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DÉCIDER, verbe.

Publié le 06/12/2021

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DÉCIDER, verbe.  

I.—  Emploi transitif direct. 

A.—  Juger un point contesté, opter pour une conclusion définitive qui tranche, après délibération, un litige. Décider une affaire, une question; décider souveraine, ment. L'acte fondamental d'une vie est de décider ce qui est important et ce qui ne l'est pas (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 318) : 

Ø 1. Mon tourment est plus profond encore; il vient également de ce que je ne puis décider avec assurance : le bien est ici, de ce côté; le mal est là. Ce n'est pas impunément que, toute une vie durant, mon esprit s'est exercé à comprendre l'autre. J'y parviens aujourd'hui si bien, que le « point de vue » où il m'est le plus difficile de me maintenir, c'est le mien propre.

ANDRÉ GIDE, Journal,  1941, page 64. 

—  Par métaphore : 

Ø 2. Jusque-là on avait hésité si l'on souperait dans la salle à manger ou sous une longue tente de coutil dressée sur la pelouse. Ce beau ciel bleu, tout parsemé d'étoiles, venait de décider le procès en faveur de la tente et de la pelouse.

ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 142. 

—  emploi absolu. Un tribunal suprême qui décide en dernier ressort (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, De la Religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil,  1825, page 30 ). Pâris, l'enfant royal dont la voix décida Entre les trois splendeurs au sommet de l'Ida (THÉODORE DE BANVILLE, Les Cariatides,  1842, page 85) : 

Ø 3.... Hannibal fut pris pour arbitre entre deux frères qui se disputaient la royauté; il décida pour l'aîné, conformément à l'avis des vieillards de la nation,...

JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 10. 

Ø 4.... j'ai passé assez de temps en province pour savoir qu'on ne s'aime pas mieux là qu'ailleurs; et s'il fallait décider, je donnerais la préférence à Paris.

THÉODORE LECLERCQ, Proverbes dramatiques, Madame Sorbet, 1835, 6, page 143. 

B.—  Par extension.  Prendre un parti, déterminer une issue, conduire quelque chose à un résultat définitif. 

1. Vieilli.  [L'objet désigne un substantif inanimé abstrait ou un nominal indéfini] 

a) [Le sujet désigne une personne]  Décider un mariage, un succès. Jeanne d'Arc (...) va rejoindre le camp des Français, décide la victoire en leur faveur (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 2, 1810, page 368) : 

Ø 5. Après avoir tracé, au haut d'une page : « Ceci est mon testament... » il [le vicomte] se releva d'une secousse et s'éloigna, se sentant incapable d'unir deux idées, de prendre une résolution, de décider quoi que ce fût.

GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Un Lâche, 1884, page 921. 

Ø 6. Ainsi se décida notre mariage. (...). Souvent on attribue aux femmes des décisions là où, en fait, elles ne décident rien; elles sont décidées.

HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?  1934, page 231. 

—  En emploi absolu : 

Ø 7. Aller à l'oracle, c'est chercher une raison de décider quand on n'en voit pas. Celui qui décide par instinct se livre en quelque sorte à la nature, et tente de s'accorder avec elle.

ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1921, page 197. 

Ø 8.... Ainsi rien, en définitive n'était résolu! Là encore, il [Augustin] avait anticipé à faux. Le chaos des décisions possibles restait chaos. Qu'il aille à la messe le dimanche ou qu'il n'y aille pas, le déterminisme de sa pensée n'en serait pas plus changé que l'univers. S'il ne décidait pas, les choses décideraient pour lui, au fond de lui, dans les mécanismes intérieurs. Tout tomberait un jour ou l'autre, comme un vieux mur. Choisir par décision positive de la volonté? Quelle sottise! Les choses choisissent pour vous. Si elles ont décidé de partir, elles font comme « la bien-aimée, la rose au bois », elles s'en vont.

JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 352. 

b) [Le sujet désigne un inanimé concret]  Une de ces grosses pluies chaudes qui décident le printemps (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 202 ). 

