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Charles Baudelaire

Publié le 09/12/2021

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L'illustre beau-fils du général Aupick ­ le mot est d'Alphonse Allais et l'on admire à quelle profondeur divinatoire atteint parfois le génie de la calembredaine, s'il est bien vrai qu'en convolant avec le général après vingt mois de veuvage la mère du poète fit à un enfant de sept ans une blessure dont littéralement il fut marqué pour la vie ­ l'illustre beau-fils, donc, du général Aupick, lequel alors n'était que commandant, naquit à Paris le 9 avril 1821. Son père, Joseph-François Baudelaire, avait soixante-deux ans ; sa mère, Caroline Dufays, vingt-sept. Joseph-François meurt le 10 février 1827. Et le 8 novembre 1828, survient Aupick. D'emblée, Baudelaire détesta l'intrus, qui n'était pas du tout un soudard et dont le seul tort, mais irrémissible, fut de le priver d'une part de la tendresse maternelle. On n'a pas manqué d'épiloguer sur quelques mots de Baudelaire et de dénoncer ce qu'avait de trouble son intimité avec sa mère. Stendhal aussi, plus crûment, a évoqué tel souvenir de sa petite enfance... On n'est pas un monstre à si bon marché. En 1833, le lieutenant-colonel Aupick tient garnison à Lyon et Baudelaire, interne au Collège royal, éprouve à la fois un " sentiment de destinée éternellement solitaire " et un " goût très vif de la vie et du plaisir ". En 1836, retour à Paris : à Louis-le-Grand, très bonnes études, brillantes même. N'empêche qu'en avril 1839, il est expulsé, on n'a jamais su au juste pourquoi. Ayant signifié à ses parents qu'il entendait se consacrer à la littérature et que toute carrière lui faisait horreur, il mène " une vie libre " (c'est son mot), il ébauche ses " premières liaisons littéraires ", d'autres liaisons aussi, plus inquiétantes, dans une bohème pas très éloignée de la pègre et chez les filles. Le court règne de Sarah, dite Louchette, date de cette époque et lui inspira, avant des vers fameux (" Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive… "), cette épitaphe pour lui-même, ironique et clairvoyante : Ci-gît qui, pour avoir par trop aimé les gaupes Descendit jeune encore au royaume des taupes.

« Charles Baudelaire L'illustre beau-fils du général Aupick le mot est d'Alphonse Allais et l'on admire à quelle profondeur divinatoire atteintparfois le génie de la calembredaine, s'il est bien vrai qu'en convolant avec le général après vingt mois de veuvage lamère du poète fit à un enfant de sept ans une blessure dont littéralement il fut marqué pour la vie l'illustre beau-fils,donc, du général Aupick, lequel alors n'était que commandant, naquit à Paris le 9 avril 1821.

Son père, Joseph-François Baudelaire, avait soixante-deux ans ; sa mère, Caroline Dufays, vingt-sept.

Joseph-François meurt le 10février 1827.

Et le 8 novembre 1828, survient Aupick.

D'emblée, Baudelaire détesta l'intrus, qui n'était pas du toutun soudard et dont le seul tort, mais irrémissible, fut de le priver d'une part de la tendresse maternelle.

On n'a pasmanqué d'épiloguer sur quelques mots de Baudelaire et de dénoncer ce qu'avait de trouble son intimité avec samère.

Stendhal aussi, plus crûment, a évoqué tel souvenir de sa petite enfance...

On n'est pas un monstre à si bonmarché. En 1833, le lieutenant-colonel Aupick tient garnison à Lyon et Baudelaire, interne au Collège royal, éprouve à la foisun " sentiment de destinée éternellement solitaire " et un " goût très vif de la vie et du plaisir ".

En 1836, retour àParis : à Louis-le-Grand, très bonnes études, brillantes même.

N'empêche qu'en avril 1839, il est expulsé, on n'ajamais su au juste pourquoi.

Ayant signifié à ses parents qu'il entendait se consacrer à la littérature et que toutecarrière lui faisait horreur, il mène " une vie libre " (c'est son mot), il ébauche ses " premières liaisons littéraires ",d'autres liaisons aussi, plus inquiétantes, dans une bohème pas très éloignée de la pègre et chez les filles.

Le courtrègne de Sarah, dite Louchette, date de cette époque et lui inspira, avant des vers fameux (" Une nuit que j'étaisprès d'une affreuse Juive… "), cette épitaphe pour lui-même, ironique et clairvoyante : Ci-gît qui, pour avoir par trop aimé les gaupesDescendit jeune encore au royaume des taupes. En fait, Sarah lui donna la syphilis : sans en mourir, on n'en guérissait pas en ce temps-là.

