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Cocteau, Jean.

Publié le 06/12/2021

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Cocteau, Jean.
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PRÉSENTATION

Cocteau, Jean (1889-1963), écrivain, dessinateur et cinéaste français.

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ÉCLECTISME ET AVANT-GARDE

Né à Maisons-Laffitte, Jean Cocteau est issu d'une famille de bourgeois fortunés, cultivés et musiciens. Son père vit de ses rentes, aime dessiner et peindre, mais en 1898, s'imaginant ruiné, il se suicide. L'enfant s'en trouve profondément affecté. Il
fait des études médiocres, échoue au baccalauréat, mais se sent très tôt attiré par la littérature. Sa famille l'encourage dans ce sens.
C'est en 1909, âgé de vingt ans, qu'il publie son premier recueil de poèmes, la Lampe d'Aladin, suivi en 1910 du Prince frivole, tous deux désavoués plus tard. En cette même année 1910, il découvre les Ballets russes, se lie à Diaghilev (qui lui
« déniaisa l'esprit «) et donne son premier essai au théâtre, Portrait surnaturel de Dorian Gray. Puis il écrit le livret d'un ballet (la Patience de Pénélope), des poésies (la Danse de Sophocle, 1911), dessine les affiches pour les Ballets russes et donne
un argument chorégraphique, le Dieu bleu (1912), dansé par Nijinski. Ébloui par le Sacre du printemps (1913) d'Igor Stravinski, il décide de se ranger du côté des modernes.
Au moment de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il donne des textes et des dessins patriotiques dans le Mot, et, en 1915, le pilote Roland Garros l'initie à l'acrobatie aérienne, expérience qui inspirera son poème le Cap de BonneEspérance (1919). Mais auparavant, en 1916, il devient convoyeur de la Croix-Rouge et intègre clandestinement un bataillon de fusiliers marins. De retour du front, où son imposture est découverte, il rencontre Picasso, se lie avec le musicien Erik
Satie, fréquente Apollinaire, Reverdy, Cendrars et Jacob. C'est alors qu'il écrit l'Ode à Picasso (1916), dans un style d'avant-garde.

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PROVOCATION ET MUSIQUE

1917 est l'année de création de Parade, dont il a écrit l'argument, sur une musique de Satie. La première du ballet déclenche un scandale considérable, et Cocteau est momentanément assimilé au mouvement Dada. Passionné par les nouveaux
courants musicaux français, il écrit un essai sur la musique, le Coq et l'Arlequin (1918), forme et préside le groupe des Six. Noctambule effréné, Cocteau est un peu, à cette époque, l'« enfant chéri « de l'avant-garde intellectuelle et artistique. En
1919 toutefois, sa rencontre avec Raymond Radiguet -- qui le pousse à faire l'expérience de la forme romanesque -- l'éloigne de cette avant-garde. Le Potomak, recueil de textes et de dessins (1919, édition définitive en 1924) certes provocateur mais
de facture plus classique, en est le premier signe. Il écrit, par ailleurs, une farce musicale avec Darius Milhaud (le Boeuf sur le toit, créé en 1920), publie un nouveau recueil de poésies (Escales, 1920), donne une pantomime avec les musiciens du
groupe des Six (les Mariés de la tour Eiffel, 1921) et achève une pièce de théâtre en collaboration avec Raymond Radiguet et Francis Poulenc, le Gendarme incompris (1921).

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LES ANNÉES FOLLES

Touche-à-tout plein d'énergie, Cocteau travaille dans toutes les disciplines et fait alterner les poésies de création avec des textes d'analyse et de réflexion ( le Secret professionnel, 1922 ; le Rappel à l'ordre, 1926 ; le Mystère laïc, 1928). Il édite
confidentiellement et sans nom d'auteur le Livre blanc (1928), ouvrage sur sa bisexualité, et analyse dans Opium (1930) son expérience de la drogue, vers laquelle il s'est tourné après la mort de Radiguet (« La Chine fume pour se rapprocher de ses
morts. «). Au cours de ces mêmes années, il donne une série de romans de facture assez classique : Thomas l'imposteur, le Grand Écart (1923) et les Enfants terribles (1929), dans lesquels il traduit, en un style économe et musical, l'esprit et le mal
de vivre d'une époque.
La musique reste un de ses centres d'intérêt. Il écrit, entre autres, une opérette avec Darius Milhaud (le Train bleu, 1924), des ballets (les Biches, les Fâcheux, 1924), un opéra-oratorio pour Stravinski (OEdipus Rex, 1927). Pour le théâtre, il interroge
principalement la mythologie et la tragédie grecques, qui lui permettent de développer des thèmes récurrents de son oeuvre (l'amour impossible, la mort, etc.), dans des versions d' Antigone (1922), mise en musique par Arthur Honegger, d'Orphée
(1927) et d'OEdipe Roi (1928). Il publie toujours des poèmes à la facture originale et fascinante : Vocabulaire (1922), la Rose de François et Plain-Chant (1923), l'Ange Heurtebise, Cri écrit, Pierre mutilée (1925), Opéra (1927). Son rapprochement
avec le groupe surréaliste est vite interrompu par une brouille avec André Breton, qui le qualifie d'« imposteur de la poésie «. Tourmenté par son athéisme, il écrit aussi la Lettre à Jacques Maritain (1926) et laisse libre cours à ses pulsions
homosexuelles dans 25 dessins d'un dormeur (1929).