—  En emploi absolu. C'est un coup de canon qui décide. Grondement de grêle (JULES RENARD, Journal,  1900, page 590 ). 

c) [Le sujet désigne un inanimé abstrait]  Ce mariage allait décider la fortune politique de Lucien (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes,  1844, page 84) : 

Ø 9. Un dimanche de ses dix-huit ans qu'il [Honoré] se trouvait dans la salle à manger en compagnie de la servante, elle lui fit voir son audace d'une manière qui décida son ardeur.

MARCEL AYMÉ, La Jument verte,  1933, page 64. 

2. [L'objet est une subordonnée complétive] 

a) [Le sujet du verbe subordonné est différent de celui de la principale]  Décider + subordonnée conjonctive. 

—  Décider que + indicatif ou conditionnel. Je décide (...) que nous arriverons le plus vite possible à Rouen (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel,  1842, page 159 ). Nous décidâmes qu'un petit tour en bateau (...) ça nous distrairait (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit,  1932, page 490) : 

Ø 10. « Je sens que le destin n'a pas décidé que je mourrais aujourd'hui. Et comme, s'il l'a décidé, c'est absolument inéluctable, pas la peine de s'agiter. »

LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 226. 

—  Décider que + subjonctif (lorsque l'accomplissement de la volonté reste incertain). Qu'il soit aussi décidé que le titre des monnaies ne puisse être changé (Recueil de textes d'histoire publiés sous la direction de L. Gothier et A. Troux.  tome 4, L'Époque contemporaine, 1789, page 17 ). 

Remarque : La plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et du XXe.  siècle (sauf Dictionnaire de l'Académie Française et DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ)) accueillent la construction décider que. Mais seuls Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS CONTEMPORAIN  (JEAN DUBOIS) attestent l'emploi du subjonctif dans la subordonnée —  lequel emploi est récusé par DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS GRAMMATICALES ET LEXICOLOGIQUES  (JOSEPH HANSE) 1949. 

b) [Le sujet du verbe subordonné est le même que celui de la principale]  Décider de + infinitif. Qui décidez-vous d'emmener? (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47,  1888, 1re.  partie, 5, page 51 ). Si le gouvernement anglais ne décide pas d'intervenir (ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants,  1928, page 116 ). 

SYNTAXE : Décider d'aller, d'attaquer, d'attendre, d'envoyer, de faire, d'en finir, de laisser, de passer, de porter, de prendre, de profiter, de refuser, de repartir, de se replier, de rester, de retourner, de tenir, de tenter, de tuer. 

c) Décider + subordonnée interrogative. Discussion pénible avec moi-même pour décider si je n'ai point encouru le remords (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 71 ). Décider qui gagnait la casquette et le foulard (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1374 ). 

3. Emploi pronominal.  [Le sujet désigne un inanimé abstrait]  Recevoir une solution, être tranché, prendre un tour définitif. S'éloigner du théâtre où ses destinées se décident (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 173 ). L'époque où la santé d'une femme se décide (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 809 ). Ce berceau de vigne à l'ombre duquel s'était décidée ma vie (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant,  1890, page 312 ). 

C.—  Amener à agir, emporter l'adhésion. (Quasi-)synonymes : entraîner, convaincre. 

1. Décider quelqu'un. Savoir si ça va décider Buteau! (ÉMILE ZOLA, La Terre,  1887, page 68 ).  Achever de décider quelqu'un. 

—  Par analogie. Décidez mon cheval, dit Roland (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 1, 1859, page 282 ). 

2. Décider quelqu'un à + complément d'objet second désignant un inanimé abstrait. Décider à la défense du pays soixante-trois volontaires (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Un Coup d'État, 1882, page 177 ). 

—  Par extension. Décider à la guerre un gouvernement démocratique (MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 1, 1929, page 7 ). 

—  Par analogie. La faim, qui décide aux migrations les espèces voyageuses (JULES MICHELET, L'Oiseau,  1856, page 140 ). 

