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Claude Monet

Publié le 05/12/2021

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Introduction

 

Claude Monet a peint Le pont de l’Europe, Gare Saint-Lazare en 1877. C’est une huile sur toile de 0.64 mètres sur 0.80 mètres. En effet, ce tableau compose la série de toiles représantant des vues de la Gare Saint-Lazare, qui est la première série de Claude Monet. Claude Monet l’a présentée à la troisième exposition impressionniste en avril 1877. Dans la série de la Gare Saint-Lazare , il y avait sept toiles sur ce thème.

 

Émile Zola rendait un hommage à cette séries: «Monet a exposé cette année des intérieurs de gare superbes. On y entend le grndement des trains qui s’engouffrent, on y voit des débordements de fumé qui roulent sous les vastes hangars. Là est aujourd’hui la peinture... Nos artistes doivent trouver la poésie des gares, comme leurs pères ont trouvé celle des forêts et des fleuves.» («Une exposition: les peintres impressionistes», Le Sémaphore de Marsaille, 19 avril 1877, repris dans E. Zola Mon Salon Manet, écrits sur l’art, Paris, Garnier-Flammarion, 1970, p.282) Émile Zola s’est inspiré des scenes du progress technique, et a publié La Bête humaine en allégorie moderne plus de dix ans plus tard, entre 1889 et 1890.

 

 

Analyse de l’image

 

En janvier 1877, Claude Monet s’installe au 17 de la rue Moncey, dans le quartier même de la gare Saint-Lazare. Le pied-à-terre de la rue Moncey permet au peintre de porter son attention sur les quais de la gare Saint-Lazare et à leeurs abords immédiats, pont de l’Europe, tranchée et tunnel des Batignolles. Pour entreprendre la suite de vues de la Gare Saint-Lazare, Claude Monet obtient du directeur des Chemins de fer de l’Ouest l’autorisation officielle de travailler à l’intérieur de la gare.

 

Dans Le Pont de l’Europe. Gare Saint Lazare, Monet peint l’extérieur de la gare. Le pont de l’Europe est ancré dans le paysage parisien, reconnaissable à ses façades typiques. Cette oeuvre est révélatrice de la façon dont l’artiste aborde le motif de la gare. La locomotive est découpée par le cadrage et les quelques silhouettes présentes sont simplement esquissées par quelques taches de couleurs pâles. La présence des ouvriers est anecdotique aux yeux du peintre, qui ne cherche guère à faire oeuvre sociale ou réaliste. En effet, son vrai sujet se trouve dans l’air, dans l’atmosphère de la gare. Monet l’aborde comme un paysage et tente de reproduire l’ambiance qui caractérise cet univers. On peut voir dans cette toile la façon dont Monet illustre l’atmosphère grâce aux fumées qui semblent envahir l’espace. Elles émergent du premier plan, s’accrochent au pont et dissimulent le fond de la gare avant de s’envoler vers le ciel en dissimulant les façades de la ville. Ces vapeurs, matérialisées par des touches vlanches et légèrement bleutées, masquent le motif de la gare, fragmentent l’image et offrent aux spectateurs l’idée de l’air qui habite l’atmosphère de la gare.

 

Dans Vue Intérieur de la Gare Saint-Lazare : la Ligne d’Auteuil, Claude Monet a choisi un cadrage strictement frontal pour représenter l’intérieur de la gare Saint-Lazare avec la verrière élevéee par Flachat. L’architecte avait calculé sa hauteur en fonction du dégagement du fumée des locomotives. Le sommet de la ferme du toit est placé juste au centre de la toile. Installé face aux voies, dans la parite de la gare réservée aux trains de banlieue, Claude Monet peint en bleu les volutes de fumée s’élevant jusqu’au sommet dde la verrière. Ces abondants nuages se dilatent dans l’espace en créant un sentiment d’oppression. Le pont de l’Europe et les immeuvles situés à la sortie de la gare apparaissent flous et nimbés de bleu. La pierre et le fer simblent de déliter sous l’effet des fumées. Monet les peint à l’aide de petites touches fines restituant le caractère fantomatique de la ville, à l’arrière-plan de la composition. Des personnages sont cantonnés dans la partie droite du tableau, côté départ des trains vers la Normandie, le long de la rue d’Amsterdam. Ces voyageurs jouent un rôle secondaire dans la composition.

