Athlétisme : Alberto Juantorena .

« 1 / 2 Athlétisme Alberto Juantorena Les bottes de sept lieues Avec la spécialisation à outrance qui est l'une des caractéristiques de l'athlétisme moderne, les doublés semblaient appelés à disparaître des palmarès des grandes compétitions internationales.

Avant le Finlandais Lasse Viren, le Cubain Alberto Juantorena en a pourtant mis un à son actif, aux JO de Montréal, en gagnant successivement et à quatre jours d'intervalle, le 800 m ( 1' 43" 50, record du monde) et le 400 m (44" 26, meilleure performance mon­ diale au niveau de la mer).

Ce doublé 800-400 m de la «Loco­ motive», comme l'appellent ses coéquipiers, n'est pas totalement inédit dans l'histoire de l'athlétisme.

Il avait été réussi par l'Américain Paul Pilgrim, lors des JO officieux organi­ sés en 1906 à Athènes.

Cet exploit aurait sans doute été répété par l'Allemand Rudolf Harbig, si sa carrière n'avait pas été tragiquement abrégée par le second conflit mondial.

En 1940, année olympique, Harbig détenait le record du monde du 400 m en 46" et celui du 800 m en 1' 46" 6.

Alberto Juantorena, un basketteur venu tardivement à la course à pied, n'en a pas moins apporté quelque chose de nouveau dans le monde de l'athlétisme.

En le voyant courir, les puristes songent avec nostalgie à la foulée de Jules Ladoumègue, immor­ talisée par le cinéma; à celle de Michel Jazy, qui a crevé les écrans de télévision dans les années soixante.

Eux n'ont pourtant pas été champions olympiques.

Juantorena l'a été deux fois.

Son physique de rugbyman ( 1,88 pour 84 kg).

lui permet de développer brusquement sa très longue foulée.

Il semble alors avoir chaussé des bottes de sept lieues.

Entraîné par le Polonais Zygmunt Zwierkowski, Juantorena n'avait cou­ ru que cinq 800 m en grande com­ pétition avant les JO de 1976.

Sur 400 m, il avait déjà réussi 44" 7 en 1974.

ALBERTO JUANTORENA Né le 3.

12.

1951. »