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PLÉNITUDE

La diversité de ses activités artistiques, son indépendance d'esprit et sa présence sur tous les fronts culturels déplaisent à beaucoup. On le traite souvent d'artiste superficiel et de mondain exhibitionniste. Indifférent à ces calomnies, Cocteau continue
d'explorer le théâtre grec et les nouvelles formes de communication, puis reprend le journalisme avec des Portraits-Souvenirs (1935) destinés au Figaro, ainsi qu'avec une suite de reportages sur le pari de faire le tour du monde en quatre-vingt jours,
comme le héros de Jules Verne, expérience dont il tire Mon premier voyage (1936). À partir de 1937, il devient chroniqueur régulier à Ce soir, et continue de publier dans les quotidiens et les hebdomadaires jusqu'à sa mort.
C'est en 1930 qu'il se lance dans la réalisation cinématographique avec le Sang d'un poète, film non narratif, truffé de trouvailles visuelles et sonores qui font date. Débordant d'activité, il multiplie ses productions : théâtre musical (Cantate avec
Markevitch, 1930), essai (Essai de critique indirecte, 1932), chansons parlées pour Marianne Oswald, poésie (Énigmes, 1938), roman (la Fin du Potomak, 1940). C'est aussi la période de sa maturité comme dramaturge avec la Voix humaine (1930),
bouleversant monologue d'une femme qui, pour la dernière fois, parle au téléphone avec son amant ; la Machine infernale (1934), les Chevaliers de la Table ronde (1937), qui retrace comme en blasons la geste du Graal, les Parents terribles (1938),
sans doute son chef-d'oeuvre dans ce registre, qui consacre son ami Jean Marais.

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TEMPS DE GUERRE

En 1940, après l'exode, il remonte à Paris et se consacre d'abord au théâtre, avec notamment le Bel Indifférent (1940) -- monologue déchirant écrit pour Édith Piaf --, la Machine à écrire (1941), puis à la poésie (Allégories, 1941 ; Léone, 1945). Il

écrit plusieurs scénarios pour le cinéma : le Baron Fantôme, 1942), de Serge de Poligny, l'Éternel Retour (1943), de Jean Delannoy, et les dialogues des Dames du bois de Boulogne, de Robert Bresson (1945). Il réalise lui-même la Belle et la Bête
(1946), d'après le conte de Mme Leprince de Beaumont. Cette féerie, magnifiée par Jean Marais dans un double rôle, fait aussitôt accéder Cocteau au rang de réalisateur majeur.

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CINÉMA

Après la Seconde Guerre mondiale, le cinéma occupe désormais la majeure partie de son temps. Il rédige entièrement ou participe à l'écriture de scénarios, de dialogues ou de commentaires ( Ruy Blas, de Pierre Billon, 1947 ; les Enfants terribles, de
Jean-Pierre Melville, 1950 ; la Couronne noire, de Luis Saslavski, 1952 ; la Princesse de Clèves, de Jean Delannoy, 1961 ; etc.). Il réalise l'adaptation de sa pièce l'Aigle à deux têtes (1947), celle des Parents terribles (1948), où il abat les frontières
entre cinéma et théâtre avec un génie qui fait date, puis triomphe avec Orphée (1950), oeuvre fantastique et moderne sur la poésie et la mort pour, enfin, conclure son oeuvre cinématographique par le Testament d'Orphée (1959), qui fait éclater les
codes de représentation cinématographique avec une liberté admirable et un humour désenchanté. Ses inventions visuelles et son style poétique marquent aussi les auteurs de la Nouvelle Vague, qui revendiqueront franchement son influence. Il
publie aussi des Entretiens autour du cinématographe (1951) avec André Fraigneau, qui deviennent une bible pour les artistes metteurs en scène.

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CONSÉCRATION

Cocteau n'en poursuit pas moins son oeuvre littéraire avec des poésies (la Crucifixion, 1946 ; le Chiffre sept, 1952 ; Appogiatures, 1953 ; Clair-Obscur, 1954 ; le Cordon ombilical, 1961 ; le Requiem, 1962), des mimodrames (le Jeune Homme et la
Mort, 1946), des ballets (Phèdre, 1950), des pièces de théâtre (Bacchus, 1951), des essais (la Difficulté d'être, 1947 ; Lettre aux Américains, 1949 ; Modigliani, 1950 ; Jean Marais, 1951 ; Gide vivant, 1952).
Jean Cocteau a été membre de l'Académie française de 1955 à sa mort.
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