 

Claude Monet a réalisé un ensemble de toiles sur un thème encore largement inexploité. En 1873, Manet évoque le pont de l’Europe dans une toile intitulé Le Chemin de fer, qui est exposée au Salon de 1874. Claude Monet reprend ce thème en abordant le chemin de fer, les gares et le train en peinture comme un sujet en soi. La figure humaine y est réduite à des simples silhouettes. Contrairement à Manet ou à Gustave Caillebotte qui dès 1876 peint aussi les passants sur le Pont de l’Europe (Genève, Musée du Petit-Palais), Monet descend au niveau des voies du chemin de fer, pénètre sous la vaste marquise de la gare, se plonge lui-même dans les tourbillons de fumée blanche ou bleue, tout près des machines. Claude Monet aborde le thème d’une manière entièrement différente. Le sujet de la gare Saint-Lazare avait déja été représentée par Manet et Caillebotte. Les autres peintres ont considéré la gare comme un décor, un fond représenté d’un point de vue extérieur et éloigné, tandis que Monet s’installe au coeur même de la gare. Il respire les fumées des locomotives, ressent les vibrations des moteurs et reproduit toutes ces sensations sur ses toiles.

 

En effet, en peignant la gare à différentes heures a l’air dirrérente, en particulier la lumière et les couleurs, Claude Monet a voulu rendre à chaque fois “l’impression” visuelle que lui inspirait la gare Saint-Lazare.

 

 

Contexte Historique

 

Symbole de la révolution industrielle naissante, le chemin de fer se développe en France à partir des années 1820. Rapidement, la construction de voies ferrées et de gares remodèle le visage de Paris. Cette formidable promesse de progrès et de liberté fascine la population, et notamment les artistes. Claude Monet est, de tous les impressionistes, celui qui s’est le plus attaché à peindre la modernité industrielle, celle d’un Paris en pleine transformation depuis les travaux du Baron Haussmann, celles des ponts métalliques et des gares.

 

Dans les toiles de la gare Saint-Lazare, Claude Monet représente un motif d’une extrême modernité. D’une part, la gare Saint-Lazare n’avait été construite qu’une dizaine d’années auparavant. Monet et sa génération l’avaient donc bue s’édifier sous leurs yeux. D’autre part, le train symbolisait à l’époque l’avenir de l’humanité et l’espoir d’un monde meilleur. D’ailleurs, la façon dont Monet représente ce motif met en évidence l’aspect majestueux des locomotives et le côté féerique de la gare.

 

 

Interprétation

 

La suite de vues de la gare Saint-Lazare que Monet présent à la troisème exposition des Impressionistes en 1877, de nombreux critiques reconnaissent sa remarquable capacité à restituer la vie de la gare, ses couleurs et ses bruits. Sans savoir conscience que leur blâme recouvre un éloge, certains commentateurs soulignent quelque chose d’essentiel, la synesthésie ou association de deux sensations de nature différente. Ainsi, le baron Grimm dans Le Figure : « [Monet] a essayé en fin de compte de nous donner l’impression désagrable qui résulte de plusieurs locomotives sifflant à la fois. » Ou encore l’anonyme du Moniteur Universel: « L’artiste a voulu causer l’impression produite sur les voyageurs par le bruit des machines aux heures d’arrivée et de départ ». De telles critiques sont aussi instructives que les louanges systématiques de Georges Rivièrer dans la revue L’impressionniste spécialement créée pour assurer le succès de l’exposition et qui ne survivra guère.

 

“Comme dans les toiles représentants les ponts, Monet recherche ici la structure linéaire du lieu. La fumée, la vapeur, la lumière incidente habillent l’image, animent l’espace. La gare, cathédrale des temps modernes.” (C. Heinrich, Monet, Taschen, 2005)

 

Monet nous invite à découvrir le nouveau quartier de l’Europe, établi par le Baron Haussmann en 1858 et réalisé à partir de 1860 ; ses larges artères, ses immeubles de rapport et le pont de l’Europe, qui remplace en 1867 l’encienne place de l’Europe et ses tunnels. La gare Saint-Lazare est construite par l’architecte Alfred Armand en 1841-1843 et couverte, côté banlieue, d’une immense marquise aménagée par l’ingénieur Eugène Flachat en 1853. Cette partie de la gare, laissée intacte par l’architecte Juste Lisch, chargé du dernier agrandissement de la gare en 1885-1889, est, encore aujuord’hui identifiable.

 

Il est ainsi passionant de vérifier que les maîtres impressionistes, et Monet le premier d’entre eux, n’ont pas été seulement de merveilleux paysagistes, mais aussi des obervateurs sensibles de la ville moderne.

 

Bibliographie

 

CAHN I., Comment Regarder... Monet, Paris, Hazan, 2010

GOLDMAN N., Claude Monet : Son musée, Paris, Musée Marmottan Monet, 2010

WILDENSTEIN D., Monet ou le Triomphe de l’Impressionnisme, TASCHEN, 2010

 

http://histoire-geo-document-1es.blogspot.com/2006/10/les-impressionnistes-et-la-modernit.html (consulté le 18 Nov 2011)

http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=4 (consulté le 18 Nov 2011)

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Gare_Saint-Lazare

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