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BAYLE (Pierre)

Publié le 06/12/2021

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BAYLE (Pierre), écrivain français (Le Caria 1647 - Rotterdam 1706). Fils d'un pasteur de l'Ariège, il se convertit au catholicisme à 21 ans, puis revient, peu après, au protestantisme. Il part alors pour Genève, comme précepteur. De 1675 à 1681, il obtient à Sedan une chaire de philosophie à l'académie protestante. Sa Lettre sur la comète, qui paraît en 1682, et qu'il remaniera en 1683 puis 1694 sous le titre Pensées sur la comète, répond à Bossuet (qui se contente, pour condamner les théories des protestants, de montrer qu'elles n'ont rien à voir avec les pratiques habituelles des catholiques) et affirme que, face aux superstitions, l'athéisme est plus lucide que l'idolâtrie. Dans ses Nouvelles de la République des lettres (1684-1687), qui lui valent la notoriété, Bayle défend un protestantisme réfléchi. Il s'oppose ainsi à Jurieu, qui lui reproche sa tiédeur : partisan d'un strict conservatisme théologique, Jurieu appelle les protestants français à la révolte, et les armées des pays protestants à une guerre contre l'absolutisme de Louis XIV. Au nom du réalisme et de la tolérance, au nom aussi d'une apologétique fondée en partie sur l'impuissance de l'homme, Bayle s'attaque à Jurieu, et devient ainsi, au sein même du mouvement protestant, un franc-tireur. Il perd sa chaire et se consacre alors à son Dictionnaire historique et critique (1692-1697).

 

Il s'agit, avec l'aide de divers collaborateurs calvinistes réfugiés en Hollande ou en Angleterre, de relever les erreurs qui abondent chez les controversistes catholiques, mais aussi dans les divers dictionnaires de son temps, singulièrement celui de l'abbé Moreri (1674). Ce

 

que veut d'abord Bayle, c’est, en montrant les erreurs des autres, faire en sorte qu'on ne confonde plus l'histoire et l'apologie, la recherche et le dogme. Mais, très vite, le Dictionnaire devient plus complexe : ce ne sera pas seulement un « sottisier » des erreurs historiques du temps, mais un travail de critique positive. Certes, beaucoup d'articles restent équivoques, et la forme de l'ouvrage permet bien des nuances, comme plus tard, chez certains héritiers de Bayle, d'Alembert ou Pierre Larousse. Néanmoins, on peut saisir quelques grands traits. Dans la conception de l'histoire d'abord : une certaine objectivité historique est possible ; en condamnant les abus et les malhonnêtetés de la controverse, on peut leur opposer certaines lois de la méthode historique : c'est la condamnation de l'« esprit de parti ». Quant à la religion et au calvinisme ensuite : le christianisme ne peut être logiquement expliqué. Bayle réfute absolument, par exemple, la preuve de l'existence de Dieu par le consentement universel. Ce fidéiste condamne aussi le spinozisme, en ce qu'il s'écarte de la Création selon la Bible. Toutefois on peut, a contrario, prouver la vérité du christianisme et singulièrement du calvinisme en montrant la fausseté et les erreurs des autres religions, et ce qu'il peut rester de superstition dans le catholicisme. De même qu'il oppose raison et religion, de même Bayle oppose condition humaine et perfectibilité. L'homme n'a rien pour le guider, hors la vraie religion. D'où, en morale, un strict rigorisme qui seul permet d'échapper à l'animalité. Les guerres sont inévitables, et la révolution est un effroyable remède aux maux de l'absolutisme, seul régime politique convenable. Il est néanmoins des méfaits dont on peut s'écarter. Rien n'est plus éloigné des idées de Bayle que le rêve d'une théocratie. Le zèle religieux, au sens fort, est de tous les dangers le plus grand, et Bayle se livre à une quasi-réhabilitation de la plupart des « hérétiques ». D'une façon très « moderne », il voit en eux les victimes de l'« imaginative » de leurs persécuteurs.


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