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JOLIOTStella1ES1DissertationLe théâtre, né à Athènes au Vème siècle avant J.

Publié le 08/12/2021

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JOLIOT

Stella

1ES1

Dissertation

Le théâtre, né à Athènes au Vème siècle avant J.. Ce document contient 2277 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Echange



JOLIOT

Stella

1ES1

Dissertation

Le théâtre, né à Athènes au Vème siècle avant J.C., tire son nom de l'étymologie grecque « theastai » qui signifie « ce qui est regardé ». Les comédiens délivrent un message, verbal ou gestuel, renforcé par les vêtements qu'ils portent et tous les objets qui se trouvent sur scène. Un objet est ce qui est figurable sur la scène et manipulable par les protagonistes, autrement dit un décor, un accessoire ou même un personnage à part entière. Ces éléments concrets (ou éventuellement leur absence) parlent à leur manière. Au théâtre, aucun objet n'est jamais muet, mais a un rôle et une symbolique bien particuliers.

Nous nous demanderons ce qu'apportent les accessoires, les objets et les décors au dialogue de théâtre et comment ils peuvent être mis en valeur par la mise en scène.

Quels sont l'intérêt, les fonctions et les apports de ces éléments concrets et dans quelle mesure peuvent-ils être utilisés voire sublimés par la mise en scène ?

Nous verrons donc dans un premier temps le rôle de ces éléments concrets puis ce qu'ils apportent. Enfin, nous étudierons comment ils sont mis en valeur par la mise en scène.

Le dramaturge contemporain Ionesco affirme qu'au théâtre « il est nous seulement permis, mais aussi recommandé de faire jouer les accessoires, faire vivre les objets, animer les décors ». En effet, ils sont voulus par l'auteur qui donne les indications à travers les didascalies ou bien par le metteur en scène, selon sa lecture de la pièce.

Premièrement, ces éléments concrets économisent le narratif propre à d'autres genres littéraires puisque le spectateur découvre en un regard le lieu et le temps de l'action : ils constituent des indices spatio-temporels. Ainsi, le décor peut permettre de situer la pièce à l'intérieur d'une maison ou dans un lieu public et quelques objets suffisent à dire si l'action se déroule dans un palais ou dans une masure, de jour ou de nuit, de nos jours ou à une autre époque... Une lampe à pétrole marque son époque, une télévision en marque une autre, une horloge annonce l'heure, une lampe indique que la nuit est tombée. Prenons l'exemple de la pièce Junon et le Paon (1924) de Sean O'Casey dont le décor situe l'action dans l'espace, le temps et la société : la salle de séjour, pièce à l'aspect misérable à la fois cuisine, chambre et cabinet de toilette, avec le lit, le fourneau, le seau à charbon pour le feu, la pelle à long manche, le journal de Dublin que lit Mary, et surtout l'image de la Vierge éclairée par une flamme, indiquent que l'action se déroule en Irlande dans une famille ouvrière et pauvre où l'on cuisine encore au charbon mais où on lit déjà le journal. Grâce aux vêtements des acteurs, on situe la pièce dans l'entre-deux-guerres, alors que l'Irlande lutte pour son indépendance.

Parfois, les objets, les costumes, les décors ou les accessoires peuvent être volontairement anachroniques afin de donner à la pièce une dimension intemporelle. Par exemple, dans la mise en scène d'Antigone de Nicolas Briançon, les gardes jouent sur des ordinateurs alors que la pièce a été écrite en 1944. Certains personnages portent des costumes des années soixante et d'autres des années quarante.

De plus, les éléments concrets ont une symbolique sur laquelle le spectateur est amené à s'interroger. Il doit donc décoder le sens souvent évident mais parfois aussi caché des objets sur scène afin de décrypter le message véritable d'une pièce de théâtre. Les costumes peuvent déterminer l'appartenance à une classe sociale ou être le signe d'une fonction. Certains objets peuvent être des symboles, du pouvoir par exemple, comme le sceptre dans Le Roi se meurt de Ionesco, et ont alors une dimension métaphorique. Ainsi, une fiole peut être symbole de vie ou de mort, un banc peut être symbole d'attente. Dans la mise en scène de Nicolas Briançon, dans le prologue, Antigone a près d'elle une petite bougie, qui peut évoquer implicitement le deuil ou la commémoration.

La présence de ces objets sur scène peut donc avoir une fonction informative et une fonction symbolique, mais également renforcer le réalisme. En effet, au XVIème siècle, le théâtre commence à utiliser la perspective : la scénographie naît en Italie. Les décors, peints sur une toile, donnent une impression de profondeur donc de réalisme en créant un trompe-l’œil. L'illusion de la vie est recréée. Ainsi le décor de Torelli pour Andromède de Corneille en 1650 est très sophistiqué et la scène semble être très profonde du fait de la perspective. Au XIXème siècle, un quatrième mur invisible apparaît ; situé sur le devant de la scène, il sépare celle-ci du public qui voit les acteurs jouer « à travers » ce mur.

