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Biographie de JACOBI (Frédéric-Henri).

Publié le 16/05/2020

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« JACOBI (Frédéric-Henri). Né à Düsseldorf en 1743, mort à Munich en 1819. Conseiller des finances du duché de Berg, il se consacra à la littérature, et réunit dans sa maison de campagne lesplus éminents esprits de son temps.

Il s'installa à Hambourg, puis à Lutin, et devint président de l'Académie desSciences de Munich, en 1804.

Il révéla à l'Allemagne la doctrine de Spinoza.

Il ne recherche pas la vérité pure, maissa vérité personnelle déterminée, et considère la croyance comme supérieure à toute forme de savoir.

La raisonnous permet d'atteindre au panthéisme de Spinoza.

Schleiermacher écrivait de lui : « Se déclarer contre toutsystème, là est le trait caractéristique de sa doctrine.

» Bel homme, séduisant, brillant causeur, il eût fait un excellent diplomate, mais pour être philosophe il lui manquaitquelque chose.

Ainsi le revoit Goethe dans ses souvenirs lorsqu'il évoque le temps où Jacobi l'initiait à la philosophiede Spinoza, quelques années avant de révéler celle-ci dans ses Lettres à Mendelssohn (1785) à une Allemagnequ'allait profondément remuer la fameuse “ querelle de l'athéisme ”, au temps où lui-même l'encourageait à publierAlwill et Woldemar (1775-1777), deux romans philosophiques par lettres, dans le style de la Nouvelle Héloïse,réactions passionnées contre la plate “ philosophie des lumières ”, importante contribution au “ Sturm und Drang ”naissant.

Le vieux Lessing lui confie son admiration pour le système spinoziste.

Herder, Hamann, sont ses alliéscontre “ la clique berlinoise de la philosophie populaire ” ; il sollicite l'alliance philosophique de Kant avant desoulever contre son idéalisme des objections dont les philosophes post-kantiens reconnaîtront tout l'intérêt : Fichteproclame qu'en tout état de cause “ rien ne l'empêchera de le regarder comme un des premiers hommes de sontemps, comme un des rares chaînons de la vraie tradition philosophique ” ; Schelling même, quelques années aprèsune très âpre polémique, verra en lui “ la personnalité la plus instructive peut-être de toute l'histoire de laphilosophie moderne ” ; Hegel, enfin, qu'il soutienne que Jacobi a posé les problèmes dont Kant a cherché la solutionou qu'il en fasse le type du philosophe du “ savoir immédiat ” et le situe sur le chemin qui mène à sa proprephilosophie.

Comment expliquer le contraste frappant entre l'importance considérable que prend cette pensée dansle mouvement des idées et l'oubli où est tombée une œuvre philosophique qui n'a guère connu que l'étrange fortunede devenir, au début du XIXe siècle, la doctrine officielle d'enseignement dans l'Autriche de Metternich ? Certes,Jacobi n'a rien du philosophe de profession : autodidacte, n'ayant jamais connu cet enseignement théologique etcette scolastique wolfienne dont l'empreinte marque encore les systèmes kantiens, il s'est librement épanoui àGenève à la lecture de Pascal, Fénelon, Rousseau en particulier et sa philosophie s'expose le plus souvent sous laforme de lettres ou de dialogues manifestant un évident souci littéraire.

Mais surtout elle offre un caractère assezinsolite pour inquiéter tout le monde à défaut de satisfaire personne : non contente de proclamer inlassablement lasupériorité de la croyance sur toute forme de savoir, elle s'affirme dés l'origine légitimation du présupposé et nonpoint recherche ingénue de la vérité ; mon cas, avoue-t-il avec clairvoyance, est commun à tous ceux pour qui leurphilosophie est en même temps leur religion, qui ne cherchent pas la vérité en général, pure chimère, mais une véritédéterminée qui satisfasse l'esprit et le cœur.

“ Se déclarer contre tout système, là est le trait caractéristique de sadoctrine ”, dit Schleiermacher : toute philosophie démonstrative, œuvre d'entendement, n'enchaîne que des raisonsformelles sans jamais pouvoir atteindre aucune existence, de Dieu, du monde, de la liberté ni des valeurs, existencesqui nous sont cependant révélées dans la parfaite certitude que, sans intuition ni concept, nous procure unecroyance qui n'a rien d'une connaissance, œuvre d'une raison définie à nouveaux frais comme infaillible instinct del'absolu, faculté de présupposer le vrai qui semble tenir à la fois du cœur pascalien et de la réminiscenceplatonicienne.

Le spinozisme, déduction rigoureuse de conclusions qui contredisent aux croyances les plus certainesque la raison nous révèle et qui sont de ce fait disqualifiées : un Dieu sans visage absorbé en même temps quel'homme destitué de sa liberté dans le mécanisme aveugle de la nature, est, aux yeux de Jacobi, la preuveirréfutable que l'homme dès qu'il pense l'univers ne fait que le parler et que notre entendement ne porte pas au-delàde ses propres productions.

Pourtant rares furent ceux de ses contemporains qui consentirent à imiter le “ saltomortale ” hors de l'intelligible qu'il leur proposait pour rentrer dans le vrai plus nombreux ceux que la révélation duspinozisme allait amener à faire du panthéisme une des sources du renouvellement romantique.Il est vrai que le propre de la croyance étant de s'éprouver et non de se prouver, le dogmatisme est naturel à laphilosophie qui la prône : de là l'irritation qu'exprime Kant à lui voir prendre ce “ ton nouveau ” mais aussi la fécondeinquiétude de Fichte devant ce réalisme qui l'aide à se convaincre que son idéalisme spéculatif n'est pas encoreparvenu à accorder l'action et la parole ; de là enfin tout l'intérêt que Hegel porte à cette philosophie qui, à défautd'y parvenir vraiment, prétend au moins “ dévoiler et manifester l'existence ”.

Exemple étrange à une pensée quin'aura pesé dans l'histoire que dans la mesure où son contenu lui interdisait de s'imposer. Œuvres principales : Sur la philosophie de Spinoza, lettres à Mendelssohn (1785), David Hume et la foi ou Idéalisme et réalisme (1787), Sur l'entreprise du criticisme d'amener la raison à l'intelligence (1801).. »

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