Béla Bartók

« Béla Bartók L'enfance de Bartók fut marquée par la maladie.

Sa mère lui apprit la musique et il donna son premier récital à l'âgede dix ans.

Il entra à l'Académie de musique de Budapest en 1899 pour y étudier le piano et la composition, etremporta le Prix Lizet en 1901.

Il passa deux ans à parcourir la campagne hongroise et à découvrir la musique despaysans avec son ami le compositeur Kodaly.

Les Chants magyars, mais aussi roumains, transylvaniens et bulgaresfurent publiés en douze volumes.

En 1907, il fut nommé professeur de piano à l'Académie de Budapest.

Il avaitrefusé d'enseigner la composition, que chaque compositeur devait élaborer pour lui-même, estimait-il.

En matièred'harmonie, Bartók développa la tonalité chromatique.

Il utilisait des dissonances expressionnistes et fut le premier àtraiter le piano comme un instrument de percussion.

Pour ne pas avoir à travailler sous une autorité nazie, Bartóks'exila aux États-Unis en 1940.

Il travailla comme assistant de recherche à l'Université de Colombie, mais rencontrade telles difficultés d'adaptation à un nouveau pays et à une culture différente qu'il faillit presque mourir de faim,avec sa femme et son fils.

Malgré sa maladie, Bartók écrivit le Concerto pour orchestre commandé par le chef del'Orchestre symphonique de Boston, Serge Koussevitzkyk. Les premières compositions de Bartók traduisent l'influence allemande, de Bach à Brahms.

Bartók cherche son styleau piano.

Il pratique le "martellato" : sous ses doigts, le piano devient un instrument de percussion. Il se fait connaître à l'âge de dix ans lors d'un récital de piano mais acquiert une large renommée après son premiergrand concert, une sonate de Liszt, à Budapest en 1901.

En 1905, le musicien découvre Debussy et, surtout, lefolklore hongrois dont il devient un spécialiste. Bartók a compris qu'il trouvera sa propre identité en créant une musique authentiquement hongroise.

"Chacune denos mélodies populaires est un véritable modèle de perfection artistique", écrira-t-il en 1928.

Et c'est du folklorepaysan que peut renaître une musique nationale.

Dès lors, il accomplit un travail dantesque en rassemblant plus dedix mille chants magyars, slovaques, transylvains, roumains, serbo-croates, bulgares et même turcs et arabes, et enles enregistrant sur rouleaux phonographiques.

Il sauve ainsi de l'oubli d'innombrables mélodies. Ce retour aux sources culturelles et musicales l'affranchit de ses inquiétudes.

Bartók ne copie pas ou ne s'inspire pasdes mélodies populaires, il les a tellement assimilées qu'il en invente de nouvelles. Le musicien n'est pas insensible aux idées de son temps.

Dès 1903, son poème symphonique Kossuth (le héros de larévolte hongroise de 1848) est interdit en Hongrie.

Non reconnu dans son pays, il parcourt toute l'Europe et se rendaux États-Unis.

Il compose de nombreuses Oeuvres dont la Deuxième Suite de danses pour orchestre et le PremierQuatuor à cordes (1907) et révèle son talent dans Le Prince de Bois (ballet, 1914-16), son opéra Le Château deBarbe Bleue (1918) et Le Mandarin Merveilleux (1919). En Hongrie, sa situation devient inconfortable sous le régime d'Horthy car Bartók s'est montré favorable à la brèvetentative de révolution communiste.

Mais sa réputation ne cesse de croître à l'étranger : Musique pour cordes,percussion et célesta (1936), Sonates pour deux pianos et percussion (1938), Divertimento pour cordes (1939).Cette année-là, Bartók se réfugie aux États-Unis.

Il multiplie les conférences et les concerts mais ne remporte pasle succès attendu.

Sa situation financière périclite et il meurt de leucémie et dans la misère en 1945. Après la guerre, Bartók sera reconnu comme le grand génie hongrois de la musique.

Le compositeur s'est intéresséaux recherches de ses contemporains, a même été brièvement tenté par les expériences extra-tonales deSchoenberg mais ne s'est jamais inféodé à aucune école.

Ses Six Quatuors (1908-1940), musique de chambre, sontconsidérés comme l'un des sommets de la musique contemporaine.. »