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Bel Ami de Maupassant: L'incipit

Publié le 17/05/2020

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« Bel Ami de Maupassant: L'incipit introduction : l'incipit, c'est l'ouverture du roman (« incipere »: commencer) (perso et intrigue, lieux et temps, l'incipit doit permettre de répondre aux questions où,quand, qui, de quoi?) L'incipit livre aussi les choix narratologiques du romancier L'auteur peut jouer avec les attentes du lecteur (rapport avec le titre par ex), l'auteurdoit instruire le lecteur tout en lui plaisant.

Entrer dans un roman permet l'élaboration d'un univers qui se construira au fil des pages, c'est également découvrir le styled'un écrivain qui joue ou non avec les attentes du lecteur.

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. I/ Un incipit réaliste Le personnage principal est introduit de façon très réaliste dès la lere phrase car il est saisi en plein mouvement, il attend sa monnaie puis sort du restaurant aumoment où le lecteur entre dans l'histoire, il arrive donc in médias res « au milieu des choses » car il assiste à une action déjà entamée qui s'achève : il paie son repaset s'en va.

Duroy est présentée au lecteur de façon dynamique, il est le sujet de plusieurs verbes d'action au passé simple « cambra », « brisa », « jeta », c'est donc unpersonnage en mouvement qui se présente à nous puis qui se mêle à la foule comme l'indiquent les participes présents qui expriment une action en cours dedéroulement « heurtant », « poussant » tout comme l'adverbe agentif« brutalement ».C'est donc par un instantané que s'ouvre le roman « quand la caissière ...Duroysortit », ce qui n'est pas sans faire penser aux techniques cinématographiques, en effet, la narration est centrée sur Duroy, en un plan d'ensemble, puis rapproché ( onsuit l'avancée de Duroy dans le nuit parisienne qui se fraie un chemin à travers la foule) puis en un gros plan (portrait physique minutieux de Duroy « grand, bien fait,blond...

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L'œil du, lecteur est donc guidé, orienté par le narrateur.

Ce dernier dévoile également l'identité de son personnage (Georges Duroy : le lecteur st intriguécar ce nom ne correspond pas à son horizon d'attente, en effet le titre de l'œuvre est bel ami, on peut donc se demander quel est le rapport entre les deux noms) et faitune brève allusion à son passé (il a été soldat « ancien sous off »") et rempli ainsi une des fonctions de l'incipit.

« Georges Duroy » est un patronyme très commun,banal, aux consonances françaises, ce n'est pas un personnage noble, il ne porte pas de particule (il ne semble pas comporter de points communs avec les héros deroman tels qu'ils se présentaient au début de genre, que l'on pense aux romans de chevalerie, au moyen âge ou au roman de Mme de La Fayette au 17eme considérécomme le 1er roman français : La princesse de Clèves, ces héros sont nobles, puissants et courageux), notre héros est de plus désargenté, ce qui lui donne toutes lescaractéristiques de l'antihéros ou du moins d'un personnage au début de son initiation ( à la vie, à l'amour, à la réussite)Maupassant réussit à « faire vrai »dans cet incipit ou à « donner l'illusion du vrai »pour reprendre ses mots dans son essai sur le roman.

En effet, le lecteur estintroduit dans un espace géographique précis et concret ( le romancier ancre donc son œuvre dans le réel): celui de Paris même si à aucun moment le nom de lacapitale est clairement nommé dans ce passage (on trouve donc des indices spatiaux, caractéristique du réalisme).

Cela dit, le nom de la rue que descend lepersonnage principal est une rue de Paris « la rue Notre Dame de lorette » et l'allusion au boulevard des italiens dans la phrase « deux bocks sur le boulevard.

C'étaitlà sa grande dépense et son grand plaisir des nuits » nous introduit dans l'atmosphère nocturne de la capitale, dans le IX ème arrondissement de Paris.

Il estintéressant d'entrer dans Paris par cette rue, en effet, les lorettes sont des jeunes femmes élégantes aux mœurs faciles, ce qui permet de laisser sous entendre les désirsd'amour de Duroy qui se confirmeront quelques lignes après notre extrait : »un désir le travaillait, celui d'une rencontre amoureuse ».

On apprend également queDuroy fréquente le boulevard des italiens, ce qui là encore peut signifier pour lui le désir d'autres rencontres utiles sur le plan social, ce boulevard est d'ailleurs définipar Maupassant dans une chronique du « 6il Bios » sur les boulevard^ comme « la grande rue où passe la vie de Paris ».

On est donc introduit dans la réalitéparisienne, dans des lieux significatifs qui permettent aux lecteurs que nous sommes de situer le personnage principal, et d'en déduire un certain nombre d'élémentssur sa position et ses quêtes dans ce Paris fin de siècle.On note également dans ce souci de réalisme la précision de la date « 28 Juin » même si l'année n'est pas précisée mais qui est sans soute proche de la date deparution du roman : 1885; Précision aussi concernantLes comptes de Duroy, on nous livre les calculs de Duroy au centime près.

« Trois franc quarante » ou encore« vingt deux sous » cet incipit nous présente donc de façon très concrète la réalité de la situation de Duroysans l'enjoliver, il est dans une situation précaire, miséreuse : il devra sauter des repas pour parvenir à la findu mois, il n'a pas le choix, le « ou » qui marque l'alternative sur le plan grammatical est en réalité une faussealternative sur le plan du contenu car il doit sacrifier ou les déjeuners ou les diners.

