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Définition: ADVENTICE, adjectif et substantif.

Publié le 08/12/2021

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Définition: ADVENTICE, adjectif et substantif.

I.- PHILOSOPHIE et SCIENCES.

A.- PHILOSOPHIE (adventice ou très rarement adventif).

1. [Dans la métaphysique cartésienne, en parlant des idées] Qui viennent à l'esprit de façon passive sous l'influence des impressions externes. Antonymes : idées
factices, idées innées :

Ø 1. I. La vérité est la connoissance des êtres, et de leurs rapports; la raison est la connoissance de la vérité; elle est l'esprit éclairé par la vérité. II. La
raison est donc acquise ou advent ive, adventitia. L'homme naît esprit, et il apprend à raisonner; il est intelligence, il a de la raison.

LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page
266.

Ø 2. M. de Bonald semble vouloir concilier ces deux opinions opposées. Il accorde exclusivement au langage plus qu'aucun nominaliste, il donne la
priorité aux signes et cependant il admet les idées innées : ces idées ne sont rien elles-mêmes sans les signes du langage articulé qui les fécondent ou
les manifestent. Il suit de ce point de vue que tout vient du dehors à l'esprit ou lui est adventice...

MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1819, page 237.

Ø 3.... il [Kant] aura toujours la gloire d'avoir, dans la description du phénomène de la connaissance, marqué avec une rigueur inconnue avant lui la
distinction de la forme et du fond, du moule et de la matière, de ce qui est adventice et tient au mode d' influence des choses du dehors, et de ce qui tient
à la constitution même de l'intelligence douée de la capacité de connaître.

AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 587.

Remarque : Chez Descartes (1641, Loi du 23 juin, III, 382 dans le Dictionnaire de la langue philosophique (PAUL FOULQUIÉ, RAYMOND SAINT-JEAN) 1962; confer Descartes, Les Méditations métaphysiques, 2 e. édition, 1642, III, page 57 dans Presses Universitaires de France, Les Grands textes, 1961. " Ex his autem ideis aliæ innatæ, aliæ adventitiæ,

aliæ a me ipso factæ mihi videntur "), désigne les idées qui viennent à l'esprit de façon passive sous l'influence des impressions externes - contrairement aux idées factices élaborées par l'esprit lui-même (fictions,
inventions) et aux idées innées, nées avec l'esprit même et n'appartenant pas à l'expérience de la réalité environnante (parce que universelles et nécessaires) ni au travail de l'esprit (parce que simples, essentielles,
immuables).

2. [En parlant des composantes de l'être humain] Qui est à l'origine extérieur et de soi étranger à la personnalité :

Ø 4. Je regarde mon corps lui-même avec surprise et mon nom me paraît celui d'un autre, tant il m'est aisé et presque naturel de me distinguer de mes
annexes et de me séparer de mes formes. Tout me paraît fortuit, adventice, conventionnel, dans ce qui ne sont pas des profondeurs de ma spontanéité.
Tout le tourbillon des états temporaires de mon individu me fait l'effet d'être hors de moi, comme la voie lactée est hors de notre globe.

HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 22 octobre 1866, page 487.

Ø 5. Elles [les intelligences lentes] fonctionnent à leur rythme naturel, et ne voient leurs moyens diminués par cette lenteur que si de l' extérieur on les
bouscule, provoquant des inhibitions adventices. La vitesse propre de l'intelligence doit être distinguée des perturbations rythmiques qui
proviennent de causes organiques accidentelles (état de santé, sous-alimentation).

EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, pages 626-627.

Ø 6. Or, la philosophie de la vie semble être naturellement destinée à saisir dans notre devenir organique lui-même la loi intérieure de notre
développement, la maturation de notre mort. Autorisée dès lors à distinguer une mort authentique et intérieure d'une mort simplement adventice et
extérieure à l'homme, elle commentera conceptuellement les symboles par lesquels les poètes cherchent dans la nature une évocation immédiate de la
mort.

JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 281.

Ø 7. Par le corps, par les douleurs adventices que la chair nous apporte, les complications et associations fortuites qu'elle nous vaut, les messages
discontinus que l'émotion nous transmet, les saillies continuelles de la vie affective et sensible, c'est l' extériorité sous toutes ses formes - matérielle,
sociale, viscérale - qui inscrit en nous son précieux graphique.

VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 109.

- Emploi substantivé. Ce qui est adventice :

Ø 8. D'autre part, la mort n'est pas seulement l' intervention, le pur adventice, ni seulement la tragédie totale : elle est encore l'isolement de l'ipséité dont
elle dénoue tous les liens avec le monde, c'est-à-dire avec la fiction;...

VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957 page 181.

B.- SCIENCES.

1. BOTANIQUE. [En parlant d'une plante]

a) Qui croît sur les terres de culture indépendamment de tout ensemencement par l'homme :

Ø 9. La pince couvre-joints a pour but d' enlever dans les terres meubles (...) les plantes adventices qui poussent dans la vigne...

RAYMOND BRUNET, Le Matériel viticole, 1909, page 150.

Ø 10. Les plantes adventices, que l'on nomme communément plantes nuisibles ou mauvaises herbes, sont des plantes annuelles ou bisannuelles, des
plantes vivaces ou des plantes parasites. Parmi les premières, les plus nuisibles sont la moutarde des champs et la ravenelle, le coquelicot (...), l'ivraie,
la folle avoine. Parmi les plantes vivaces, il faut citer le chiendent (...); parmi les plantes parasites, la cuscute, l'orobanche, le mélampyre sont les plus
communs.

