camisards
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
camisards, nom donné aux paysans huguenots (protestants) français de la région montagneuse des Cévennes, qui se sont rebellés entre 1702 et 1705 contre le roi Louis XIV.
2 | ORIGINES RELIGIEUSES DU CONFLIT |
Les camisards (du languedocien camiso, « chemise «), ainsi appelés en raison des chemises blanches qu'ils portent au-dessus de leurs armures durant leurs attaques nocturnes, ont trouvé refuge dans les Cévennes après les persécutions qui ont suivi la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, en 1685. La révolte est portée par un « réveil religieux « au sein des huguenots, alimenté par les prophéties des « inspirés «. Menés par des chefs — principalement un fils de boulanger, Jean Cavalier — les camisards pratiquent des actions de guérilla contre les troupes royales.
3 | LA RÉVOLTE DES CAMISARDS |
La révolte débute le 24 juin 1702 par l'assassinat de l'abbé du Chayla, au pont de Montvert. Des églises catholiques sont incendiées et leurs prêtres tués ou forcés à fuir. Avec l'aval du pape Clément XI, qui rédige une bulle excommuniant les camisards, les soldats du roi dirigés par le maréchal de Montrevel rasent plus de 450 villages. La méthode forte de la répression est sans résultat. Alors que la France est engagée dans la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714), les camisards parviennent à constituer une armée de 10 000 hommes.
En 1704, le nouveau commandant des forces royales, le maréchal de Villars, partisan de l'apaisement, rencontre Jean Cavalier et parvient à composer avec lui. Le chef des camisards fait sa soumission à Nîmes en mai 1704. L'insurrection se poursuit toutefois ; la majorité des camisards refusent les propositions de l'autorité royale et demandent la restauration intégrale de leurs droits garantis par l'édit de Nantes de 1598. La lutte est dès lors menée par d'autres chefs tels le berger Louis Laporte, dit Roland, qui est tué en 1705, et l'ancien soldat Ravenel, exécuté.
La révolte des camisards renaît dans le Vivarais en 1709 et 1710 jusqu'à l'arrestation, du fait d'une trahison, et l'exécution du successeur de Cavalier, le prophète Abraham Mazel.