Aurélia
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
GÉRARD DE
ERVAL
Commencée en 1841, Aurélia, ultime
nouvelle de Nerval, fut essentiellement
composée lors des deux séjours de l'auteur
à la clinique du docteur Blanche en 1853
et 1854.
La première partie parut
le 1er janvier 1855 dans
la Revue de Paris,
la seconde le 5 février, après la mort de
Gérard de Nerval.
Aussi n'avait-il pu
corriger les épreuves de la seconde partie.
« Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres ;
- le monde des esprits s'ouvre pour nous.»
Eaux-fortes de Léonor Fini
Aurélia
Un discours sur la folie
L
e narrateur a perdu Jenny Colon, l'actrice qu'il ai
mait.
Il l'appellera désormais Aurélia.
Les crises
hallucinatoires commencent : Gérard voit apparaître
le fantôme de la jeune femme dans un monde onirique
où tout est coïncidence.
Il croit, dans une vision, ap
prendre la mort d 'Aurélia mais son double la lui ravit
pour le punir de son idolâtrie qui oublie le vrai Dieu.
Plongé dans la plus grande détresse, il a alors une illu
mination réconfortante : Aurélia se transforme en
Vierge et l'assure de son salut.
Tandis qu'un médecin
l'arrache
à ses chimères, elle se confond avec une
étoile du firmament qui brillera éternellement.
A tout moment, le malade se fait visionnaire, tente
d'expliquer
et de dominer les
visions qui l'assaillent ; dans
cette synthèse de
luddité et de
délire apparaissent des signes
de marginalité, de fascination
du moi et de quête du spiri
tuel.
Aussi cette introspection
poussée conduit-elle tout na
turellement le sujet vers la
connaissance.
A son père,
Nerval écrit, à propos d'
Au
rélia,
dans la lettre du 2 dé
cembre 1853:
«Ce ne sera pas
une étude inutile pour l'obser
vation et la science.
»
La conscience du dédoublement
T
outes ces visions répondent à un besoin de croire
qu'il existe un refuge au désespoir.
Ainsi les
épreuves que traverse Gérard sont une lente descente
aux enfers
à laquelle il faut échapper par le pardon ou
par l'espoir.
C'est donc
à une quête de lui-même que
se livre le narrateur qui décrypte ses extases et ses
cauchemars pour les refouler.
Il s'adonne
à une pro
fonde analyse des correspondances entre le quotidien
et le surnaturel.
Cette obsession permanente de dé
doubler tout ce qu'il vit et écrit lui permet de maîtri
ser avec précision les chemins que prend son rêve et
de découvrir ce qui fait son unité.
Ainsi, dans
Aurélia,
toutes les femmes aimées se retrouvent à la fin en
une :
« Je suis la même que Marie, la même que ta
mère, la même aussi que sous toutes les formes tu
as
toujours aimée.
»
XIX" Sl~ :cu :
Aurélia
est l'histoire d'un rêve
qui naît d'un amour impossible,
s'épanche dans la vie réelle
et désorganise toute représentation
du monde;
Nerval tente d'expliquer
ses hallucinations.
Les éditeurs de la Revue de Paris, Gautier et
Houssaye; insérèrent à l'endroit où Nerval
annonce une correspondance (dans la
deuxième partie au chapitre 6) les lettres à
Jenny Colon, appelées aussi lettres
à
Aurélia.
Pour nombre de ses visions oniriques, ainsi
que pour le nom d' Aurélia, Nerval s'inspire
d'Hoffmann.
S'il emprunte à la culture
allemande, orientale, s'il crée des
atmosphères comparables aux peintures de
Watteau, l'art de Nerval reste empreint
d'une profonde originalité et d'une extrême
pureté ; par un très grand pouvoir de
suggestion, il fait accéder sans artifice son
lecteur
à son univers de songes..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Chapitre IX Interroger le rêve 1 d'Aurélia de Nerval
- Chapitre VIII Transposition du rêve: l'arche mystérieuse d'Aurélia de Nerval
- Chapitre V: Petite variation sur l'imitation de Napoléon et du Christ d'Aurélia de Nerval
- Chapitre IV: Grande variation sur la tentation désabusée du christianisme d'Aurélia de Nerval
- Chapitre IV Rêve 1 : Les ancêtres d'Aurélia de Nerval