Databac

Cesare Pavese

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Cesare Pavese Ce document contient 1297 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Biographie.

« CESARE PAVESE 1908- 1950 NÉ dans la regwn la plus sauvage du Piémont, au milieu des collines couvertes de vignes et de roseaux, Pavese se donna la mort en rgso, dans une chambre d'hôtel de Turin.

Il avait publié une douzaine de livres, poèmes, essais, nouvelles, romans, qui sont tous, presque au même titre que son Journal posthume, des fragments autobiographiques.

Pavese est le type de l'écrivain torturé, incapable de s'adapter à la vie, timide, angoissé surtout devant les femmes.

Une de ses nouvelles de jeunesse, Voyage de noces, révèle déjà toute l'étendue de son tourment.

Le héros, un double de l'auteur, part avec sa jeune femme pour Gênes; à peine arrivé, il ne supporte plus sa présence, il faut qu'il s'en aille tout seul par les rues, non pas qu'il n'aime sa compagne, mais le rapport humain, tout rapport humain, même et peut-être surtout le rapport avec un être aimé, lui est à peu près insupportable, le met dans un état si violent qu'il ne se sent redevenir lui-même que dans la solitude, même s'il sait pertinemment qu'il fait du mal à sa compagne et gâche de ses propres mains ses chances d'être un jour un homme complet, un homme heureux.

Pourquoi s'est-il suicidé? On a avancé à l'époque plusieurs raisons extérieures : la désil­ lusion politique (Pavese avait rompu avec le Parti communiste auquel il s'était rallié un moment), une déception sentimentale.

En fait, il n'est que de feuilleter les premières pages de son Journal, commencé en rg36, ou de lire certaines de ses lettres de jeunesse : dès l'âge de rs ans, le suicide a été son obsession majeure, fondée sur la conscience d'une infirmité sexuelle.

Ce qu'il y a d'étonnant, ce n'est pas qu'il se soit tué, mais qu'il ait pu vivre jusqu'à 42 ans, qu'il ait pu repousser aussi longtemps la fascination du néant.

La solitude, telle qu'il l'a pratiquée toute sa vie, n'a été au fond pour lui qu'une préfiguration adoucie de la mort, et le suicide, tel qu'il l'a médité, a été l'événement qui l'a rendu à lui-même, en mettant fin à cette perpétuelle aliénation de soi dans les choses et dans autrui qu'était pour lui l'existence.

Il ne faudrait pas s'imaginer pourtant un homme faible.

Il lutta avec une extrême énergie contre son penchant à la mort, contre son « vice absurde », comme il l'appelait.

Il fut un des plus admirables hommes de culture de son temps.

Directeur littéraire de la grande maison d'édi­ tion Einaudi, à Turin, il traduisit et présenta au public italien, en plein régime fasciste, les roman­ ciers américains, de Melville à Faulkner, et l'influence du roman américain joua un rôle déter­ minant dans la formation du néo-réalisme italien d'après guerre.

Pavese traduisit encore Defoe, Dickens, Joyce, mais son livre préféré restait Moby Dick, où les aventures du capitaine Achab à la recherche de la baleine blanche lui évoquaient peut-être sa propre quête, acharnée et déses­ pérée, d'une femme et d'une mère, être à la fois désirable et terrifiant.

C'est le ton qui fait surtout le prix des livres de Pavese.

Comme une voix basse, rauque, obsédante, prête à s'étouffer d'un moment à l'autre.

Ses romans, ses nouvelles, sont dominés par une vision sado-masochiste de l'impossibilité du couple.

L'incommunicabilité de leurs natures condamne l'homme et la femme à un rapport de violence agressive.

La femme, c'est avant tout, chez Pavese, le corps, dans ce qu'il a de nu, de brut, d'opaque à la conscience, comme une pierre.

Que reste-t-il à faire pour l'homme, sinon abattre ce corps par le viol, la brutalité ou le meurtre?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles