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Cicéron

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Cicéron (106-43 av. J.-C.), homme politique romain, orateur et écrivain latin.

2   UN « HOMME NOUVEAU « AU SÉNAT ROMAIN
2.1   Une fulgurante carrière des honneurs

Né à Arpinum (aujourd’hui Arpino, en Italie), dans une famille patricienne, aisée et cultivée, Marcus Tullius Cicero — francisé en Cicéron — reçoit une éducation choisie à Rome puis à Athènes. Avec son jeune frère Quintus, il fréquente les plus grands maîtres de l’époque dans l’art oratoire et le droit, et se montre brillant en philosophie et en rhétorique — deux domaines indissociables à l’époque. De retour à Rome, Cicéron s’oriente vers la profession d’avocat, où il se distingue rapidement par son talent oratoire. Cependant, en 79 av. J.-C., désireux de compléter ses connaissances dans les domaines du droit, de l’art oratoire et de la philosophie, il repart pour la Grèce (où il se lie d’amitié avec Titus Pomponius Atticus) et poursuit sa quête de savoir jusqu’en Asie Mineure.

De retour à Rome en 77 av. J.-C., Cicéron se lance dans la carrière politique : questeur en 75, il est élu au Sénat dès 74. En 69, il est édile, puis accède à la charge de préteur en 66. Il gravit ainsi les différents échelons de la carrière des honneurs (cursus honorum) et, bien que n’étant pas aristocrate lui-même, obtient le soutien de l’aristocratie romaine, qui pousse cet homme nouveau (Homo novus) jusqu’au poste de consul en 63 av. J.-C., aux dépens de son rival Catilina.

2.2   La rivalité avec Catilina

En 63 av. J.-C., alors que Cicéron est au pouvoir comme consul, son rival Catilina conspire et projette de prendre le pouvoir par une insurrection armée. Averti du complot, Cicéron interpelle ainsi son rival en plein Sénat : Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? (« Jusqu’à quand, Catilina, vas-tu abuser de notre patience ? «). La loi martiale est immédiatement proclamée et Cicéron, dans l’urgence, ordonne l’exécution sommaire de Catilina et de ses complices. Mais, en 58 av. J.-C., il se voit accuser par un autre de ses ennemis, le plébéien Claudius Pulcher (auquel se rallient Jules César et d’autres sénateurs), d’avoir agi à la hâte, sans laisser la justice suivre son cours habituel, ni consulter le peuple romain. À la suite de ces accusations, le consul est contraint à l’exil : il quitte Rome pour un séjour d’un an en Grèce. C’est Pompée, membre du premier triumvirat aux côtés de Jules César et Crassus, qui le rappelle à Rome.

2.3   De la prudence à la proscription

De retour à Rome en 57 av. J.-C., Cicéron reprend son activité d’avocat, mais se tient prudemment à l’écart des responsabilités politiques. En 51 av. J.-C., il accepte toutefois une nomination au poste de proconsul en Cilicie. Lorsqu’il rentre à Rome en 50 av. J.-C., la guerre civile menace, opposant Pompée à Jules César. Cicéron choisit de se ranger parmi les amis de Pompée ; mais, après la victoire de Jules César et la fuite des partisans de Pompée en 48 av. J.-C., il se retire prudemment de la scène publique et choisit de se consacrer à l’écriture en attendant le pardon de César (qui lui est accordé).

Après l’assassinat de César en 44 av. J.-C., Cicéron revient à la politique, persuadé que cette mort va permettre à la démocratie de retrouver ses droits dans Rome : dans l’espoir d’un retour de la République, il apporte son soutien au fils adoptif de Jules César, Octave (futur empereur Auguste) dans sa lutte contre le consul Marc Antoine. Cependant, lorsqu’Octave et Marc Antoine se réconcilient et s’allient au sein d’un second triumvirat, Cicéron est parmi les premiers à faire les frais de cette alliance : accusé d’être un ennemi de l’État, il est proscrit et exécuté le 7 décembre 43 av. J.-C.

3   L’HOMME DE LETTRES ET L’ORATEUR

Dans ses moments de retraite, Cicéron consacre son temps à l’écriture. Sa prose, quoiqu’inspirée par la pensée et la rhétorique grecques, est très représentative du latin classique, dans sa forme la plus pure et la plus rigoureuse. Son style, qui utilise un lexique très riche, avec des emprunts au grec notamment, allie la force et la précision ; il devient ainsi un modèle pour toute la prose latine, et l’on définit même cette période littéraire d’« époque cicéronienne «.

3.1   Les compositions rhétoriques

Parmi les écrits rhétoriques de Cicéron, citons notamment De l’invention (De inventione), un ouvrage de jeunesse, et De l’orateur (De oratore), œuvre de maturité composée sous forme de dialogues et dans laquelle l’auteur énumère les compétences nécessaires pour faire un bon orateur : culture, intelligence, éloquence et capacité à donner vie à son discours. Il ajoute à ces traités une œuvre historique et polémique, Brutus, puis l’Orateur (Orator), ouvrages dans lesquels il confronte différentes écoles d’éloquence. Ces ouvrages sont l’œuvre d’un rhétoricien accompli, et apportent en outre de précieux renseignements historiques sur Rome.

