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Claudine à l'école: l'éducation

Publié le 27/04/2024

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« Claudine à l’école Colette Claudine à l’école est un roman semi-autobiographique de Colette C'est le premier volume de la série littéraire Claudine.

Paru en 1900, son écriture à d’abord été attribuée à l'époux de Colette, ce n’est qu’en 1903, après son divorce, qu’il sera révélé qu’elle en est l’auteure.Claudine à l’école suit les aventures et les journées (bien remplies) de Claudine, jeune fille de 15 ans, durant sa dernière année au sein de la petite école de Montigny, aux côtés de ses amies la grande Anaïs et Marie Belhomme.

Claudine fait, au début du récit, la connaissance de la nouvelle directrice de l’école, avec laquelle elle rentre rapidement en conflit, notamment à cause de la jolie Mlle Aimée Lanthenay, dont la directrice cherche à s’attirer les faveurs.

Elle fait aussi la connaissance de deux sous-maîtres, qui s'éprennent d’elle et d’Aimée, et de la petite-sœur de cette dernière.

Plusieurs évènements rythment le récit, notamment les nombreuses intrigues amicales et sentimentales, l’obtention du Brevet, ainsi que l’organisation d’une réception pour la venue du ministre. Claudine change peu au cours du récit.

Jeune femme d’une nature vive, impertinante et sensuelle, elle ne respecte pas les conventions: elle qui, contrairement à ses paires, est une dame, née dans une famille aisée qui doit prochainement faire ses débuts dans le monde, se comporte d’une manière bien plus libre et insolente que celles-ci, si bien qu’on la traite souvent de “folle”.

Du début à la fin, Claudine n’obéit qu’à ses désirs, certaines fois contre ce qui semble être son intérêt ( par exemple lorsqu’elle refuse de répondre aux questions de la directrice car elle n’en a pas envie).

Elle entre ainsi en opposition avec Aimée, vicieuse, qui privilégie son confort et n’hésite pas à s’attacher à divers personnes puis à s’en séparer selon son intérêt: Aimée devient d’abord l’amie de Claudine, puis de la directrice, elle se fiance à un homme avant de le tromper avec un plus important… Si Claudine est peu charitable avec les gens qui l’entourent, elle est au moins honnête, comme par exemple avec la petite Luce qu’elle n’hésite pourtant pas à malmener.

Une évolution du personnage de Claudine s'amorce dans ce tome, pour se concrétiser quelques volumes plus tard: celui de la bisexualité de Claudine.

Claudine commence à découvrir, au contact des sœurs Lanthenay, son attirance pour la gent féminine.

Si le saphisme n’est jamais vraiment explicite, il est plus que fortement sous-entendu (on ne compte plus les scènes d’embrassades et de caresses…), on comprend bien le parallèle entre la relation Claudine-Aimée (dont le nom ne doit rien au hasard), et Aimée-Mlle Sergent, cette dernière, amante féroce, voit d’ailleurs en la jolie Claudine une rivale en amour. Claudine est un modèle d’éducation indépendante.

En théorie, l’éducation commence avec les parents et se poursuit à l’école, mais pas pour Claudine.

Celle-ci est délaissée par son père, qui ne s’occupe aucunement de son éducation tout en cédant à tous ses caprices.

Celui-ci, obnubilé par ses limaces, ne lui prête guère attention, la laissant libre d’agir à sa guise, une vie qui lui convient tout à fait.

Sans mère et sans nourrice (ou quelconque autre figure maternelle), elle découvre et profite de sa vie et de sa féminité comme elle l’entend.

Claudine est une jeune femme de bonne famille, qui se sait destinée à rentrer dans le monde à la fin de son année scolaire, l’éducation qu’elle reçoit n’est donc pas convenable: il est dit dès le tout début du récit que son école est un petit établissement sans prétention et ses camarades des filles de paysans ou d’autres individus moins fortunés qu’elle.

Elle raconte elle-même qu’elle a refusé tout net de rentrer en pensionnat plus jeune, allant à l’encontre de ce qui est attendu d’elle.

Élève naturellement douée, l’école est pour elle un terrain de jeu plutôt qu’un lieu d’apprentissage, et elle s’impose en reine dans ce petit monde féminin.

Elle regarde d’un œil méprisant et ennuyé ces programmes scolaires qui ne l'intéresse nullement, et ne prend pas au sérieux sa réussite scolaire: l’obtention de son brevet ne la préoccupe que parce qu’elle ne veut pas donner à ses camarades des motifs de mépris.

Toutefois Claudine n’a rien d’une ignare: c'est une avide lectrice qui a lu toute la bibliothèque, pourtant bien fournie, de son père.

Elle choisit toutefois elle-même ce qui lui semble d'intérêt, et ses goûts ne sont pas forcément au goût des figures traditionnelles de l’éducation nationale (mais nous développerons cela dans la question suivante). L’éducation passe dans ce roman au second plan, après les relations sociales que Claudine entretient.

Il est à noter que celle-ci n’éprouve pas de respect inhérent pour les adultes et autres figures d’autorité: lorsqu’elle en fait preuve, celui-ci est feint.

En effet, Claudine n’est pas dupe des vices des gens qui l'entourent, ni même des siens.

Elle se refuse.... »

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