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bel ami

Publié le 08/12/2021

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Tallulah Farquhar 1L1


Lecture analytique n°3 : Bel-Ami

partie II, chapitre 5 : "Et elle se mit doucement à lui expliquer? Il serait bien naïf en n'en profitant pas"




Intro: Ce texte est extrait du roman de Bel-Ami écrit par Guy de Maupassant en 1885. Cette oeuvre nous raconte l'ascension sociale de Georges Duroy dans le milieu du journalisme au XIX ème siècle. La scène que nous allons étudier se déroule au moment où Mme Walter lui explique l'affaire du Maroc. Maupassant dans cet extrait, nous démontre que la corruption dans la politique est directement liée à la corruption dans le journalisme.
En quoi cette description de l'affaire du Maroc est-elle une preuve que le journalisme corrompt la politique française du XIXème siècle ?
Dans un premier temps nous verrons la corromption de la politique par le journalisme, puis nous remarquerons l'importance de l'affaire du Maroc.

I-La corromption de la politique par le journalisme

A- Portrait de Laroche Mathieu,

Laroche-Mathieu, député puis ministre, est presque absent dans la première partie du roman. Ce n'est qu'après la mort de M. Forestier qu'il commencera à intervenir. Il nous est décrit comme un homme politique à plusieurs facettes, sans grands moyens, sans audace et sans connaissances sérieuses. C'est un avocat de province et de nature douteuse. Le portrait du ministre Laroche-Mathieu est un portrait satirique des hommes politiques de l'époque. Le personnage de Laroche-Mathieu, ministre des Affaires étrangères et amant de Madeleine Forestier, est clairement une dénonciation de la corruption de la politique du XIXème siècle. Grâce à ce personnage, Maupssant nous prouve que l'exercice du pouvoir politique et de la presse ne devrait pas être éxercé par la même personne, chose très commune au XIXème siècle. Laroche-Mathieu absuse de son pouvoir en manipulant la presse pour son propre profit, comme l'explique Mme Walter .
Laroche-Mathieu, ancien avocat, représente les politiciens qui séduisent les foules par leur flux de parole et pour qui la politique est seulement une occasion de s'enrichir. Maupassant dénonce la corruption de la vie politique de son temps ; on peut même dire qu'il fait le procès du régime parlementaire instauré par la III République.
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B- Une Critique de la politique corrompue par le journalisme:

Maupassant nourrit l'intrigue de son roman avec l'actualité des années 1880-1885, traversée par de nombreux scandales politico-financiers nés, dans l'entourage de Jules Ferry, et de l'affaire de "la Tunisie" (devenue le Maroc dans le roman) ou en Afrique noire. Ces coups et complots favorisèrent l'enrichissement et la promotion de " crapules" comme Duroy. Maupassant décrit le monde de la presse : « libre » depuis la loi de juillet 1881, qui est pourtant toujours liée avec les affaires économiques ou bien politiques, et qui est construit sur la rumeur ou de la désinformation. Maupassant connaît bien, pour y avoir travaillé lui-même, ces grands quotidiens qui ont noué des relations complexes avec le pouvoir et surtout ces petites feuilles diffamatoires qui se sont multipliées. La Vie française, « une de ces feuilles interlopes, sorte d'agence d'une bande de tripoteurs politiques et d'écumeurs de bourse », est l'exemple type d'un journal corrompu, dans lequel Duroy pourra pénètrer, s'épanouir puis triompher en manipulant la presse dans un but économique, social et politique.
La bourse et le profit ne sauraient être distingués des journeaux, les campagnes de presse font et défont les ministères, comme elles font et défont les « bonnes affaires » par lesquelles « s'engraissent les fortunes de Walter puis de Duroy;
La Vie Française a une forte influence sur le gouvernement, et on peut remarquer une étroite liaison entre le journal et la politique. A travers Bel-Ami, la presse apparaît comme un pouvoir qui crée et detruit les carrières et les fortunes, manipule l'opinion et opère dans l'ombre des opérations financières déguisées.
Dans Bel-Ami, l'affaire du Maroc est un moyen d'attaquer la politique de Jules Ferry et de ses partisans, ainsi que l'univers corrompu des milieux politiques et de la manipulation des ministeres

II-Une affaire importante

A-Une affaire réelle: Affaire de la dette tunisienne de 1879:

Dans le roman, Maupassant mentionne à de nombreuses reprises l'« affaire du Maroc » qui a permis à de nombreux hommes influents du journalisme et de la politique de faire fortune. Cette affaire fait en réalité référence à l'« affaire de la dette tunisienne » (événements de 1881-1882). Maupassant a substitué le vrai nom de la ville par un autre afin d'éviter des débats à la lecture du roman, même s'il était évident pour les lecteurs de 1885 de faire le lien avec cet évènement.
L'affaire débute en 1879 lorsque les obligations de la dette contractée par la Tunisie envers la France sont en baisse car la France semble se désintéresser de la Tunisie. Des épargnants vendent donc leurs titres à bas prix à des souscripteurs mieux avisés. Jules Ferry, prenant prétexte d'exactions commises par les Kroumirs sur la frontière algérienne, ordonne l'invasion du territoire tunisien. La Tunisie est alors sous protectorat et sa dette est garantie par l'Etat français. Les obligations remontent d'un seul coup au-dessus du pair, faisant la fortune des mieux renseignés donc des mieux placés dans la société.
Maupassant, alors chroniqueur, avait dénoncé ces man?uvres politico-économiques en citant « Nous vivons dans le règne du pot-de-vin ». Cette citation parrut dans le journal : Les Choses du jour, le 28 juillet 1991. Il les insère dans son ?uvre, dans une volonté évidente de réalisme. Dans le feuilleton, la Tunisie sera remplacée par l'Égypte, puis, dans le volume, par le Maroc, l'Italie devenant, elle, l'Espagne ; mais le mécanisme politique reste identique.

B-L'importance de l'affaire du Maroc:

Walter et Laroche-Mathieu complotent contre Duroy pour pouvoir racheter les emprunts du Maroc. Ceci permettra à Walter et à Laroche-Mathieu de s'enrichir sur le dos de Duroy, l'écrivain d'articles à ce sujet.
Le lecteur devine rapidement que c'est une très grosse affaire, car Mme Walter l'appuiera répètant : « Oh ! c'est très fort ce qu'ils ont fait. Très fort », et notamment car Walter a réussi à "rouler les Rothschild" , des personnes très importantes pour l'affaire. Nous le savons aussi grâce à l'omniprésence du champ lexical de l'argent : "Grande banque", "cinquante ou soixante millions", "emprunt du Maroc", "bourse", "économie","la dette", "emptunter de l'argent" ,"payer' etc.
Cette affaire se prépare sur les dos de Duroy, jusqu'à que Mme Marelle lui explique "qu'on préparait quelque chose à son insu, qu'on se servait de lui en redoutant son concours".


Conclusion:

Ce passage décrit la corruption dans le monde politique qui se fait par le biais de la presse grâce à la critique de la politque du XIXème siècle, ainsi que le portrait de Laroche-Mathieu, et la description de l'affaire du maroc qui critique à son tour l'affaire des dettes tunisinnes. Cette description de l'affaire maroccaine permet de critiquer la politique et les ministres en nous démontrant les liens qu'elle entretient avec la presse. L'auteur nous fait comprendre que la presse et que la politique sont composées d'hommes corrompus et manipulateurs.




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