Au contraire, les objets peuvent permettre de gommer tout réalisme. S'il n'y pas de décor ou si les objets ne cherchent pas à mimer la réalité, le spectateur n'aura pas l'impression d'être dans la vie réelle. Par exemple, A. Jarry imagine des costumes grotesques et « une tête de cheval qu'il se pendrait au cou » pour Ubu Roi (1896). Jacques Copeau (1879-1949) réforme le théâtre et offre une scène nue avec très peu de décors. Le dramaturge et metteur en scène allemand Bertolt Brecht (1898-1956) pense que l'illusion théâtrale empêche le spectateur de réfléchir et crée alors l'effet de distanciation en supprimant le quatrième mur et avec des décors visiblement faux, comme dans la pièce Mère Courage et ses enfants. Le masque permet également la distanciation. Il est utilisé par Ariane Mnouchkine, héritière de Brecht.



Les objets peuvent donc renforcer le réalisme ou au contraire la distanciation, selon le choix de l'auteur ou du metteur en scène. Cependant, ce dernier n'a pas toujours existé : jusqu'à la fin du XIXème siècle, seuls le directeur du théâtre ou l'acteur principal coordonnent les efforts. Mais de nouveaux genres comme le vaudeville apparaissent et des auteurs comme Hugo, Feydeau ou Labiche écrivent des didascalies très précises pour les décors.

En effet, si le théâtre classique réduit l'objet à sa plus simple expression, le vaudeville réduit au contraire les personnages à l'état de pantins pour privilégier l'objet ; les accessoires jouent un grand rôle. Le décor du vaudeville est très réaliste et tous les objets sont utilisés par les comédiens donc indispensables à la mise en scène. Par exemple, au début de la pièce Le Dindon de Feydeau, Pontagnac empêche Lucienne de fermer la porte grâce à sa canne. Dans la scène 16 de l'acte II, la chambre d'hôtel est parfaitement reproduite dans la mise en scène de Lukas Hemleb. Les objets comme la paire de chaussons laissée par Pinchard ou le verre dans lequel boit Vatelin servent à créer un comique de situation puisque ce dernier pensent qu'ils appartiennent à Maggy. De plus, le décor a toute son importance : les portes claquent et permettent des allers et venues des personnages, comme dans la première scène ou les comédiens entrent et sortent régulièrement. On peut également citer l'exemple de la comédie Tartuffe de Molière où Orgon est caché sous une table.

La mise en scène peut également mettre en valeur les objets et décors grâce à des sons et à l'éclairage. Ce dernier est l'un des éléments les plus importants. Il permet de dévoiler ce qu'il y a à voir sur scène mais également d'orienter le regard du spectateur et peut donc attirer l'attention sur un élément en particulier. Si la scène est plongée dans le noir et que seul un objet ou un décor et éclairé, celui-ci sera mis en valeur. On a longtemps éclairé la scène à la bougie mais en 1820, on commence à éclairer le théâtre grâce au gaz. Cela permet de nouveaux effets et l'apparition du quatrième mur. De nos jours, la scène est éclairée grâce à des projecteurs. Parfois, elle est plongée dans la pénombre, comme lors du prologue d'Antigone, où elle est seulement éclairée par une lumière bleue venant du fond de la scène et pouvant représenter des portes. La musique, qui concerne tout ce qui fait partie de l'univers sonore de la représentation, de la musique proprement dite aux sons enregistrés ou créés directement sur scène, est également un élément important de la mise en scène. Elle vient appuyer le paysage visuel déjà en place. Certains metteurs en scène comme Charles Dullin (1885-1949) s'entourent de musiciens célèbres et d'acteurs capables de danser et chanter. Lors du prologue d'Antigone, on entend plusieurs fonds sonores : d'abord des cris, puis le sifflement du vent et enfin un orchestre qui joue une valse, accompagnant les propos du Prologue.

La mise en scène peut mettre en valeur les décors, objets et accessoires par leur utilisation mais également grâce aux sons et lumière.

La présence (et parfois l'absence) sur scène d'éléments concrets comme les décors, les accessoires et les objets n'est pas due au hasard. Ces éléments ont pour intérêt d'être des indices spatio-temporels pour le public. Ils ont également une connotation, un rôle symbolique sur lequel le spectateur est amené à s'interroger. Ils permettent aussi de renforcer le réalisme ou au contraire la distanciation. La mise en scène les met en valeur en les utilisant, ils ont alors un rôle-clé dans la représentation, et peuvent notamment renforcer le comique. Les sons et les lumières les mettent également en valeur en attirant l'attention sur eux.




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