Carthage

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PRÉSENTATION

Carthage (en latin, Carthago), importante cité antique située sur la côte nord de l’Afrique, près de l’actuelle ville de Tunis (en Tunisie).

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CARTHAGE, UN COMPTOIR PHÉNICIEN

La légende fait de Didon la fondatrice de Carthage en 814 av. J.-C. ; de fait, la cité est l’un des nombreux comptoirs phéniciens installés en Méditerranée vers la fin du ix^e siècle av. J.-C., et les plus anciens vestiges mis au jour datent de 800 av. J.-C. Les colons phéniciens appellent leur ville « nouvelle cité « (Gart Hadasht, d’où Carthage), probablement pour la distinguer d’Utique, la « cité ancienne «. Édifiée sur une presqu’île s’avançant dans le golfe de Tunis, Carthage possède alors deux splendides ports, reliés par un canal. Dominant les ports se dresse, sur une colline, la citadelle de Byrsa.

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L’EMPIRE CARTHAGINOIS

3.1

Une puissance maritime commerciale

Au vi^e siècle av. J.-C., Carthage soumet les tribus de Libye et annexe des colonies phéniciennes plus anciennes, ce qui lui permet de contrôler l’ensemble du littoral de l’Afrique du Nord, de l’océan Atlantique jusqu’à la frontière occidentale de l’Égypte, ainsi que la Sardaigne, Malte, les îles Baléares et une partie de la Sicile. Au v^e siècle av. J.-C., l’amiral carthaginois Hannon entreprend un périple le long du littoral atlantique de l’Afrique du Nord. La puissance maritime des Carthaginois leur permet d’étendre leurs établissements et leurs conquêtes, formant un empire de comptoirs exclusivement consacrés au commerce et disséminés sur les côtes occidentales de la Méditerranée (Sicile, Corse, Espagne).

Au nombre de leurs activités économiques, on compte l’exploitation des mines d’argent et de plomb, la mise en culture de l’arrière-pays tunisien, une industrie du bois de construction venant des montagnes de l’Atlas, la fabrication de lits et de literie, la production de poterie, bijouterie et verrerie simples et bon marché, ainsi que l’exportation d’animaux sauvages, de fruits, de noix, d’ivoire et d’or provenant des jungles d’Afrique.

3.2

La vie quotidienne des Carthaginois

La plupart des œuvres d’art de cette première période imitent les arts égyptien, grec et phénicien. La littérature se limite à quelques ouvrages techniques. Pour cette raison, on connaît mal la vie quotidienne, le gouvernement ou la langue des premiers temps de Carthage. On sait que la religion comporte des sacrifices humains offerts aux divinités principales, Baal et Tanit (correspondant à la déesse phénicienne Astarté). Les cultes associés aux déesses grecques Déméter et Perséphone, et à la déesse romaine Junon, sont adaptés pour se conformer aux pratiques religieuses des Carthaginois.

3.3

Carthage versus les cités grecques

Carthage se bat pratiquement sans interruption contre la Grèce et Rome durant 150 ans. Les guerres contre la Grèce, commencées en 490 av. J.-C., concernent le contrôle de la Sicile (située à environ 160 km au nord de Carthage) qui forme alors une passerelle naturelle entre l’Afrique du Nord et l’Italie. Carthage connaît dans un premier temps la défaite en Sicile en 480 av. J.-C., lorsque les troupes carthaginoises commandées par le général Hamilcar sont battues par Gélon, tyran de Gela et de Syracuse. Les tentatives ultérieures des Carthaginois pour s’emparer de la Sicile sont mises en échec par les armées commandées par les tyrans de Syracuse (Denys le Jeune, Denys l’Ancien, Agathocle) et par Pyrrhus, le roi d’Épire. Même après leur défaite finale en 276 av. J.-C., les Carthaginois conservent des possessions en Sicile. Douze ans plus tard, la première guerre punique contre Rome éclate.

3.4

Carthage versus Rome : les guerres puniques

La première guerre punique (264-241 av. J.-C.) met en avant le général carthaginois Hamilcar Barca. Battu en Sicile, Hamilcar envahit l’Espagne. Ses conquêtes en Espagne méridionale sont poursuivies par son gendre Hasdrubal et son fils Hannibal. Carthage doit céder à Rome ses possessions en Sicile après la victoire romaine des îles Égades (241 av. J.-C.). Cette victoire est la première manifestation de Rome comme puissance navale.

Au cours de la deuxième guerre punique (218-201 av. J.-C.), Hannibal part d’Espagne, longe le littoral nord de la Méditerranée en direction de l’est, franchit les Alpes et entre en Italie. La victoire de Cannes (216 av. J.-C.) entraîne la chute de Tarente et de Syracuse. Mais, seul depuis la mort d’Hasdrubal, Hannibal ne peut assiéger Rome. L’armée romaine commandée par Scipion s’empare alors des territoires espagnols et gagne l’Afrique. Hannibal doit quitter l’Italie et est écrasé à la bataille de Zama, en 202 av. J.-C.

Durant la troisième guerre punique (149-146 av. J.-C.), les Romains menés par Scipion l’Africain le Jeune rasent la cité de Carthage, exauçant le vœu du vieil homme politique romain Caton l’Ancien.

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DESTINÉE DE LA CITÉ APRÈS SA DESTRUCTION

Durant vingt-cinq ans, il est interdit d’occuper le site. En 122 av. J.-C., une nouvelle cité, Colonia Junonia, est édifiée mais ne dure que trente ans. En 46 av. J.-C., Jules César visite le site et déclare qu’une ville devrait y être construite. Son souhait est exaucé par Octave (futur empereur Auguste), qui fonde Colonia Julia Carthago en 29 av. J.-C. La nouvelle cité devient le plus grand centre administratif après Rome. Très riche, la nouvelle cité de Carthage s’impose également comme un haut-lieu du christianisme et obtient son propre évêque dès la fin du ii^e siècle apr. J.-C. Plusieurs grandes figures des premiers temps de l’Église sont associées à Carthage, dont saint Cyprien qui en est l’évêque en 248, Tertullien, écrivain chrétien qui y vécut au iii^e siècle et saint Augustin, évêque de la cité voisine d’Hippone au début du v^e siècle.

Carthage reçoit des fortifications pour se protéger des attaques des barbares en 425. En 439, le roi des Vandales Genséric occupe la ville et en fait sa capitale. En 533, le général byzantin Bélisaire chasse les Vandales et rebaptise la ville Colonia Justiniana Carthago en l’honneur de l’empereur byzantin Justinien I^er. Carthage fait partie de l’Empire byzantin jusqu’en 697, date à laquelle elle est prise par les Arabes qui la détruisent à nouveau.

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DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES

Depuis la fin du xix^e siècle, Carthage fait l’objet d’intenses campagnes de fouilles archéologiques. Celles-ci ont permis de mettre au jour les premières œuvres de l’art punique et des édifices romains, byzantins et vandales qui comprennent des sols en mosaïque des iii^e et iv^e siècles apr. J.-C. parmi les mieux conservés et les plus somptueux de leur temps. Les produits de ces fouilles sont aujourd’hui exposés au Musée national de Carthage (Carthage est un riche faubourg de Tunis), et notamment dans la galerie des fouilles de Byrsa, inaugurée en mai 1996.