3. Décider quelqu'un à + infinitif. Décider quelqu'un à venir. Décider quelques communes à céder leurs archives (JULES MICHELET, Journal, 1835, page 193) : 

Ø 11. La nouvelle que le maire lui avait donnée de sa promotion fut le dernier argument qui décida le parfumeur à se lancer dans l'opération qu'il venait d'exposer à sa femme...

HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau,  1837, page 65. 

—  Par analogie. Nous échouâmes dans le sable (...) rien ne put décider le cheval à nous en tirer (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 339 ). 

II.—  Emploi transitif indirect. 

A.—   [Le sujet désigne une personne] 

1. Décider de + substantif.  Arbitrer, déterminer, juger. 

a) Décider de + substantif désignant une personne. Que décidez-vous de ce gaillard? (EUGÈNE SUE, Atar Gull,  1831, page 23 ). 

b) Décider de + substantif désignant un inanimé abstrait (parfois concret). Prendre un parti, prononcer sur ma vocation, décider de mon existence tout entière (MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance,  1833, page 94 ). Anxiété d'avoir à disposer de moi et à décider de mon sort (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal,  1866, page 349 ). Ce point de vue tout individuel où chacun se place pour décider de ses sympathies (MARCEL PROUST, À l'Ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 436 ). J'ai décidé du plus beau vers de notre langue (PAUL VALÉRY, Variété IV,  1938, page 178) : 

Ø 12. Ce n'est pas par hasard que les grandes colères antisémites dissimulent un optimisme : l'antisémite a décidé du Mal pour n'avoir pas à décider du Bien.

JEAN-PAUL SARTRE, Réflexions sur la question juive,  1946, page 56. 

—  Locution. Décider de tout. Il décidait de tout, tranchait sur tout (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette,  1853, page 50 ). 

SYNTAXE : L'assemblée, l'empereur, le gouvernement décide de; décider de la vie, du (de mon, ton, etc.) sort. 

2. Décider sur + substantif désignant un inanimé abstrait.  Se prononcer sur, trancher par un jugement. Une question ardue que de décider sur la validité de tels baptêmes (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins,  1908, page 48 ). Décider sur le châtiment ou la grâce de tel que je ne connais pas (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle,  1944, page 947 ). 

B.—  Par analogie.  [Le sujet désigne généralement un inanimé abstrait]  Orienter de manière définitive, déterminer, être la cause de. L'adoption d'une méthode décide des destinées d'une philosophie (VICTOR COUSIN, Histoire de la philosophie moderne, tome 1, 1829, page 92 ). Le dénouement qui doit décider de sa destinée [au peuple] (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité,  1899, page VII. ). Minute fatale qui va décider de son destin (GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette,  1937, page 1296 ). 

SYNTAXE : La bataille, le hasard décide; décider de l'avenir, du destin, de la destinée, de l'existence, de la perte, du succès, de la victoire, de la vocation. 

·    En décider. Arrêter son choix sur quelque chose, apporter une solution à quelque chose. C'est du côté de Rolle qu'on admire le lac de Genève; pour moi je ne veux pas en décider, mais c'est à Vevay, à Chillon surtout, que je le trouve dans toute sa beauté (ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Obermann, tome 1, 1840, page 32) : 

Ø 13. Je crois sincèrement qu'il m'importe peu d'être riche ou pauvre, je voudrais seulement que nos supérieurs en décidassent une fois pour toutes. Ce cadre de félicité bourgeoise où l'on nous impose de vivre convient si peu à notre misère...

GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne,  1936, page 1050. 

III.—  Emploi pronominal. 

A.—  Prendre un parti, une résolution : 

Ø 14. Prononce et décide-toi. Unis l'avenir au présent et prends un parti raisonnable et suivi.

GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse,  1788, page 257. 

Ø 15. —  Alors où veux-tu en venir finalement? que je lui faisais. Quand on le mettait en demeure, comme ça, de se décider, de se prononcer, de se déclarer pour de bon, il se dégonflait.

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit,  1932, page 482. 

