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BLUM Léon

Publié le 15/05/2020

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« Faut-il combattre toute illusion ? Introduction L'illusion peut être identifiée à une tromperie.

En ce sens, en tant qu'elle est un obstacle à l'accession de la vérité, elle est condamnable, et l'esprit humain doit s'en prémunir afin qu'elle ne l'induise pas en erreur.

Il existeplusieurs types d'illusions : il peut s'agir d'illusions des sens (le bâton qui apparaît brisé dans l'eau) ou d'illusions de laconscience (représentations erronées).

L'utilisation de l'adjectif « raisonnable » doit ici être commentée dans lamesure où il axe la réflexion d'une manière particulière.

Cet adjectif signifie « être conforme à la raison ».

Or il estemployé aussi bien pour des propositions théoriques que pour des actions pratiques.

Aussi le sujet suppose que leproblème de l'illusion ne soit pas uniquement traité théoriquement, il nécessite également un traitement pratique.L'illusion se différencie de l'erreur car un individu en proie à l'illusion n'a pas conscience de l'être.

L'exemple du bâtonbrisé dans l'eau comporte plusieurs étapes.

La première réside dans l'illusion de la perception visuelle, le bâtonapparaît rompu.

La deuxième correspond au jugement tiré de notre sensation, soit nous faisons pleinementconfiance à notre perception et nous affirmons que le bâton est brisé, soit notre entendement corrige l'erreur dessens.

La prise de conscience de l'erreur est seconde par rapport à l'illusion qui est première.

Le jugement de l'illusionet sa condamnation sont conditionnés par la possibilité d'affirmer qu'il s'agit d'une erreur.

Or dans tous les cas est-ilpossible d'affirmer fermement que telle illusion est une erreur ? Les jugements d'autrui, comme « tu te fais desillusions », « tu prends tes désirs pour la réalité », sont péremptoires et leur fondement peut être remis en cause.

Ence sens ce qui est à interroger ici ce n'est pas seulement l'illusion mais aussi le jugement porté sur l'illusion.

Dans lamesure où l'objet d'une illusion est indécidable, la vérité et la fausseté ne pouvant être affirmées, alors le possiblelaisse une place à l'illusion et lui confère une potentielle fécondité. Afin de répondre à cette problématique nous procéderons en trois étapes qui auront pour finalité de répondre aux questions suivantes : pourquoi faut-il combattre toute illusion pour accéder à la vérité ? Toute illusion est-ellenécessairement condamnable ? Comment peut-on juger l'illusion ? Première partie : Pourquoi faut-il combattre toute illusion pour accéder à la vérité ? L'hypothèse analysée dans cette partie identifie l'illusion à une erreur, et la considère donc comme un obstacle pour accéder à des connaissances vraies sur le monde. L'expression « se faire des illusions » met l'accent sur le manque de rigueur, de fondement d'une représentation.

Aussi autrui critiquera notre jugement sur telle ou telle situation dans la mesure où il n'est endéfinitive qu'une opinion trompeuse.

Un tel constat peut être rapproché de celui de Descartes qui au début desMéditations métaphysiques se décide à se défaire de ses préjugés : « Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'aidepuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain; de façon qu'il me fallaitentreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alorsen ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme etde constant dans les sciences.

» Passer au crible toutes nos affirmations, tous nos jugements, nos conceptions, estune condition nécessaire pour nous prémunir contre les ravages de l'illusion. Si l'illusion peut bien concerner nos représentations des choses et du monde, elle peut aussi concerner nos sens.

Le hiatus possible entre l'apparence et la réalité est mis en évidence dans l'exemple cartésien du bâton brisé.« Quand donc on dit qu'un bâton paraît rompu dans l'eau à cause de la réfraction , c'est de même que si l'on disait qu'il nous paraît d'une telle façon qu'un enfant jugerait de là qu'il est rompu, et qui fait aussi, que selon les préjugésauxquels nous sommes accoutumés dès notre enfance, nous jugeons la même chose.

» ( Méditations métaphysiques , sixièmes réponses aux objections) Des illusions des sens peuvent découler des préjugés trompeurs, des jugementshâtifs et non fondés.

En ce sens, l'esprit humain doit se méfier des illusions car elles l'induisent en erreur. Un homme est dit être dans l'illusion quand sa conception de la réalité n'est pas en accord avec elle, autrement dit quand existe une confusion entre la subjectivité et l'objectivité : l'homme plaquant sur le monde sapropre vision sans être assuré de sa validité.

Une telle critique se retrouve sous la plume de Spinoza, à propos dufinalisme.

« Les hommes agissent toujours en vue d'une fin, c'est-à-dire en vue de l'utile qu'ils désirent ; d'où ilrésulte qu'ils ne cherchent jamais à savoir que les causes finales des choses une fois achevées, et que, dès qu'ils enont connaissance, ils trouvent le repos, car alors ils n'ont plus aucune raison de douter.

[…] Mais en voulant montrerque la Nature ne fait rien en vain (c'est-à-dire qui ne soit à l'usage des hommes), ils semblent avoir uniquement. »

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