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Commentaire: Nuit de Mai de Alfred de Musset

Publié le 17/05/2020

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« Alfred de Musset est l'un des auteurs les plus emblématiques de ce qu'on a appelé « le mal du siècle ».

Il s'agit pour les auteurs romantiques de désigner un étatmélancolique inséparable de la recherche poétique.

Dans ce passage de La nuit de mai, Musset donne la parole à une muse qui s'adresse au poète et l'exhorte à puiserdans sa propre souffrance l'inspiration qui doit nourrir sa créativité.

Elle fait appel, pour sa démonstration, à la métaphore du pélican, se sacrifiant pour nourrir sespetits.

Il est donc question pour l'auteur, avec ce poème lyrique en alexandrins, de décrire et définir ce qu'est la poésie romantique, à l'aune des principes qu'il metdans la bouche de cette muse.

Nous verrons dans un premier temps que la poésie est une « mission nourricière », puis nous tenterons de cerner les différents aspectsdu « sacrifice » qu'est alors la poésie, avant de nous pencher sur la dimension romantique de l'allégorie, qui caractérise avec lyrisme la figure du poète. Le poète, à l'image du pélican, est en mission.

Le pélican apparaît dès les premiers vers, fatigué d'une longue pêche.

Le champ lexical de la lassitude, de la fatigue,tend à donner une image pathétique de ce pêcheur : « lassé d'un long voyage »(v.3), « à pas lents »(v.10), « de son aile pendante »(v.11), « pêcheur mélancolique »(v.12) À cette pêche éreintante pour trouver de la nourriture, correspond la recherche de nourriture spirituelle du poète, sa « pêche » à l'inspiration.

La poésie est untravail difficile, fatigant, et le poète revient tout aussi épuisé de ses recherches spirituelles que le pélican de sa pêche.Pour l'un comme pour l'autre, cette recherche répond à une exigence pressante, urgente.

Les petits du pélican sont « affamés »(v.5) : « ils courent à leur père avec descris de joie »(v.8).

L'utilisation du lexique de la joie, ici, fait contraste avec l'état de lassitude et de fatigue du pélican.

De même, le poète a ses bouches à nourrir, sonpublic, ses lecteurs, la société des hommes.

Ceux-là aussi attendent de se réjouir des fruits de la poésie : « ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps » (v.33).

Onrelèvera que la périphrase (ceux qui vivent un temps) désigne les hommes comme de simples mortels, par opposition, peut-être, à l'artiste immortel, maisprobablement, déjà, cette gaîté des hommes fait-elle écho à la gaîté inconsciente des petits oiseaux.

Cette inconscience affamée apparaît même ingrate : elle est cruellepour celui qui sait, celui qui souffre.

Les petits affamés secouent « leurs becs sur leurs goitres hideux ».

Ainsi, les oisillons, innocents, deviennent un rien monstrueux,hideux.

Leur voracité inconsciente éreinte le pélican, de même les hommes épuisent inconsciemment le poète.Mais surtout, enfin, cette mission nourricière qui est celle du poète révèle toute sa cruauté à la lumière de la pénurie.

Il arrive que le pêcheur ne ramène rien, et aumoins aussi souvent, il arrive que l'inspiration manque à l'artiste.

Bien que n'ayant pas ménagé ses efforts, le « pêcheur mélancolique » rentre bredouille : « en vain, ila des mers sondé la profondeur, l'océan était vide et la plage déserte » (V.14-15).

Musset, avec l'emploi de ce parallélisme (vide/déserte), insiste sur le caractère fatalde la mission du pélican, et donc du poète.

La description du milieu naturel du pélican, les « brouillards du soir », les « roseaux » (v.4), la « roche élevée » (V.10),correspond à l'imaginaire romantique, il s'agit de mettre en rapport l'artiste et la nature, et la douleur provient de cette cruauté « naturelle », la misère.

Il n'y a rien àpêcher, par conséquent, rien à manger.

Mais avant de revenir sur le caractère proprement romantique de l'allégorie, intéressons-nous maintenant au sacrifice, àproprement parler. J'ajoute ici la suite sous forme de plan (la rédaction complète suivra, dans quelques jours).

Remarquez, que chaque paragraphe doit se composer ainsi :Idée/argument en rapport avec l'axe de lecture(en noir), citation du texte, analyse de cette citation puis explication-interprétation qui relance la réflexion. II) Le sacrifice : 1) s'offrir comme nourriture : V.16 : « pour toute nourriture, il apporte son cœur ».

Le pélican se sacrifie pour nourrir ses enfants, ils vont le manger, littéralement.

Lecœur charnel du pélican renvoie au cœur symbolique du poète (siège des sentiments).

« quelques gouttes de sang » (v.41) on peut y voir l'image de la plume et del'encre de l'écrivain. 2)Amour filial :V.18.

Nécessité supérieure, ordre naturel, ordre divin : « il regarde les cieux » Le sacrifice a un sens, une utilité 3)Le sacrifice est un « festin ».

« festin de mort »/ « festins humains » oxymore/ « amour sublime-douleur » antithèse, « fêtes ».

Le sacrifice est en un sens joyeux, ilest salutaire pour la société, comme pour les petits du pélican...

Il y a presque du plaisir dans cette souffrance...

transition vers III) III) Le Romantisme 1)Beauté de la souffrance : V.1/2 : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots ».

Chiasme, mise en relief del'adj.

Désespérés.

C'est la thèse défendue par la muse (emploi de la première pers.), c'est un manifeste romantique du mal du siècle 2) cultiver sa souffrance : « ivre de voluptés...

» « amour sublime » etc...

La poésie se définit comme une ivresse de souffrance.

De même la versification, enalexandrins, avec ses rimes embrassées, croisées, et le rythme souvent ternaire fait de ce poème l'illustration même de ce que la muse préconise : Musset lui-mêmedans ces vers s'enivre, et enivre le lecteur de mélancolie.3) Puissance et superbe du geste poétique : v.25 à 31 : description de la mort du pélican, tonalité très lyrique, hyperboles...

Le cri du poète ébranle la société « cercleéblouissant ».

La voix du poète, son cri, l'élève à un statut quasi divin.

Immortalité qui s'oppose à « ceux qui vivent un temps »...

+ v.

31-32 « Et que le voyageurattardé sur la plage/ sentant la mort passer se recommande à Dieu.

» Le sacrifice sauve le poète, il s'élève en mourant, symboliquement, ce qui rappelle les hérosantiques (ex : Médée s'élevant sur le char du soleil après avoir immolé ses enfants...

Sénèque/Pasolini). »

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