DÉCENCE, substantif féminin.

DÉCENCE, substantif féminin.  

A.—  Réserve et mesure dans le comportement. Rappeler quelqu'un à la décence (Dictionnaire de l'Académie française.  1932).  Je n'ai jamais su pleurer avec décence, facilité et attendrissement (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Mes Apprentissages,  1936, page 47 ). Les gens parlaient de la guerre avec décence et componction. On aurait dit qu'ils revenaient d'un enterrement (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme,  1949, page 59 ). 

B.—  Spécialement.  Respect des normes morales et des convenances, notamment en matière sexuelle, dans la tenue, les actes et les paroles. Se conduire avec décence; rappeler quelqu'un à la décence; blesser la décence. Mettre de la décence dans ses expressions (Dictionnaire de l'Académie Française). Tant que vous vivrez, gardez-vous des paroles qui blessent la décence, le bon ton (PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Procès de Paul-Louis Courier, 1821, page 130) : 

Ø Ô ma Claire! Seule tu réunis ce mélange inconcevable de décence et de volupté qui éloigne et attire sans cesse, et qui éternise l'amour; seule tu réunis ce qui commande le respect et ce qui allume les désirs;...

MADAME COTTIN, Claire d'Albe,  1799, page 169. 

Remarque : Selon Nouveau dictionnaire de la langue française (Jean-Charles Laveaux) Difficultés 1892 : \" on ne dit pas des décences comme on dit des bienséances \". La documentation fournit cependant 2 attestations du mot au pluriel...Paris, Ville de toutes les décences (Théodore de Banville, Odes funambulesques, 1859, page 66). Il tenait en grand respect les décences (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914, page 716). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 327. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 538, b) 388; XXe.  siècle : a) 508, b) 416.