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Curzio Malaparte (Pseudonyme de Curzio Suckert)

Publié le 23/05/2020

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MALAPARTE Curzio (pseudonyme de Kurt Erich Suckert). Écrivain italien. Né à Prato (Toscane) le 9 juin 1898, mort à Rome le 19 juillet 1957. L’écrivain contemporain qui, avec D’Annunzio, a le mieux symbolisé aux yeux de l’étranger une certaine « furia » italienne, était pourtant né de père allemand. Mais, dès sa petite enfance, il fut éloigné de sa famille et confié à de pauvres paysans toscans, au foyer desquels restait vivace la tradition populaire de républicanisme garibaldien. Il faisait de brillantes études au Collège Cicognini de Prato — où D’Annunzio avait également été élève — lorsque, le 2 août 1914, il prit la fuite, passa la frontière et s’engagea dans l’armée française. Il avait seize ans. Il fit toute la guerre sur les fronts de Champagne et de l’Aisne, avec une extraordinaire bravoure, dans la Légion étrangère, puis comme lieutenant au 408e d’infanterie. Décoré de la croix de guerre avec palme, deux fois cité, il eut les poumons gazés au printemps de 1918 et resta un grand invalide. Entré ensuite dans la diplomatie, par concours spécial, il assista d’abord à la Conférence de la paix, qui se tenait à Versailles, puis fit partie de la Légation d'Italie en Pologne. Mais en 1921 il rentrait en Italie et abandonnait la carrière administrative. La crise politique était déjà très aiguë dans la péninsule et l’ancien combattant volontaire ne tarda pas à être attiré par Mussolini, qu’auréolaient alors sa campagne interventionniste de 1915 et sa conduite valeureuse sur le front tyrolien, un Mussolini d’ailleurs encore très proche de ses origines socialistes. En septembre 1922, le jeune homme donna donc son adhésion au parti fasciste. Déjà il avait fait ses débuts littéraires avec un livre de guerre, La Révolte des saints maudits [La Rivolta dei santi maledetti, 1921] et se faisait appeler Malaparte. A Mussolini, qui lui demandait plus tard pourquoi il avait adopté ce « nom funeste » : « Napoléon s’appelait Bonaparte, répondit-il, et il a mal fini; je m’appelle Malaparte, et je finirai bien ! » Malaparte n’avait pris part à aucune action de combat fasciste, mais, après la marche sur Rome (1922), il fut quelque temps délégué Four l’organisation des « faisceaux » à étranger. Il ne tarda d’ailleurs pas à donner sa démission. Ce n’était cependant encore qu’un besoin instinctif d’indépendance, car Malaparte restait un des plus brillants intellectuels du mouvement. Directeur de l’hebdomadaire fasciste La Conquête de l’Etat [La Conquista dello Stato], il publiait des essais aux titres virulents : Les Noces des eunuques [1922], L’Italie contre l’Europe [1923; trad. franc, de B. Crémieux, 1927], L’Italie barbare [L’Italia barbara, 1925], dans lesquels il développait un nietzschéisme politique fondé essentiellement sur l’antithèse entre la plèbe italienne, « qui ne veut pas souffrir », et le héros-surhomme (évidemment Mussolini ! ) qui ne peut contraindre son pays à jouer un grand rôle historique qu’en devenant un tyran. Il se permettait toutefois des incartades de plus en plus nombreuses à l’égard de la discipline du parti fasciste et du « Duce » lui-même. Administrateur des fameuses éditions de la Voce, il entrait fréquemment en polémique avec des dirigeants fascistes. Mais c’est à Mussolini directement qu’il finit par s’en prendre, en 1929, au lendemain des accords de Latran, dans un court pamphlet paru dans une revue génoise sous le titre significatif de Monsieur Caméléon [Don Cameleo, trad. franç. 1948]. Les autorités interdirent la publication en volume et Mussolini, après avoir pris vivement à partie l’auteur, préféra éloigner celui-ci de Rome en lui confiant la direction du grand journal turinois La Stampa. L’atmosphère politique devenant décidément étouffante, Malaparte, après avoir fait une tournée de voyages en Europe, en Afrique et en Asie, abandonna avec éclat le parti fasciste en janvier 1931. Sur l’encouragement de Daniel Halévy, il se rendit alors à Paris, où il publia en français deux œuvres capitales : Technique du coup d’Etat (1931) et Le Bonhomme Lénine (1932) qui lui valurent enfin la large célébrité qu’il n’avait pu encore atteindre avec son roman autobiographique Aventures d’un capitaine de malheur [Aventure d’un capitano di sventura, 1927] ni avec son recueil poétique, également autobiographique, L’Archi-Italien [L’Architaliano, cantate di Malaparte, 1928]. S’étant ensuite installé à Londres, Malaparte y commençait sa carrière de correspondant politique, lorsque Mussolini, en 1933, lui donna l’ordre de regagner l'Italie. Malaparte obéit, par bravade, mais fut arrêté à la descente du train, « pour manifestations antifascistes à l’étranger ». (Ses deux livres, Technique du coup d’Êtat et Le Bonhomme Lénine, étaient interdits en Italie et en Allemagne). Après un emprisonnement de quelques mois, l’écrivain fut condamné à cinq années de résidence forcée (« confino ») aux îles Lipari. C’est là qu’il écrivit ses romans Évasions en prison [Fugue in prigione, 1936] et Sang [Sangue, 1937]. Sa peine terminée, il put regagner Rome, mais resta sous la surveillance de la police et fut même de nouveau arrêté lors de la visite de Hitler à Rome en 1938. En 1939 cependant Malaparte fondait la revue d’opposition Perspectives qui publia des textes d’antifascistes notoires comme Moravia et, pendant la guerre, des poèmes d’Eluard et même des œuvres d’écrivains juifs. Mussolini semblait néanmoins avoir gardé une certaine bienveillance pour son ancien disciple puisqu’en juin 1940, dès l’entrée en guerre de l’Italie, Malaparte, qui venait d’écrire sa nouvelle Une femme comme moi [Donna come me, 1940; trad. franç. 