Brontë

« Une enfance dans un monde cruel et imaginaire C harlotte Brontë est née le 21 avril 1816 à Thomtom; après Maria et Elizabeth, c'est la troisième fille du pasteur Patrick Brontë, qui avait épousé Maria Branwell en 1812 .

La famille vit ensuite au pres­ bytère de Haworth dans un paysage sauvage de landes qui s'étendent à perte de vue sous un brouillard gla­ cial, image désolée qui laissera son empreinte dans l 'œuvre de Charlotte.

Après Charlotte naîtront Patrick Branwell, le seul garçon, Emily et Anne, qui resteront inséparables.

Mme Brontë meurt à 38 ans des suites d'une longue dépression; Charlotte a cinq ans.

Elizabeth Branwell, la sœur de Mme Brontë, vient s'occuper des enfants, qui ne l'accepteront ja­ mais.

Leur père devient introverti et acariâtre.

A huit ans, Charlotte est mise en pension avec ses sœurs dans une terrible école du Lancashire.

C'est une période cruelle : l'épidé­ mie de typhoïde épargne Charlotte, mais celle-ci contracte la tubercu­ lose, la scarlatine et la coqueluche.

Comme pour exorciser cette enfance douloureuse, les sreurs Brontë com­ mencent à se forger un monde ima­ ginaire que Charlotte retranscrit dans des histoires mythiques sur une cen­ taine de tout petits cahiers : l'histoire sanguinaire d' Angria, l'histoire du roi ZanlQma qui règne sur la cité de Verre.

Survient encore un épisode tragique : la mort de Maria et d 'Elizabeth.

Charlotte et Emily sont alors retirées de la pension et vivent des années d'immense créativité commune (vingt-deux volumes) à Haworth.

D'échecs en échecs T rès vite, en 1835, Charlotte de­ vient institutrice à Roe Head, la petite école qu'elle fréquentait près d'Haworth.

Elle vit une période dou­ loureuse d'impossibilité d'écrire CHARLOTTE •• ONTE Les sœurs Brontë, par Patrick Branwell Brontë, leur frère (1834).

Charlotte se trouve à droite Le révérend Patrick Brontë, père de Charlotte La chambre des enfants Brontë à Haworth donne sur le cimetière , ce qui démultiplie l'imagination déjà fertile de Charlotte, qui peuple ses écrits d'enfance de spectres et de morts.

En 1877 , un ess ai célèbre de Swinburne sur Emily et Charlotte faisait ressort ir chez les deux héroïnes de leurs romans (Jane Eyre et Catherine Earnshaw dans Les Hauts d e Hu rleve nt), une même soumission à un héros diabolique : Catherine et Jane doivent se livrer à des hommes qui prennent possession de leur âme à traver s une identification : Catherine affirme qu'elle est Heathcliff et Jane qu 'elle communie totalement avec Rochester .

Charlotte Brontë, par G.

Richard (1850) La vie de Ch~rlotte Brontë est semée de rejets, d'échecs, de frustrations amoureuses et de deuils, qu'elle tente d'exorciser par lécriture.

toute seule et de séparation avec sa meilleure amie, Ellen Nussey : « Nous sommes en danger de nous aimer trop -en danger de perdre de vue le Créateur à cause de ses créatures », écrit-elle.

En outre, le poète Robert Southey, à qui elle a envoyé ses manuscrits, la décou­ rage d'écrire.

Demandée deux fois en mariage , elle refuse immédiatement, per­ suadée que son destin est de rester vieille fille.

Soucieuse d'une plus grande envergure intel­ lectuelle, elle se rend à Bruxelles avec sa sœur Emily pour y enseigner l'anglais dans la maison d'éducation de Claire Reger, une jeune femme ravissante et éclatante.

Charlotte tombe profondément amoureuse de son mari, Constantin Reger, qui refuse cet amour illicite.

Tentée par le catholicisme, elle es-. »