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Belle Époque

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Belle Époque, expression idiomatique qualifiant la France des années 1890 à 1914.

Apparue au lendemain de la Première Guerre mondiale, la notion de « Belle Époque « — exprimant une réaction passéiste face aux horreurs du premier conflit mondial — désigne l'immédiat avant-guerre comme un âge d'or. De fait, elle est étrangère aux mouvements d'avant-garde — futurisme, dadaïsme, constructivisme, surréalisme — qui dénoncent dans ces crimes d’un nouveau genre les errements d'un monde ancien et y trouvent les sources de la régénération.

2   CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET STABILITÉ DÉMOGRAPHIQUE

Cependant, il y a incontestablement du vrai dans le mythe de la Belle Époque. L'économie française connaît, depuis la défaite de 1871, un remarquable progrès : la production de charbon — principale source d'énergie — passe de 17 à 40 millions de tonnes entre 1871 et 1914, tandis que le taux de croissance industrielle, qui stagne depuis 1820 aux environs de 1,5 p. 100 annuel, passe, selon les estimations basses, à 3 p. 100 à partir de 1900 et monte à plus de 5 p. 100 dans l'immédiat avant-guerre. Les salaires augmentent d'environ 60 p. 100, avec des nuances selon les secteurs et les régions ; le revenu paysan croît également.

Mais le phénomène le plus marquant dans la genèse du mythe de la Belle Époque est sans doute la stabilité monétaire, la valeur du franc restant inchangée de 1815 à 1914. L'inflation est pratiquement nulle, et l'émission de valeurs mobilières quintuple entre 1890 et 1913, tandis que la valeur des rentes émises par l'État gagne 40 p. 100 entre 1871 et 1900.

À cette croissance économique correspond une stagnation démographique exceptionnelle : entre 1871 et 1914, le taux d'accroissement naturel ne dépasse jamais 0,2 p. 100 par an, la population française progressant de 9,7 p. 100 contre 51 p. 100 en Allemagne. Le malthusianisme, s'il inquiète quelques penseurs et politiques, accentue aussi les progrès généraux (bien qu’inégaux) du niveau de vie.

Dans ce contexte, l'idée de Belle Époque s'impose à la fois sur le plan économique et culturel. C’est ce second aspect, plus encore que le précédent, qui l'explique partiellement, qui retient l'attention. La France connaît alors un apogée culturel qui n'a guère d'équivalent que la première moitié du siècle des Lumières.

3   APOGÉE CULTUREL

Le cadre urbain continue de se transformer : dans la lignée des directives du baron Haussmann, les grandes villes achèvent de se doter d'ensembles immobiliers prestigieux, valorisés par les installations liées aux progrès de la technique comme l’ascenseur — qui permet d'élever à huit ou neuf le nombre des étages, les plus élevés devenant bientôt les plus prestigieux — ou l'électricité. À Paris, non seulement les quais du XVIe arrondissement sont ainsi lotis mais, dans les arrondissements de l'est, de remarquables cités ouvrières témoignent que toutes les strates sociales peuvent prétendre profiter de l'abondance. Les frères Perret (Théâtre des Champs-Élysées), Gustave Eiffel, Deglane (Grand Palais) et Girault (Petit Palais) illustrent l'évolution du style vers les formes courbes et fleuries caractéristiques de l'Art nouveau ; des formes que l'on retrouve dans l'ébénisterie de Louis Majorelle, dans les verres d’Émile Gallé, les cristaux de Daum et dans les bouches du métropolitain dessinées par Hector Guimard, vertes arborescences métalliques aux fruits orangés. La publicité, dont les techniques s'affirment, fait de plus en plus appel à la peinture, dans des registres évoquant le graphisme d'Alfons Mucha.

La peinture connaît également une période faste, dont, aux deux extrémités, Édouard Manet et Claude Monet, Paul Cézanne et Pablo Picasso peuvent être les symboles, avec le mouvement impressionniste et ses dérivés : nabis, pointillisme, fauvisme puis avec le cubisme, dont les Demoiselles d'Avignon de Picasso, est la première œuvre ; des mécènes inlassables comme Daniel-Henry Kahnweiler encouragent les jeunes talents. Des lieux — Montparnasse et Montmartre à Paris, Giverny, Avignon, Auvers-sur-Oise, Pont-Aven — rassemblent les peintres, qui y puisent leur inspiration. La sculpture est dominée par la grande figure d’Auguste Rodin, mais Aristide Maillol, Antoine Bourdelle ou Jules Dalou en montrent la diversité.

La littérature, elle aussi, est riche d'écoles (les parnassiens, les décadents) et de personnalités marquantes, de Guy de Maupassant à Alphonse Daudet. Elle exprime parfois les contradictions de l'époque et laisse percer un sentiment diffus d'angoisse, ainsi des Rougon-Macquart d’Émile Zola ou de la poésie de Stéphane Mallarmé. Avec Henri Bergson ou les interrogations — traduites en France — de Miguel de Unamuno, de Nietzsche et de Schopenhauer, l'optimisme humaniste d'Alain ou le positivisme d'Auguste Comte sont vivement remis en cause.

Le mythe de la Belle Époque, s'il s'applique sur une réelle période de prospérité, ne peut cependant la circonscrire totalement ; elle constitue néanmoins avec les Années folles et les Trente Glorieuses, l'un des trois âges d'or du XXe siècle français.

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