Chypre.

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Chypre. en grec Kypros. en turc Kibris. île et État de la
Méditerranée orientale. La Constitution de 1960, qui partageait le
pouvoir entre Grecs et Turcs, a perdu son sens depuis que les
Turcs ont instauré en 1974 un État autonome qui n'est reconnu
que par Ankara. Des deux côtés, des élections législatives et
présidentielles pluripartisanes ont lieu régulièrement. Le chef de
l'État est aussi chef du gouvernement.

Géographie.
L'île comprend une plaine centrale steppique s'étendant autour de la capitale Nicosie
(Leukôsia pour les Byzantins), bordée au nord et au sud de montagnes en partie boisées
qui atteignent à l'ouest, au mont Olympus, 1 953 m. Le climat, méditerranéen, est très
sec. La population, scindée en deux communautés, se compose de Grecs orthodoxes
(82 %) et de Turcs musulmans (18 %). Les premiers sont regroupés sur 66 % de la
superficie, dans la partie méridionale de l'île ; les seconds sur le reste du territoire. La partie
grecque de l'île, qui a pourtant dû accueillir 250 000 réfugiés du nord, est beaucoup plus
riche, grâce à l'agriculture irriguée, au tourisme, aux revenus de la marine et au rôle
d'intermédiaire vers le Proche-Orient. Depuis 1974, les deux parties de l'île n'ont presque
pas de contacts et fonctionnent de manière séparée.
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Les livres
Chypre - Nicosie, capitale de Chypre, page 1104, volume 2

Histoire.
Les premiers habitants de l'île (VIe millénaire) développèrent des activités commerçantes
avec le Proche-Orient, grâce à l'exportation de céramiques et de cuivre, dont les gisements

furent exploités à partir du XXIIIe siècle avant J.-C. Après une période de déclin au
IIe millénaire, puis un retour à la prospérité, qui correspondit à la mainmise économique et
politique des Mycéniens entre 1450 et le début du XIIe siècle, la civilisation chypriote
disparut brusquement pour faire place à un nouveau peuplement : Grecs originaires de
Rhodes et de Crète, Philistins, puis Phéniciens lui assurèrent une nouvelle vigueur
commerciale. Chypre fut soumise aux Assyriens (vers 709-669 avant J.-C.), aux
Égyptiens (vers 560-525 avant J.-C.), puis à l'Empire perse, auquel son histoire fut
désormais liée. Comprise dans l'empire d'Alexandre, disputée entre Séleucides et
Ptolémées, elle devint une province romaine (58 avant J.-C.), puis appartint à l'Empire
byzantin. Conquise en 1191 par le roi d'Angleterre Richard Coeur de Lion, l'île fut vendue
aux Templiers, puis au Français Gui de Lusignan, avant d'être revendue à Venise en 1489
par l'héritière des Lusignan, Catherine Cornaro. Chypre fut conquise par les Turcs en 1570
et devint une province ottomane. Placée sous administration britannique en 1878, elle
reçut le statut de colonie de la Couronne en 1925.
Dès les années trente, la communauté grecque, majoritaire, manifesta son désir de
rattachement à la Grèce (l' Enôsis). Ce mouvement nationaliste, dirigé par l'archevêque
grec orthodoxe Makários III à partir de 1950, rencontra l'opposition de la population
turque. Un grave conflit accompagné d'attentats éclata en 1955 (voir E OKA ). À la suite
des accords anglo-helléno-turcs signés à Zurich et à Londres en 1959, l'île devint une
République indépendante. La Constitution de 1960 prévoyait une représentation des deux
communautés : Makários fut élu président, et un Turc, Fazil Küçük, vice-président. Mais la
lutte armée perdura, aggravée par l'immixtion des grandes puissances en raison de
l'importance stratégique de l'île. Un bombardement de l'aviation turque, en 1964, nécessita
l'intervention de l'ONU. En 1974, un coup d'État mené par la garde chypriote grecque,
soutenue par le régime des colonels d'Athènes, obligea Makários à la fuite et provoqua une
riposte militaire de la Turquie, qui occupa la partie nord de l'île. Le 13 février 1975, la
communauté turque, qui ne reconnut pas Makários rentré d'exil comme son président,
proclama dans sa zone un État autonome. Cette partition de facto fut confirmée en 1983
par la proclamation unilatérale de la République turque de Chypre du Nord. Des pourparlers
sont menés sous l'égide de l'ONU, mais l'île reste, à la fin des années quatre-vingt-dix, une
zone de tension en méditerranée, un litige, depuis 1997, se focalise autour de la question
de l'adhésion à l'Union européenne.
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Chypre - l'ethnarque Makarios III, page 1104, volume 2
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