pas.

Dégagez-le donc! il asphyxie. Ne voyez-vous pas qu'il a le coeur affadi de vous, tant vous empestez l'encens, tant vous suintez l'eau bénite, tant vous
êtes toutes détraquées comme des calvaires pourris!

GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 342.

3. [Appliqué à une personne] Affaibli, amolli. Synonyme : énervé " privé de nerf " :

Ø 4.... ils voudraient rester hommes. Ils cherchent, autant qu'ils peuvent, une fausse énergie dans le vin. En faut-il beaucoup pour être ivre? observez
au cabaret même, si vous pouvez surmonter ce dégoût : vous verrez qu'un homme en état ordinaire, buvant du vin non frelaté, boirait bien davantage,
sans inconvénient. Mais, pour celui qui ne boit pas de vin tous les jours, qui sort énervé, affadi par l'atmosphère de l'atelier, qui ne boit, sous le nom
de vin, qu'un misérable mélange alcoolique, l'ivresse est infaillible.

JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 89.

B.- Adjectif .

1. [Appliqué à une chose concrète] Fade, douceâtre, écoeurant :

Ø 5.... aux saisons différentes, Durtal y pratiquait des fouilles, découvrait de ces lunelles, nommées vulgairement monnaie du pape, dont les tiges
balancent de vertes rondelles marquées de points de dominos, par l'arrêt des graines et qui deviennent des disques de parchemin argenté, en se
séchant : des basilics puant le graillon de cuisine, le roux, et aussi on ne sait quelle odeur affadie de mélisses et de sauges;...

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 102.

2. [Appliqué à un sentiment, à un produit de l'esprit humain, à une notion abstraite...] (Rendu) fade (douceâtre), amoindri :

Ø 6. Ses compositions académiques (...) ne nous donnent la sensation des mâles terreurs de l'antiquité qu' affadie et profanée dans une molle
traduction.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, L'Art français au XVIII e . siècle, tome 2, 1880-1882, page 68.

Ø 7. À son réveil, elle [la Faustin] s'était tout à coup découvert une espèce de désintéressement affadi et écoeuré de tout ce qui l'intéressait le plus, les
autres jours.

EDMOND DE GONCOURT, La Faustin, 1882, page 172.

Ø 8. Ils avaient pour professeurs des hommes brillants d'intelligence qui leur livraient la connaissance dans son intacte splendeur. Mes vieilles
institutrices ne me la communiquaient qu' expurgée, affadie, défraîchie. On me nourrissait d'ersatz et on me retenait en cage.

SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 123.

3. [Appliqué aux organes ou aux facultés d'une personne] (Devenu) fade, dont les qualités originelles de vigueur ont fléchi; amolli :

Ø 9. Sais-tu ce que c'est que l'amour, Rosette? écoute! le vent se tait; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime. Par la
lumière du ciel, par le soleil que voilà, je t'aime! tu veux bien de moi, n'est-ce pas? on n'a pas flétri ta jeunesse? on n'a pas infiltré dans ton sang vermeil
les restes d'un sang affadi? tu ne veux pas te faire religieuse; te voilà jeune et belle dans les bras d'un jeune homme. Ô Rosette, Rosette, sais-tu ce que
c'est que l'amour?

ALFRED DE MUSSET, On ne badine pas avec l'amour, 1834, III, 3, page 61.

- Par métonymie . [Appliqué à la personne elle-même] :

Ø 10. Je restai comme immobile pendant plusieurs jours, en présence de mon chapitre préparé de Dinan et Liège, faible, affadi, sans unité intérieure.

JULES MICHELET, Journal, août 1842, pages 468-469.

Ø 11. En général, les barbares furent reçus à bras ouverts. Les évêques, et tout ce qu'il y avait d'éclairé, saint Augustin, Salvien, leur tendaient les bras.
Au contraire, les derniers représentants de la vieille société polie, corrompue, affadie, Sidoine Apollinaire, Aurélius Victor les insultent obstinément, et
se cramponnent aux abus du vieil empire, sans voir qu'il était décidément condamné.

ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 523.

Ø 12. Il lui ressemblait beaucoup. C'était le baron, mais amoindri, diminué, affadi, le sanglier devenu petit, pâle et mou.

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Histoire contemporaine, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 122.

Ø 13.... j'étais orphelin de père. Fils de personne, je fus ma propre cause, comble d'orgueil et comble de misère : j'avais été mis au monde par l'élan qui
me portait vers le bien. L'enchaînement paraît clair : féminisé par la tendresse maternelle, affadi par l'absence du rude Moïse qui m'avait engendré, (...) je
me trouvai en m'opposant, je me jetai dans l'orgueil et le sadisme,...

JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 91.

- En particulier, dans le domaine des BEAUX-ARTS ou de la création littéraire :

Ø 14. Pas d'accents dans le dessin, pas d'accents dans la couleur. Tout est adouci, affadi, amoindri, énervé.

JULES-ANTOINE CASTAGNARY, Salons 1876, 1892, page 232.

Ø 15. - Tu n'as pas de sang, répétait Christophe. Avec cela, tes diables d'idées chrétiennes!... votre éducation religieuse, en France, réduite au
catéchisme; l' Évangile châtré, le Nouveau Testament affadi, désossé... une bondieuserie humanitaire, toujours la larme à l'oeil... et la Révolution, Jean-
Jacques, Robespierre, 48, et les Juifs par là-dessus!... Prends donc une bonne tranche de vieille Bible, bien saignante, chaque matin.

ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 996.

Ø 16. Certainement il ressemblait à Julius; mais davantage encore à quelque portrait du Titien; et Julius ne donnait de ses traits qu'une réplique affadie,
comme il n'avait donné dans l'air des cimes qu'une image édulcorée de sa vie, et réduite à l'insignifiance.

ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 726.

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 25.

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