3.2   Les essais philosophiques

Au-delà de leur valeur intrinsèque, les essais philosophiques de Cicéron apportent un témoignage primordial sur la philosophie grecque : non seulement ils font office d’ouvrages de vulgarisation pour des œuvres grecques d’accès difficile, mais ils ont permis également de connaître le contenu de textes grecs aujourd’hui disparus.

Nombre des œuvres philosophiques de Cicéron, loin de traiter de sujets théoriques et abstraits, sont étroitement liées aux événements de son existence, et portent sur des questions d’éthique, dans la vie quotidienne comme dans la vie politique. C’est surtout après 45 av. J.-C. et la mort de sa fille Tullia, que Cicéron se consacre à cette discipline, avec un premier traité intitulé la Consolation, dans lequel il s’interroge sur les moyens de surmonter la douleur du deuil.

Dans son traité les Tusculanes (Tusculanae), il évoque la question du bonheur, et dans des traités mineurs, mais très appréciés pour leur sagesse simple, intitulés De la vieillesse (De senectute) et De l’amitié (De amicitia), il s’interroge sur les relations entre les êtres et sur le sens de la vie. Il aborde la question du divin dans De la nature des dieux (De Natura Deorum) et dans De la divination, et traite de la connaissance dans les Académiques. Parmi ses ouvrages de philosophie politique à proprement parler figurent De la République (De republica), et Des Lois (De legibus), mais aussi Des Devoirs (De officiis), dans lequel il définit une sorte d’éthique du citoyen au sein de la République. En particulier, dans De la République, il s’inspire des travaux de Platon et d’Aristote pour définir la forme de gouvernement la plus parfaite à ses yeux, en plaçant Rome au cœur de ses conclusions.

3.3   Les plaidoyers d’avocat

Parmi les œuvres les plus célèbres de Cicéron qui sont parvenues jusqu’à nous figurent bon nombre de ses plaidoyers d’avocat, qui mettent en œuvre les théories sur l’art oratoire qu’il a par ailleurs élaborées. Ses plaidoyers, loin s’en faut, n’ont pas tous été prononcés : certains ont même été composés alors même que le procès où ils auraient dû figurer était clos. C’est dire à quel point le plaidoyer était pour Cicéron un genre littéraire à part entière.

L’un des premiers et des plus éclatants succès remportés par Cicéron est, en 70 av. J.-C., son plaidoyer contre le préteur Verrès, gouverneur de Sicile, accusé de profiter des pouvoirs qui lui sont conférés pour piller les temples et rançonner les habitants de l’île. Le recueil (les Verrines) regroupe sept discours contre Verrès, dont deux seulement ont été prononcés lors du procès. Un autre plaidoyer qui nous est parvenu, intitulé Pour Milon (Pro Milone), a même été composé après la fin — malheureuse pour l’avocat et son client — du procès dudit Milon.

3.4   Les discours et les harangues politiques

Les discours consulaires de Cicéron font également grande impression en leur temps, et comptent pour beaucoup dans ses succès politiques. Parmi eux, citons Sur la loi agraire (De lege agraria), mais surtout les harangues que Cicéron prononce contre Catilina au moment de la conjuration de ce dernier. Ces quatre Catilinaires (Catilinam gratio) ont été composées après la fuite de Catilina et l’arrestation de ses partisans, dans un contexte politique extrêmement tendu ; elles sont marquées par cette tension et par la conscience aiguë que le consul a de la gravité de sa décision. Sa deuxième grande œuvre politique s’intitule les Philippiques (Philippicae) : cette série de quatorze discours virulents est composée contre Marc Antoine, à l’époque où Cicéron soutient Octave ; le titre même de ces discours, faisant référence à Philippe de Macédoine, dénonce les volontés antidémocratiques de l’ancien consul.

3.5   La correspondance

La correspondance de Cicéron — adressée entre 68 et 43 av. J.-C. à son frère (ad Quintum fratrem) et ses amis (notamment à Titus Pomponius Atticus, ad Atticum) — représente également une part importante de son œuvre ; non seulement ces lettres en disent long sur la personnalité de leur auteur, mais elles sont riches d’enseignements sur la vie politique et les coutumes de la Rome antique.

L’œuvre de Cicéron a eu une grande influence sur le poète italien Pétrarque, sur saint Augustin et sur de nombreux auteurs de la Renaissance, notamment Érasme. Voltaire et Jean-Jacques Rousseau ont également été influencés par sa pensée. Elle reste aujourd’hui l’une des mieux connues et des plus accessibles de la Rome antique.

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