CALLIMAQUE
Publié le 16/05/2020
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«
CALLIMAQUE
vers 310-235 av.
f-C
CALLIMAQUE est un poète peu goûté de la gent étudiante et peu·connu du monde lettré.
C'est
au demeurant un très grand poète.
Mais il a eu la malchance de naître trop tard, dans un monde
où il ne pouvait donner la mesure de son talent, qui était réel.
Imaginez Ronsard condamné à
écrire dans le milieu littéraire qui fut celui de Hérédia ou de Sully Prudhomme.
Callimaque avait
le génie lyrique; mais de son temps la poésie lyrique était déjà devenue matière de curiosité et
d'érudition.
Dans la société cosmopolite d'Alexandrie, cette poésie n'avait plus de contact avec
l'homme et la vie profonde de la cité.
Autre malchance, Callimaque, qui avait consacré une
grande partie de son activité à sauvegarder et à classer les ouvrages des écrivains ses prédéces
seurs,
n'eut pas la bonne fortune de passer à la postérité.
Ne se prêtant pas à l'étude scolaire,
son
œuvre, qui avait pourtant obtenu un grand succès, échappa à l'emprise de l'enseignement
universitaire, à qui nous devons la conservation de la majeure partie des textes de l'antiquité.
C'est miracle qu'il soit resté quelque chose de l'œuvre de Callimaque, et ce que nous en avons
conservé
n'est pas forcément le meilleur.
Callimaque était né vers les années 3r5-3I0 av.
J.-C., à Cyrène.
Il appartenait au milieu
aristocratique.
Jeune encore, Callimaque voyagea; il séjourna à Athènes.
Il se fixa ensuite à
Alexandrie.
Callimaque y écrit des vers, poésies légères et pièces officielles.
Il se distingue assez
pour entrer bientôt dans l'administration du « !\fusée », centre intellectuel et scientifique de la
capitale.
Une tradition qui ne s'appuyait sur aucun document voulait que Callimaque y eût
rempli les fonctions de bibliothécaire -nous dirions aujourd'hui d'administrateur.
Un papyrus
naguère découvert nous a fourni la liste complète des bibliothécaires d'Alexandrie.
Le nom
de Callimaque n'y figure pas.
Disons que notre poète fut attaché au Musée au titre d'archiviste.
Il semble en effet y avoir rédigé ce catalogue raisonné de la littérature grecque, ces Pinakes si
souvent cités par les érudits de l'époque suivante.
Le premier recueil poétique de Callimaque, les Origines, était une suite de récits mythiques
ou héroïques, destinés à servir d'explication à telle cérémonie du culte.
C'est au même esprit
de curiosité que cède le poète dans l' /!écalé, où il traite d'un épisode étrange et peu connu de
la légende de Thésée.
Le recueil des Iambes, qui contenait en réalité des pièces de mètres variés,
comprenait des pièces littéraires ou morales, des apologues, des récits.
Les Hymnes, l'Ibis,
l'Epithalame d'Arsinoé,
les Elégies étaient autant de pièces de circonstance, échelonnées sans doute
sur toute la carrière poétique de Callimaque.
De cette œuvre importante, il ne nous est resté
qu'une faible partie, et encore les morceaux recueillis depuis cinquante ans dans les papyrus
d'Egypte sont-ils très mutilés.
De la maturité et de la vieillesse de Callimaque, nous ne savons pratiquement rien.
La que
relle légendaire de Callimaque avec son disciple et rival, Apollonios de Rhodes, demeure si
obscure que d'aucuns ont été jusqu'à en mettre en doute l'historicité.
L'activité de Callimaque,
au moins son activité d'érudit, se prolongea assez longtemps.
Il mourut vers 240-235 av.
J.-C.
Ironie du sort ou dessein secret de la Providence, on nous dit qu'Apollonios de Rhodes, qui vécut.
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