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Charles Baudelaire : La Béatrice (commentaire)

Publié le 17/05/2020

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« La Béatrice de Charles Baudelaire, est un poème tiré de la partie « Fleurs du mal » du recueil du même nom.

Au-delà du poète maudit qu’il illustre richement par lesdeux thématiques abordées de l’art et du malheur, ce poème développe principalement le rapport de Baudelaire aux critiques littéraires.

Mais bien quequantitativement peu présente, la finalité de cette œuvre est une adresse plaintive à la femme.Comme dit précédemment, le malheur et la misère de la déchéance sont omniprésents par le biais d’un champ lexical très riche qui se retrouve surtout dans le premieret le dernier paragraphe, et qui est illustré par des occurrences telles que : « cendreux, calcinés » (v.

1), « funèbre » (v.

6), « vicieux » (v.

7), « gueux » (v.

17),« obscène » (v.26), « sombre détresse » (v.

29), etc.

C’est la facette de la malédiction qui est clairement exprimée.

Baudelaire se plaint, on ne sait pas vraiment dequoi, mais il semble accablé de tous les maux.La strophe intermédiaire est moins envahie par cette grisaille qu’évoque le champ lexical cité ci-dessus.

En effet, elle est construite sur une métaphore filée oùBaudelaire se décrit par la bouche des critiques littéraires comme un comédien raté, une pâle imitation d’Hamlet (v.

14), héros déjà sans volonté.

De ce fait, le champlexical du théâtre est massivement présent, à travers des mots comme : « caricature » (v.

13), « posture » (v.

14), « histrion » (v.

17), « rôle » (v.

18), « auteurs »(v.

21), « tirades » (v.

22), etc.

Tout ce vocabulaire illustre le côté artistique, par extension la partie de « poète » du fameux « poète maudit », caractéristique del’œuvre baudelairienne.Outre l’illustration évidente qu’en fait les champs lexicaux, cette malédiction est en fait particulièrement expliquée ici par l’invocation des critiques littéraires, « cetroupeau de démons vicieux, semblables à des nains cruels et curieux » (v.

7-8) qui dénigre son talent (« Contemplons à loisir cette caricature » (v.

13)), rabaisse sontravail (« ses tirades publiques » (v.

22)) et se moque ouvertement de lui : « je les entendis rire et chuchoter entre eux, en échangeant maint signe et maintclignement d’yeux » (v.

11-12) ou encore « N’est-ce pas grand’pitié de voir ce bon vivant, ce gueux, cet histrion en vacances, ce drôle » (v.

15-16).

Ils lui reprochentégalement ses ambitions : « Vouloir intéresser au chant de ses douleur les aigles, les grillons, les ruisseaux et les fleurs » (v.

19-20)Nonobstant ces affirmations acerbes, Baudelaire n’a cure de l’opinion régressiste des critiques (« J’aurais pu (mon orgueil aussi haut que les monts domine la nuéeet le cri des démons) détourner simplement ma tête souveraine » (v.

23-25) et comme un pied de nez, il construit avec une grande maîtrise son poème.

Les vers sontdes alexandrins, et mise à part une rime qui est pauvre (« eux, yeux » (v.

11 et 12)), toutes les autres sont partagées de manière équivalente entre suffisantes et riches.Toutefois, Baudelaire ne reste pas de marbre lorsqu’il constate qu’une femme qui compte pour lui – de toute évidence une de ses amantes (« la reine de mon cœur »(v.

28)) – fraye avec cette « troupe obscène » (v.

26).

Il se sent renié par sa maîtresse, voire même trahi (« leur versait parfois quelque sale caresse » (v.

30)).Il est intéressant de constater que la première et la dernière strophe sont très similaires : on y trouve une forte utilisation du camp lexical du malheur, la présence demots répétés, comme le « cœur » (v.

4 et 28), la « tête » (v.

5 et 25) ou encore « démons » (v.

7 et 24) ainsi que « rire » (v.

11) et « riait » (v.

29).

Mais il ne faut s’yméprendre, l’apparition dans la deuxième strophe de cette femme révèle l’énorme différence pour Baudelaire que fait sa trahison.

Le jugement de cette femme a bienplus de valeur que celui d’une « nuée » (v.

24) de critiques.

Elle leur est un être beaucoup supérieur.

Alors qu’eux s’échangent « maints clignements d’yeux » (v.12), ils sont face à Baudelaire, et on dirait qu’ils n’osent pas assumer leurs propos et le regarder franchement, alors qu’elle a un « regard non pareil » (v.

28),assurément pénétrant et troublant.D’ailleurs, cette femme, qui qu’elle soit, n’est certainement pas insignifiante.

En effet, Béatrice est, dans la Divine Comédie, celle qui guide Dante vers le paradis ;elle est donc probablement une sorte de muse et d’ange gardien nécessaires à Baudelaire.

De plus, Béatrice vient du latin beata, la bienheureuse, ce qui pourraitlaisser penser qu’elle n’a aucun remords en ce qui concernent ses actes.

On comprend mieux la terrible douleur que doit en ressentir Baudelaire.

C’est pour luicomme une descente aux Enfers.Ce poème nous illustre un Baudelaire au-dessus de toutes les attaques des critiques d’art, qui n’a pas peur d’assumer son art et sa malédiction, au contraire descritiques.

Cependant, il n’est pas invincible, mais il le reconnaît également : une femme le tourmente, une muse infiniment supérieure à ces « nains » qui dénigrentson art.. »

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