COMMENTAIRE COMPOSE - AUX CHAMPS
Publié le 09/02/2022
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«
EXEMPLE DE COMMENTAIRE COMPOSE REDIGE
TEXTE : Incipit de la nouvelle Aux champs , 1882,
de Guy de Maupassant
Les deux chaumières étaient côte à côte, au pied d'une colline, proches
d'une petite ville de bains.
Les deux paysans besognaient dur sur la terre
inféconde pour élever tous leurs petits.
Chaque ménage en avait quatre.
Devant
les deux portes voisines, toute la marmaille grouillait du matin au soir.
Les deux
aînés avaient six ans et les deux cadets quinze mois environ ; les mariages et,
ensuite les naissances, s'étaient produites à peu près simultanément dans l'une
et l'autre maison.
Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le
tas ; et les deux pères confondaient tout à fait.
Les huit noms dansaient dans leur
tête, se mêlaient sans cesse ; et, quand il fallait en appeler un, les hommes
souvent en criaient trois avant d'arriver au véritable.
La première des deux demeures, en venant de la station d'eaux de Rolleport,
était occupée par les Tuvache, qui avaient trois filles et un garçon ; l'autre masure
abritait les Vallin, qui avaient une fille et trois garçons.
Tout cela vivait péniblement
de soupe, de pomme de terre et de grand air.
A sept heures, le matin, puis à midi,
puis à six heures, le soir, les ménagères réunissaient leurs mioches pour donner
la pâtée, comme des gardeurs d'oies assemblent leurs bêtes.
Les enfants étaient
assis, par rang d'âge, devant la table en bois, vernie par cinquante ans d'usage.
Le dernier moutard avait à peine la bouche au niveau de la planche.
On posait
devant eux l'assiette creuse pleine de pain molli dans l'eau où avaient cuit les
pommes de terre, un demi-chou et trois oignons ; et toute la lignée mangeait
jusqu'à plus faim.
La mère empâtait elle-même le petit.
Un peu de viande au pot-
au-feu, le dimanche, était une fête pour tous, et le père, ce jour-là, s'attardait au
repas en répétant : "Je m'y ferais bien tous les jours"
Par un après-midi du mois d'août, une légère voiture s'arrêta brusquement
devant les deux chaumières, et une jeune femme, qui conduisait elle-même, dit
au monsieur assis à côté d'elle : - Oh ! regarde, Henri, ce tas d'enfants ! Sont-ils
jolis, comme ça, à grouiller dans la poussière.
L'homme ne répondit rien,
accoutumé à ces admirations qui étaient une douleur et presque un reproche
pour lui.
La jeune femme reprit : - Il faut que je les embrasse ! Oh ! comme je
voudrais en avoir un, celui-là, le tout petit.
Et, sautant de la voiture, elle courut aux
enfants, prit un des deux derniers, celui des Tuvache, et, l'enlevant dans ses bras,
elle le baisa passionnément sur ses joues sales, sur ses cheveux blonds frisés et
pommadés de terre, sur ses menottes qu'il agitait pour se débarrasser des
caresses ennuyeuses.
Puis elle remonta dans sa voiture et partit au grand trot.
Mais elle revint la semaine suivante, s'assit elle-même par terre, prit le moutard
dans ses bras, le bourra de gâteaux, donna des bonbons à tous les autres ; et
joua avec eux comme une gamine, tandis que son mari attendait patiemment
dans sa frêle voiture.
Elle revint encore, fit connaissance avec les parents, reparut tous les jours, les
poches pleines de friandises et de sous.
Elle s'appelait Mme Henri d'Hubières.
Un
matin, en arrivant, son mari descendit avec elle ; et, sans s'arrêter aux mioches,.
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