Cicéron

« Un monde troublé L orsque Marcus Tullius Cicero vint au monde, en 106 avant J.-C., Rome entrait dans une période de turbulences qui allait sceller le sort de la République et, en même temps, condamner le plus grand orateur latin de tous les temps.

A l'intérieur, l'op­ position entre les nobles et le peuple se faisait de plus en plus radicale.

A l'extérieur, Rome avait à faire face à la sécession armée de plusieurs cités.

La guerre civile était inévitable et ac­ compagna Cicéron dès sa plus tendre enfance.

Cependant, originaire d'une famille cultivée et aisée, restée loyale à la Rome républicaine, il reçut la meilleure éducation possible et suivit les leçons des meilleurs maîtres, à Rome, à Athènes, et même à Rhodes eten Asie.

Républicain et engagé C ontrairement à bon nombre de ses jeunes compagnons étu­ diants, Cicéron ne se réfugia pas dans les doctrines philosophiques en vogue, comme celle des épicuriens, qui dénonçaient l'action et prônaient le détachement.

. La philosophie, pour lui, passait aussi par l'engagement dans les affaires de la République.

La valeur suprême était l'action dans la cité et il avait pour ambition de devenir le plus grand personnage de l'État, une tâche à laquelle il allait consacrer tout son talent et son intel­ ligence.

Très tôt, il alla écouter les grands orateurs et les juristes les plus célèbres.

Et à vingt-six ans, il connut le baptême du feu, dans un procès où il prit la défense des adversaires du vainqueur de la guerre civile, Sylla, qui « régnait » alors sans partage, à coups d'arbitraire et de répression.

Après un plaidoyer courageux et brillant, il eut gain de cause et entra de plain-pied dans le cercle huppé des grands avocats de Rome.

Accessoirement, ce procès gagné précipita la chute de Sylla (79).

C ICÉRON Cicéron découvrant le tombeau d'Archimède, par Valenciennes Octave, qui deviendra l'empereur Auguste, avait formé avec Lépide et Antoine le second triumvirat.

C'est sur l'ordre d'Antoine que Cicéron fut proscrit et assassiné.

Il existe de nombreux bustes et représentations de Cicéron.

Citons ceux de la Galerie des Offices (Florence), le Cicéron au Tombeau d'Archimède (Louvre, Paris), de Valenciennes, et le Cicéron accusant Verrès (Chambre des députés, Paris), de Delacroix.

Le consulat était la magistrature suprême de la République romaine et il constituait par conséquent le sommet du « cursus honorum ».

A l'époque de Cicéron, il fallait avoir 43 ans pour pouvoir devenir consul.

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Homme politique, philosophe et écrivain, Cicéron a laissé une œuvre monumentale, dont l'influence fut considérable, aussi bien dans l'Empire romain que dans toute l'Europe, de la Renaissance au xxe siècle.

Tous les honneurs L f arrivée au pouvoir de Pompée amena une période de calme relatif.

Après un voyage de deux ans en Grèce et en Asie Mineure, Cicéron se lança de façon métho­ dique dans le « cursus ho­ norum » -l'échelle des hon­ neurs -qui devait le conduire au consulat (63), après avoir franchi les degrés de la ques­ ture (75), de l'édilité (69) et de la préture (66).

Cette car­ rière fulgurante, il la dut avant tout à ses talents ex­ ceptionnels d'avocat, mis au service de causes qui tou­ chaient toujours à la poli­ tique.

Ainsi, en 70, il défendit les Siciliens dans un procès retentissant qui les opposa à Caïus Verrès, gouverneur de Sicile, accusé d'avoir détourné à son profit des fonds publics.

Pour le remercier, les Siciliens lui envoyèrent une cargai­ son de blé, mais Cicéron, faisant état de la loi qui interdisait la rémunéra­ tion des avocats, fit don de ce cadeau. »