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Dans quelle mesure Camille et Perdican badinent avec l'amour ?

Publié le 24/05/2025

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« Dans quelle mesure Camille et Perdican badinent avec l'amour ?= Est-ce que leurs jeux de la parole et du cœur se limitent à un simple badinage ? Entre 1833 et 1835, Alfred de Musset a vécu une relation amoureuse pour le moins tumultueuse avec George Sand ! Lorsque celle-ci le quitte, leur correspondance reste intense, et influence directement l'écriture de ce chef d'œuvre : On ne badine pas avec l'amour.

Cette action de « badiner », amusante dans une comédie, évoque aussi le marivaudage (plus sophistiqué mais toujours léger)… Ici, il va tourner au drame, voire, à la tragédie.

Ce mélange des genres fait bien de cette pièce, non pas un vaudeville ou un mélodrame, mais bien, un drame romantique.À travers les deux jeunes premiers, Camille et Perdican, ce sont deux conceptions de l'amour qui s'affrontent.

Ces deux conceptions particulièrement élevées, qui vont s'entredéchirer, constituent le moteur de la pièce.

Et ainsi, les jeux de la parole et du cœur prennent une dimension insoupçonnée.

Dès lors, on peut se demander dans quelle mesure Camille et Perdican badinent avec l'amour ? Est-ce que leurs jeux de la parole et du cœur se limitent à un simple badinage ? Ces deux héros romantiques n'ont-ils pas une vision de l'amour plus élevée que ne le laisse supposer leur apparent badinage ? D'abord, nous avons en effet deux jeunes gens qui badinent avec l'amour.

Mais Pris au piège de leur rôle, le badinage des deux jeunes héros romantiques se fait dépasser par les manipulations et stratagèmes.Finalement, Leur jeux de cœur et de parole , influencés par deux visions de l'amour , ne peut qu’aboutir à un dénouement fatal : I/Tout d’abord , alfred de Musset présente dans sa pièces deux jeunes gens qui se laissent aller à un simple badinage.Perdican et Camille prennent l'amour à la légère et ne réalisent pas la profondeur de leurs sentiments.

Ils jouent avec les sentiments, mais négligent la gravité de ces jeux, et ne songent pas aux conséquences.[argument1] AM met en scène deux héros qui se connaissaient bien enfant mais qui se redécouvrent et sousestiment leur amour.

Leurs parents prévoyaient de les marier et leurs premiers échanges sont légers.

ils sous-estiment les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre.

(exemple1)Perdican complimente sa cousine avec une lieu commun « belle comme le jour », et il lui propose une promenade en barque, comme pour prolonger leurs jeux d'enfants : « Viens, nous descendrons jusqu’aux moulins ; je tiendrai les rames, et toi le gouvernail » (3 ,I).(exemple2) Puis ils prétendent tous les deux s'accommoder d'une relation amicale .

Acte II , scène 5 , camille dit : « Je vous ai refusé un baiser, le voilà.

».

Cette attitude ambigue rend le badinage original, parce qu'il est en grande partie inconscient : les deux personnages qui jouent ne réalisent pas encore toute l'étendue de leur amour. [argument2] Ils ne s'avouent pas eux-même leurs propres sentiments.C'est une particularité du badinage que l'on trouve dans cette pièce : les personnages se mentent en même temps à eux-mêmes. (exemple1)Perdican se dit touché, mais il prétend faire avec : « [Ton amour] ne m'est point indifférent, […], mais ton amitié m'en consolera » ( II 1).Pourtant , on perçoit bien l'ambivalence de ses sentiments : » Diable, je l'aime […] Il est clair que je ne l'aime pas.

» Acte III scène 1.Ce monologue nous montre qu’il porte un masque même lorsqu'il est seul .(exemple2)De même,quand Camille annonce vouloir devenir religieuse pour tester la constance de Perdican, elle envisageait peut-être aussi très sincèrement de prendre le voile… S'il on en croit sa prière finale : »Mon Dieu [...] Quand j’ai refusé de devenir l’épouse d’un autre que vous, j’ai cru parler sincèrement »Acte III scène 8. [argument3]Perdican et camille mettent Rosette entre eux.

Perdican badine avec Rosette, il la complimente sur sa beauté.

Il apprécie d'ailleurs réellement sa simplicité.

Par exemple, il est ému lorsqu'elle parle de la pluie. Acte II scène 3.

(exemple2)Le Baron et Maître Bridaine voient Perdican faire des ricochets avec Rosette : cette image représente bien une certaine forme de badinage, où les déclarations d'amour de Perdican n'atteignent Rosette que par rebond Transition : la négation totale dans le titre de la pièce « on ne badine pas avec l’amour »annonce bien une chose : le badinage amoureux est en réalité sans cesse débordé, par les paroles, par les gestes, par les actes.

Comme si le badinage, appliqué à l'amour, ne pouvait que mener au-delà de ses propres limites… II/Toutefois, des sentiments profonds débordent le badinage.

Les jeux de la parole et les stratagèmes apparaissent bientôt en décalage avec les véritables élans du cœur.

Pris au piège de leur rôle, nos deux jeunes héros romantiques ne sont plus eux-mêmes.

[argument1]Le badinage provoque des sentiments très violents chez les deux personnages comme l’orgueil et le dépit.(exemple1)Dans le ton ironique de la réplique de Camille : « Je suis bien aise que mon refus vous soit indifférent »(II,2),on note qu’elle semble tout de même touchée par l’ indifférence de Pardican alors qu’elle vient de le rejeter Son amour-propre semble froissé.

(exemple2)Quant à Perdican, il est en réalité désemparé par ce refus malgré son apparente désinvolture .

c'est cette humiliation qui va mettre le feu aux poudres : » je ne suis pas au désespoir.

Je n'ai pas le poignard dans le cœur, et je te le prouverai »(III,2) .Nous sommes donc loin d'un badinage ou d'un marivaudage où les amoureux dévoilent leur amour par petites touches indirectes.

Nous assistons à de véritables stratagèmes. [argument2]Ces sentiments violents vont faire que les deux personnages ne vont plus se contenter d’un badinage léger.

Des stratagèmes et manipulations vont dépasser le simple badinage. (exemple1)Pour essayer de prouver à Camille qu'il ne l'aime pas, Perdican met en scène une rencontre avec Rosette en s'arrangeant pour que Camille y assiste, et il s'adresse à Camille indirectement par un effet de double énonciation : « Tu veux bien de moi, n'est-ce pas [Rosette] ? […] Tu ne veux pas te faire religieuse » (III,6).(‘exemple2)Mais en réalité, Camille devine l'artifice de Perdican, et comprend qu'il fait cela par dépit.

Elle cache alors Rosette derrière un rideau pour mieux le piéger.

Lorsque Perdican et Camille trouvent Rosette évanouie derrière le rideau, ils pourraient cesser leurs jeux dangereux, mais au contraire, cela renforce les rôles qu'ils se sont donnés.

(exemple3)Camille met Perdican au défi d'épouser Rosette, ce qu'il va confirmer, pour ne pas passer pour.... »

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