DANIEL-ROPS

« DANIEL-ROPS (1901-1965) D'ascendance vendéenne et jurassienne, Jean-Charles-Henri Petiot (en littérature Daniel-Rops), naît à Epinal le 19janvier 1901.

De remarquables études, terminées à Lyon, font de lui à 21 ans, en histoire, « le plus jeune agrégé deFrance ».

Jusqu'en 1945, date à laquelle il se consacre à son oeuvre d'écrivain, il sera d'ailleurs professeur auxlycées de Chambéry, d'Amiens et de Neuilly-sur-Seine.

Déjà cependant il a publié — à une cadence quasi annuelle —de très nombreux ouvrages : (des essais) « Notre inquiétude » (1926), « Le Monde sans âme » (1932) ; (desromans) « L'Ame obscure » (1929), « Mort où est ta victoire ? » (1934), « L'Epée de feu » (1939) ; ces oeuvres, quilui valent alors une audience considérable parmi les jeunes intellectuels chrétiens, illustrant l'évolution spirituelle del'auteur, de l'agnosticisme de l'étudiant à la foi retrouvée de l'homme mûr, dans la lumière de la pensée de Péguy.Les loisirs de l'Occupation ramène Daniel-Rops à l'Histoire (religieuse), avec « Histoire sainte ou le Peuple de la Bible»(1943) et «Jésus en son temps» (1946).

Le succès qu'il doit à ces deux titres, en France et dans le monde, est telque désormais, en dépit d'une santé fragile, son inlassable activité se partagera entre la rédaction d'unemonumentale « Histoire de l'Eglise du Christ », et l'animation de diverses revues et collections catholiques.

Il n'estpas excessif de dire que durant quinze années environ toute l'édition catholique sera orientée par l'intelligentepersonnalité de Daniel-Rops, jusqu'à sa mort survenue à Tresserves (près du lac du Bourget) en 1965.

Il avait étéélu dix ans plus tôt à l'Académie française. Ne voir en Daniel-Rops qu'un apologiste de la religion chrétienne, c'est porter un jugement sans nuances ; réduireson rôle à celui d'un vulgarisateur, même exceptionnellement doué, c'est risquer d'être injuste.

Pour éviter l'une etl'autre erreur, il faut se souvenir, d'une part de la profonde influence qu'il exerça avant 1939, par la souveraineclarté d'un style où domine une tonalité un peu grise, et surtout par le choix courageux des problèmes qu'il osaétudier dans ses essais ou évoquer dans ses romans ; d'autre part, du souci qu'il eut, à l'exemple de Péguy, detoujours « incarner » le message du Christ dans les hommes qui l'ont vécu.

Son oeuvre d'historien apparaît, en cesens, comme une vivante galerie de portraits de témoins de Dieu, d'une si dense précision que l'art de l'hagiographies'en est trouvé renouvelé, devenant tout à la fois plus exigeant et plus accessible.. »