Aurangzeb Alamgir 1618-1707
Publié le 23/05/2020
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AURANGZEB ( 1618 - Aurangabad, 1707). Empereur moghol de l’Inde (1658-1707). Grand homme d’État, il agrandit l’empire et le porta à son apogée. Cependant, son intransigeance religieuse et l’hostilité de ses sujets à l’alourdissement de la fiscalité provoquèrent après sa mort le déclin de l’Empire. L’Inde devint alors sous ses successeurs une proie facile pour la colonisation britannique. Fils de Chah Jahan, il gouverna d’abord la région correspondant à l’actuel Afghanistan puis fut nommé, sous le régime de son père.
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Aurangzeb Alamgir
1618-1707
Le long règne de Shah Jahân donna la possibilité au troisième de ses quatre fils,
Aurangzeb, de commencer une carrière politique bien avant de s'emparer effectivement
du trône.
En 1636, à l'âge de vingt-huit ans, il devint vice-roi du Deccan jusqu'en 1644 où il
encourut le ressentiment paternel et fut démis de ses fonctions pendant près d'une année.
En 1645, il fut nommé gouverneur du Goujarat, en 1647, gouverneur de Badakhshan et en
1649 gouverneur de Moultan.
Puis il rejoignit le Deccan, car son père et son frère aîné,
Dara Shikoh, préféraient le savoir à quelque distance...
On se méfiait de lui comme il se
méfiera plus tard des autres.
Alors, ses exceptionnelles qualités, qui n'avaient que le tort d'être excessives et de
converger toutes vers le fanatisme religieux le plus étroit et le plus outrancier,
commencèrent à se révéler.
Souverain orthodoxe et puritain, le prince se donnait pour
mission de combattre tout ce qui divergeait de sa propre foi : les musulmans shias, les
soufis et à plus forte raison les hindous.
C'est au nom de cet idéal religieux qu'il commit
les actes les plus odieux et les erreurs politiques les plus graves.
Dans sa vie personnelle, il
se conformait aux prescriptions du Coran qu'il connaissait par c œ ur, presque dans les plus
petits détails : il s'abstenait de boissons alcoolisées, se contentait d'une nourriture frugale
et d'un habillement simple, évitait la musique et autres arts.
Travailleur infatigable,
discipliné, méthodique et précis, il aimait la lecture et connaissait parfaitement l'arabe et le
persan, tout en étant capable de converser en turc et en hindi.
Administrateur compétent,
il faisait preuve d'un grand courage au combat et se montrait un général habile.
En 1658, Aurangzeb était occupé au Deccan à la conquête des royaumes de Bijapour et de
Golkonda lorsqu'il reçut la nouvelle que son père était au plus mal.
Il se prépara donc à
combattre ses frères pour l'accession au trône.
Shah Jahân avait désigné son fils aîné Dara
Shikoh pour lui succéder.
Avec un sang-froid, une obstination et une ruse consommés,
Aurangzeb réussit à se débarrasser de ses rivaux qui tous trois s'étaient déjà proclamés
héritiers du trône.
Il battit l'armée impériale à Dharmat (avril 1658) et Samougarh (mai
1658), occupa Agra et emprisonna Shah Jahân avec son plus jeune fils Mourad Baksha.
Aurangzeb se fit couronner officieusement puis se lança à la poursuite de Dara Shikoh.
Le
fils aîné de ce dernier, fait prisonnier, fut lentement empoisonné à l'opium.
Dara Shikok,
trahi, poursuivi, harassé, désespéré par la mort de sa femme Nadina Begam, fut capturé,
humilié, condamné à mort par un simulacre de tribunal.
Aurangzeb, couronné
officiellement le 31 juillet 1658, entra en grande pompe à Delhi en mai 1659.
Le Nord de l'Inde était plongé dans la misère par les guerres incessantes et souffrait de la
famine.
L'administration était désorganisée.
Aurangzeb prit certaines mesures,
supprimant quelques taxes et redevances illégales mais, l'exécution n'étant pas contrôlée,
elles n'eurent guère d'effet.
Il promulgua des ordonnances pour ramener les musulmans à
la politique d'une stricte orthodoxie et nomma des censeurs (mouhtasibs) chargés de
contrôler la morale publique.
Puis l'empereur envoya un fidèle allié, Mir Joumla, à la conquête de l'Assam.
Comme tous
les tyrans, il était fort soupçonneux et préférait garder à distance les hommes de quelque.
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