Biographie de CONDILLAC (Étienne Bonnot, abbé de).

« CONDILLAC (Étienne Bonnot, abbé de). Né à Grenoble en 1715, mort à l'abbaye de Flux en 1780. Il fit ses études à Lyon, puis à Paris, où il apprit la théologie, les sciences et la philosophie.

Il fut précepteur à lacour de Parme, de 1753 à 1767.

Puis il se retira près de Beaugency, pour se consacrer à ses travaux.

Il fut élu àl'Académie française en 1768.

Disciple de Locke, il pensa d'abord que la sensation et la réflexion étaient les deuxsources de notre connaissance des choses.

Puis, niant la réalité des idées générales, il ne vit plus qu'une source àcette connaissance : la sensation.

C'est la raison pour laquelle on a appelé sa doctrine : le sensualisme ou lesensationnisme.

Comme ceux de l'expérience externe, les faits de l'expérience interne se réduisent à des sensationstransformées.

Le désir, la volonté sont le résultat de la sensation affective.

L'attention (qui est une sensation plusforte que les autres), la comparaison (une double attention), l'abstraction (attention portée sur une qualité d'unobjet), bref toutes nos opérations intellectuelles, sont le résultat de l'élaboration, de la transformation de lasensation représentative.

La mémoire est la sensation conservée.

Le « moi » est l'ensemble des sensationsprésentes et des sensations conservées.

Pour démontrer sa pensée, Condillac imagine unestatue, à laquelle il donne l'usage des sens.

La statue est « organisée intérieurement comme nous, et animée d'unesprit privé de toute espèce d'idées », et la combinaison de ses sensations lui donne la faculté de connaître.

—Economiste, Condillac se rattache au groupe des Physiocrates.

— Il exerça une influence sur l'associationnisme. Oeuvres principales : Essai sur l'origine des connaissances humaines (1746), Traité des systèmes (1749), Traité des Sensations (1754), Traité des animaux (1755), La logique (1780), La langue des calculs (posth.

1798).. »