Le chiasme dans la phrase question « cela représentait deux dîners sans déjeunersou deux déjeuners sans diners » montre bien queDuroy est dans une impasse, il est prisonnier de son manque d'argent, face à un véritable dilemme pour avoir aumoins un repas par jour, ce qui est un véritable handicap lorsqu'on vit dans une grande ville.

Ceci est bien rendupar le discours indirect qui là aussi participe à l'effet de réel et présente très concrètement les inquiétudesmatérielles de Duroy « il réfléchit que les repas du matin étant de vingt deux sous ...

»Certains élémentstiennent confirmer la pauvreté de Duroy son chapeau « défraichi », la « gargote(restaurant à bas prix où onmange de la mauvaise nourriture) à prix fixes », ce qui sous entend que seules des personnes à revenusmodestes s'y rendent, la présence des « ouvrières » le confirme (classe sociale en expansion à l'époque, dû auxprogrès techniques et à l'industrialisation)Dès la lere phrase, le thème de l'argent est introduit avec « la pièce de cent sous », et se trouve développé dans la suite de l'extrait (on trouve à ce propos un champlexical important de l'argent « cent sous«,« Un franc vingt », « trente sous », « grande dépense », « prix fixe »), c'est un thème sur lequel le roman seconstruit, c'est l'argent qui allumera la plupart des désirs de Duroy, c'Est-ce qui le met en mouvement, ce quiPermet de pousser toujours plus loin son souhait d'ascension sociale.

L'argent est également un thème tout à : ait contemporain de la société de la fin du 19eme siècle(il y a donc déjà en filigrane la référence au contexte historique politique et financier de l'époque : autre caractéristique du réalisme donc.), notamment avec le cracboursier de 1882 qui oppose deux banques à l'époque : celle de Rothschild (milieu protestant) et celle de Bontoux (économies des milieux catholiques), lesRothschild vont faire s'effondrer le cours des actions Bontoux.

~e règne de l'argent est donc la caractéristique de cette société et en particulier la société parisienne,preuve in est ; Zola à la même époque consacre deux de ses romans des Rougon Macquard à ce thème de l'argent (La Curée qui est l'histoire d'un petit employévenant de sa province natale pour faire fortune à Paris et qui y Deviendra grâce à diverses opérations financières troubles.

Le deuxième roman s'intitule l'Argent quidénonce ;comme Bel/f/n/les arrangements malhonnêtes de la presse, de la politique et des finances et fait allusion :comme Maupassant au Krach de l'Union généraleen 1882 (banque créée par Bontoux) •les descriptions minutieuses sont aussi caractéristiques du réalisme ,la maitresse de musique dans le « 3eme paragraphe est trèsprécisément évoquée, par le biais des participes passés à valeur adjectivale « peignée, négligée, coiffée » dont la terminaison en [é] ridiculise la femme et accentue lecoté péjoratif du portrait qui est fait d'elle et contraste avec le portrait de Duroy quelques lignes plus loin.

Cette précision dans la narration est aussi due à lafocalisation zéro/ ou interne (c'est Duroy qui regarde qui « jette un regard rapide et : circulaire » ), en effet le narrateur semble tout connaître de ses personnagescomme l'indique l'adverbe :< toujours », l'information selon laquelle elles étaient des « habituées » ou bien c'est la focalisation interne qui tous est proposée.

Danstous les cas, cela ne modifie en rien le réalisme de la description. II/ La présentation du personnage principal ou lecteur (le portrait de Duroy) Le portrait de Duroy s'établit très vite, on apprend qu'il est bel homme « beau », « joli garçon », deux adjectifs qui caractérisent de façon méliorative Duroy, cedernier semble posséder là un atout majeur, car un physique avantageux peut être éventuellement utile dans les relations sociales (ceci se confirmera d'ailleursquelques lignes plus loin toujours dans ce 1er chapitre par les propos de Forestier qui s'est aperçu de son succès auprès des femmes « II faut soigner ça.

Ça peut temener loin ».

Duroy est «séduisant, il plait « les femmes levaient levé la tête vers lui ».

La comparaison « un de ces regards de joli garçon qui s'étendent comme descoups d'épervier » est sur ce plan très significatif.

Duroy est comparé à un animal, plus exactement un oiseau de proies, un prédateur, ce qui fait tout de suite de lui unséducteur hors normes et laisse sous entendre les nombreuses « proies », victimes féminines que peut faire celui-ci.

Il a de l'allure, une certaine prestance due à Sesannées de régiment, une « moustache attribut masculin et viril qui sera un atout majeur dans sa capacité à séduire (le narrateur y revient deux fois en quelques lignes«une moustache retroussée qui semblait moussait sur ses lèvres«, la moustache confère à Duroy une certaine sensualité.

La moustache est vraiment l'attribut (lacaractéristique essentielle) de Duroy dans ce roman.

Duroy regarde « il jeta un regard rapide et circulaire sur les dîneurs attablés » mais il est regardé (les femmesavaient levé la tête vers lui), ce jeu de regards résume tout à fait le jeu social, qui se fonde presque uniquement sur les apparences cad sur ce qu'on voit, sur l'extérieur(la beauté, la richesse, le train de vie) jeu social auquel il va être intégré par la suite.

On remarque que pour se donner une contenance, il reprend son allure de. »

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