Les parents s'alarment etpoint n'est besoin d'ajouter foi à la scène pugilistique où, au cours d'un grand dîner présidé par le général Aupick, lepoète aurait tenté d'étrangler son beau-père, pour comprendre qu'ils aient eu recours au dépaysement, remèdeéprouvé des têtes à l'envers.

Baudelaire se laisse embarquer, fin mai 1841, sur un voilier de Bordeaux destiné pourCalcutta.

Il obtient du capitaine son rapatriement dés l'île Bourbon.

De retour à Paris, en février 1842, il est majeurquelques semaines plus tard et le voilà à la tête d'un capital de soixante-quinze mille francs qui lui permet de flânerà sa guise, de satisfaire son goût du bric-à-brac et celui bientôt, moins innocent, du haschich...

Il rencontre JeanneDuval, figurante infime, ivrognesse sans intelligence ni coeur on ne dira pas sans beauté, ce point étant subjectifpar excellence mais mulâtresse, sur qui se concrétisent ses ardeurs pour la Vénus noire.

Jamais il ne se détacha decette fille qu'il méprisait, qui le trompa sans répit, de qui lui parvenaient encore, dans son agonie bruxelloise, les plussordides demandes d'argent et à qui, toute misérable qu'elle fut, une place impérissable est assignée parmi lesgrandes inspiratrices, Elvire, Juliette, la Jenny Colon de Nerval, la Béatrice de Dante... A ce train, il connaît sans tarder la gêne et le général, effrayé de la dilapidation de l'héritage, lui fait donner unconseil judiciaire (1844).

Alors ce bohème dandy, dont les plus chères délices semblaient être de mystifier les sotsen affectant une dépravation cynique, ce rêveur à qui son souci de la perfection avait interdit de rien imprimerencore, publie coup sur coup le Salon de 1845, des articles de critique littéraire dans le Corsaire-Satan, le Salon de1846 qui consacre sa réputation de critique d'art, et des nouvelles : le Jeune enchanteur (1846), la Fanfarlo (1847).Bel élan, brisé par les événements politiques.

Le soir du 24 février 1848, Baudelaire, harnaché en guerrier d'opérette,hurle comme un refrain : " Il faut aller fusiller le général Aupick ! " Aux journées de juin, il se bat dans les rangs desinsurgés.

Mais on voit bien, à lire Mon coeur mis à nu, que la foi n'y était pas.

Le Deux Décembre le laisseindifférent. En juillet 1848, il avait préludé par Révélation magnétique à la traduction de l'oeuvre entière d'Edgar Poe, qu'avec unscrupule infini il poursuivra pendant dix-sept ans.

Sans rompre avec Jeanne, il a en 1852, une liaison avec uneactrice de la Gaîté, Marie Daubrun et, devenu l'intime des dîners de la rue Frochot, il conçoit pour la " Présidente ",Apollonie Sabatier, la " Femme piquée par un serpent " de Clesinger, un amour mystique et éperdu, qui pendant cinqans va s'exprimer par des lettres anonymes et l'envoi de " fleurs du mal " où il déguise son écriture.

Le jour où lasupercherie, dès longtemps devinée sans doute, ne fut plus niable, le livre ayant paru, la Présidente s'offrit à sonadorateur.

Ce ne fut pas exactement un fiasco.

Ce fut pire, du moins pour Apollonie qui, abandonnée dès lelendemain, eut assez d'intelligence et de coeur pour rester toujours l'amie du malheureux misogyne. Ce n'est pas Baudelaire, on le sait, mais Hippolyte Babou qui trouva le titre des Fleurs du mal.

L'auteur hésitait entreles Limbes et les Lesbiennes.

Et c'est la Revue des deux mondes qui, en 1855, l'imprima pour la première fois, enpubliant dix-huit pièces du recueil encore inédit.

Le célèbre éditeur Poulet-Malassis, intime ami de Baudelaire, quil'appelait Coco-Malperché, publie le volume en 1857.

Le Figaro du 5 juillet crie au scandale et le 20 août la même 6eChambre, qui venait d'acquitter Flaubert en février, condamne le poète à trois cents francs d'amende pour outragesà la morale publique et aux bonnes moeurs, et ordonne la suppression de six pièces : Lesbos, Femmes damnées, leLéthé, A celle qui est trop gaie, les Bijoux, les Métamorphoses du vampire. Le général Aupick ne connut point ces sombres jours : il était mort le 29 avril.

Sa femme se retira à Honfleur oùBaudelaire se réfugiera près d'elle aux heures de plus noire détresse.

Harcelé de soucis matériels, il travaille avec. »

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