—  Par analogie.  [Le sujet désigne un animal] :

Ø 16.... je regardais et j'écoutais sans bouger, étudiant l'émotion très-visible de Jonquille, qui semblait hésiter et se livrer un combat intérieur fort extraordinaire. Enfin elle s'arme de résolution, vole d'un seul élan jusqu'à la soucoupe, crie un instant, espérant que la nourriture viendra d'elle-même à son bec; puis elle se décide et entame la pâtée.

AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 19. 

—  Par extension.  [Le sujet désigne un inanimé]  Peu à peu, le feu se décide (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école,  1900, page 45 ). 

SYNTAXE : Se décider brusquement, finalement, promptement, sur-le-champ, tout à coup, tout de suite; finir par se décider; ne pouvoir se décider; il faut (faudra, fallait, etc.) se décider. 

1. Se décider à. Synonyme : être résolu. 

a) [Suivi d'un complément désignant un substantif ou un substitut]  Se décider au mariage. Pour vous (...) je me déciderai à tout (ALFRED DE MUSSET, Il ne faut jurer de rien,  1840, I, 1, page 110 ). 

b) [Suivi de l'infinitif] 

—   [Le sujet désigne une personne identique au sujet de l'infinitif]  Se décider à acheter, à écrire, à rentrer. La jeune fille, qui se décide à se jeter dans le lac bleu (HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème,  1851, page 17 ). 

·    Par analogie. Attendre que l'oiseau se décide à chanter (JACQUES PRÉVERT, Paroles,  1946, page 185 ). 

·    Par extension. Peut-être quelques universités (...) se décideront-elles à préparer les jeunes gens à la vie (ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu,  1935, page 356 ). 

—  Par analogie.  [Le sujet désigne un inanimé]  L'estomac se décida à fonctionner (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours,  1884, page 280 ). Elle [une dent] s'est décidée à tomber hier matin (JULES RENARD, Poil de carotte,  1894, page 165 ). Le chemin se décida à descendre (JEAN GIONO, Le Hussard sur le toit,  1951, page 16 ). 

Remarque : Se décider de + infinitif, rare dans la documentation Je me décide donc de vous écrire (VICTOR HUGO, Correspondance, 1822, page 344). Cette construction est absente des dictionnaires généraux NOUVEAU DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DU FRANÇAIS  (JEAN-PAUL COLIN) 1971 la considère comme fréquente et, à juste titre, fautive. 

2. Se décider pour + complément désignant un animé ou un inanimé. La maréchale se décida pour un simple tournedos (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 13 ). Nous nous étions enfin décidés pour une [robe] bleu et or (MARCEL PROUST, La Prisonnière,  1922, page 394 ). Réflexion faite, il [Pierrot] se décida pour la fuite (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 175 ). 

3. Se décider sur + complément désignant un inanimé abstrait. Me décider sur le voyage d'Angleterre (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres diverses,  1793, page 546 ). L'obliger à se décider sur le mariage (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes,  1804, page 138 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation se décider en, en emploi métaphorique, « aboutir à, se résoudre en ». Rongé par une ardente fièvre, Des Esseintes entendit subitement des murmures d'eau, des vols de guêpes, puis ces bruits se fondirent en un seul qui ressemblait au ronflement d'un tour; ce ronflement s'éclaircit, s'atténua et peu à peu se décida en un son argentin de cloche (JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 267). 

B.—  emploi absolu.  Prendre un parti. Entre ces deux opinions (...) je demeure suspendu sans espoir de me décider (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, tome 1, 1821, page 38 ). J'ai laissé à votre Altesse le choix du genre de mort, décidez-vous (VICTOR HUGO, Lucrèce Borgia,  1833, 2, 4, page 104 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation décidable, adjectif, néologisme, logique.  Qui peut être l'objet d'une décision non contradictoire. Conformément avec l'intuition des mathématiciens, qui se sont occupés du problème de la décision, un fait P (par rapport à un fait R) est : soit certain ou absurde (décidable), soit litigieux et plausible (indécidable) (Les Grands courants de la pensée mathématiques, 1948, page 358). Attesté par Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément 1968 et DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT ) Supplément 1970. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 637. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 7 370, b) 7 978; XXe.  siècle : a) 10 206, b) 11 524. 

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