Larousse du XXe . siècle .

b) Qui croît (avec ou sans intervention de l'homme) en dehors de son habitat originel :

Ø 11.... mon père tenta donc d' acclimater, sur la vaste table, des cultures adventices.

GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Le Képi, 1943, page 151.

Ø 12.... le détournement d'un cours d'eau, le comblement d'un estuaire, créent des places vides, qu'une végétation nouvelle peut envahir. On appelle
adventices des plantes étrangères (du latin adventicius étranger) qui s'introduisent dans une nouvelle contrée.

Encyclopédie de la Pléiade, Botanique , 1960, page 1252.

2. MEDECINE.

a) MÉDECINE GÉNÉRALE. [En parlant d'une maladie] Qui n'a pas son origine dans la constitution héréditaire.

b) HISTOLOGIE. Adventice ou très rarement adventif. [En parlant d'un élément du tissu conjonctif qui forme la tunique externe d'un organe généralement tubulé
(artère, bronche, etc.)] Surajouté et non fonctionnel :

Ø 13. Les premiers [espaces lymphatiques] se constituent principalement dans l'épaisseur des parois du coeur, dans celle du péricarde et dans la
tunique advent ive des vaisseaux,...

EDMOND PERRIER, Traité de zoologie, tome 3, 1893, page 2501.

Ø 14. Les parois des artères sont formées de trois tuniques superposées : (...) 3o. Une tunique externe ou adventice...

GEORGES GÉRARD, Manuel d'anatomie humaine, 1912, page 15.

Ø 15. Il existe, en outre, des formations tubulées (...), entourées par une adventice délicate de longues cellules fusiformes...

DOCTEUR THIBAUT (Fernand Widal, Pierre-Jean Teissier, Georges-Henri Roger, Nouveau traité de médecine, fascicule 5, 1920-1924, page 111 ).

- Par extension . Kyste adventice. " Celui dont la paroi propre, en continuité vasculaire avec les tissus de l'animal affecté par les hydatides, n'appartient pas à ces
dernières. " (Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, de l'art vétérinaire (ÉMILE LITTRÉ)).

3. PHYSIQUE. [En parlant de la matière] " Qui est jointe accidentellement à un corps, qui ne lui appartient pas en propre. " (Dictionnaire universel de la langue
française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845).

4. ZOOLOGIE. [En parlant d'une espèce animale] Ne subsistant que temporairement dans une région après un vain essai d'acclimatation par l'homme.

II.- Langue courante . [En parlant des éléments qui entrent dans la constitution d'une chose] Qui, de l'extérieur et fortuitement, s'ajoute comme un accessoire :

Ø 16. M. de Fleury, procureur général, disait devant quelques gens de lettres : « Il n'y a que depuis ces derniers temps que j'entends parler du peuple
dans les conversations où il s'agit du gouvernement. C'est un fruit de la philosophie nouvelle. Est-ce que l'on ignore que le Tiers n'est qu' adventice
dans la Constitution ? » (Cela veut dire, en d'autres termes, que vingt-trois millions neuf cent mille hommes ne sont qu'un hasard et un accessoire dans
la totalité de vingt-quatre millions d'hommes).

NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, page 124.

Ø 17.... mais, outre qu'il serait chimérique de prétendre à une connaissance universelle, on serait encore fondé à considérer le système planétaire comme
formant dans l'univers un système à part, qui a sa propre théorie; et l'on ne devrait pas confondre les événements dont la série est déterminée par les
lois et par la constitution propre du système, avec les perturbations accidentelles, adventices, dont la cause est en dehors de ce système. Ce sont ces
influences externes, irrégulières et fortuites, qu'il faut considérer comme entrant dans la connaissance à titre de données historiques, par opposition
avec ce qui est pour nous le résultat régulier des lois permanentes et de la constitution du système.

AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, pages 449-450.

Ø 18. Dans l'ordre du langage, les figures, qui jouent communément un rôle accessoire, semblent n'intervenir que pour illustrer ou renforcer une
intention, et paraissent donc adventices, pareilles à des ornements dont la substance du discours peut se passer, - deviennent dans les réflexions de
Mallarmé, des éléments essentiels : la métaphore, de joyau qu'elle était ou de moyen momentané, semble ici recevoir la valeur d'une relation symétrique
fondamentale.

PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 28.

Ø 19. Ainsi l'existence plastique de l'oeuvre d'art est-elle essentielle. Son apparence n'est pas seulement traductrice d'une réalité spirituelle (...), cette
apparence acquiert sa vie et sa valeur propres. Elle peut être dorénavant jugée pour elle seule; elle répond à certaines exigences et elle provoque
certains effets sur la sensibilité qui lui sont inhérents et peuvent se passer de toute justification adventice.

RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, pages 389-390.

Ø 20. Le langage n'est pas seulement la cause des brouilles factices et adventices : il favorise bien plutôt un accord spécieux qui nous voilera, jusqu'au
jour du drame, notre mésentente profonde.

VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 186.

Ø 21. Pour l'énoncé des faits, on ne retient que ce qui est nécessaire, écartant toutes les circonstances adventices ou secondaires qui sont inutiles à la
solution, en droit, du litige.

RAYMOND LINDON, Le Style et l'éloquence judiciaires, Paris, Albin Michel, 1968, page 77.

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 41.

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