1947] reçut le titre de correspondant de guerre et fut attaché à un régiment de troupes alpines. Mais, donnant sans tarder une nouvelle preuve de son incurable liberté d’esprit, Malaparte se mit à écrire son roman Le soleil est aveugle [1941], condamnation morale de l’agression contre une France déjà au bord de la défaite. Le livre fut saisi et Malaparte, reversé dans le service armé, fit la campagne de Grèce à bord d’un bombardier. En 1941, ayant retrouvé ses fonctions de correspondant de guerre, il partit pour le compte du Corriere della Sera sur le front de Russie, avec le corps italien du général Messe. Mais ses articles défavorables a l’Allemagne le firent expulser du secteur ukrainien dès la fin de 1941 — La Volga naît en Europe [1943, trad. franç. 1948] . Son séjour en Europe de l’Est occupée et ses rencontres surprenantes avec des chefs nazis tels que Franck, gauleiter de Pologne, et même Himmler, lui donnèrent cependant la matière de son livre le plus connu, Kaputt qui, publié à Naples (occupée par les Américains) en 1944, fut rapidement traduit dans toutes les langues (en français en 1946). Après avoir passé les années 1942-43 sur le front de Finlande, Malaparte se réfugia en Suède, puis, lors de la chute de Mussolini, rentra dans la partie de l’Italie passée sous le contrôle allié et combattit jusqu’à la paix avec les partisans de la Division Potente. Dégoûté par le spectacle de l’Italie de l’immédiat après-guerre — La Peau [La Pelle, 1949; trad. franç. la même année] — Malaparte décida en 1945 de venir s’installer à Paris et songea même à ne plus écrire qu’en français. C’est dans notre langue qu’il donna, sur des scènes parisiennes, deux pièces de théâtre : Du côté de chez Proust (1948) et Das Kapital (1949). Cette dernière œuvre, dont le sujet était vingt-quatre heures de la vie privée de Karl Marx, fut un échec complet, mais assez injuste. Malaparte rentra alors en Italie où, travaillant dans sa maison de Capri, il fit avec plus de bonheur des tentatives cinématographiques. A la fin de l’année 1956, il entreprit un grand voyage en Chine et affirma ses sympathies pour le régime communiste. Mais en mars 1957, alors que venait de paraître son dernier livre Ces sacrés Toscans [1957], il fut frappé d’attaques pulmonaire et cardiaque, séquelles de ses blessures de guerre. Ramené à Rome en avion, il commença alors un pathétique combat de quatre mois contre la mort, qu’il affronta avec un rare courage et une conscience totale, enregistrant même sur un magnétophone ses impressions d’agonisant. Quelques jours avant sa fin, Malaparte, qui était protestant et dont La Peau avait été mis à l’index en 1949, se convertit au catholicisme. Bien qu’il soit difficile de porter maintenant un jugement sur lui, il semble que Malaparte fut un des plus puissants tempéraments littéraires de l’époque contemporaine. Malgré l’outrance volontaire, des livres comme Kaputt et La Peau demeurent probablement des témoignages décisifs sur la tragédie des années 1939-45. On leur a reproché une réelle affectation de cynisme; mais peut-être le cynisme n’était-il pour Malaparte que le masque derrière lequel il cachait son désespoir lucide en face de la décadence européenne.

♦ « C 'est un aventurier et un journaliste. » Giovanni Papini. ♦ « Malaparte, habile homme ? Quelle erreur ! Il était un enfant pressé de satisfaire toutes ses passions. » Daniel Halévy. ♦ « Possédant un talent indiscutable, plein de verve, et une intuition très prompte à saisir tout ce qui aurait pu le mettre en vedette, il employa trop souvent une vigueur polémique d'enfant terrible, frivole et vaniteux... Malaparte est un tempérament trop subjectif, trop égocentrique, incapable de cet oubli de son propre moi qu'exige la véritable création poétique ou dramatique. » Maria Brandon-Albini.

« Curzio Malaparte (Pseudonyme de Curzio Suckert) l898-l957 Né à Prato, mort à Rome.

Romancier, journaliste, dramaturge.

Adepte de l'hédonisme, aimant à plastronner, s'exhiber d'une méchanceté chronique, croque-mitaine : chacun de ses livres vise au scandale.

En définitive, Malaparte fut avant tout un pamphlétaire assez percutant.

Notons parmi ses romans : Don Camaleo (1928), Sangue (1937) Kaputt (1945), La Pelle (1949).

Parmi ses drames : Das Kapital (1951) et Anche le donne hanno perso la guerra (1954).. »

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