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Athènes

Publié le 06/12/2021

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18 mai : La chancelière allemande Angela Merkel a suggéré vendredi la tenue d'un
référendum sur le maintien de la Grèce dans la zone euro en parallèle des législatives
prévues en juin, a annoncé le bureau du premier ministre grec par intérim.
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Athènes
Histoire
Période antique
La légende raconte qu’il y a bien longtemps l’Attique était peuplée de petites tribus qui
vivaient séparément sur les diverses collines de la plaine. Or un jour Cécrops, créature mi
homme mi serpent, fils de Zeus et de la déesse Terre Gaïa, fut envoyé par son père pour
régner sur l’Attique. Il réunit toutes les tribus, éparpillées sur le territoire, sous son
autorité. Cécrops est considéré par beaucoup de gens comme le premier roi mythique
d’Athènes. Il était réputé pour sa sagesse, sa piété envers les dieux, et sa justice.
La mythologie raconte qu'Athéna et Poséidon s'étaient disputé la ville, la déesse
l'emportant après avoir fait jaillir sur l'Acropole un olivier, resté sacré, ce qui fait d'elle la
divinité poliade (protectrice) de la ville.
Pendant la période mycénienne (1500-1200 av. J.-C.), on se souvient surtout du héros
légendaire Thésée, célèbre pour avoir vaincu le Minotaure et parricide involontaire à son
retour de Crète (il avait, le malheureux, oublié de hisser la voile blanche qui devait
signifier son succès, et son paternel, Égée, croyant son fils mort, se jeta dans le vide). C'est
ce même Thésée qui passait pour être le fondateur du synoikismos, communauté d'une
vingtaine de villages attiques. Athènes en constituait le centre économique et
administratif.
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Comme dans la plupart des cités grecques, le régime évolua graduellement vers un
pouvoir aristocratique avant que le peuple puisse se faire entendre. Des réformes,
instituées par Dracon, puis par Solon, un sage, et enfin par Clisthène, préparèrent en un
siècle et demi (environ 650-500 av. J.-C.) l'avènement de la démocratie athénienne.
Là, des facteurs extérieurs sont venus donner un coup de pouce. La victoire sur les Perses,
repoussés en 490 à Marathon puis battus à Salamine en 480 à l'occasion d'une bataille
navale mémorable, va auréoler Athènes d'un prestige considérable, l'exploitation de mines
d'argent au Laurion (aujourd'hui Lavrio, au sud-est de l'Attique) fournissant le nerf de la
guerre.
Débarrassés pour quelques années de toute menace extérieure, les Athéniens vont alors
pouvoir se consacrer pleinement au rayonnement culturel de leur cité, sous la direction de
Périclès. C'est l'époque glorieuse que l'on connaît sous le nom de « siècle de Périclès «,
symbolisé par le Parthénon. Mais ce siècle ne dure en fait qu'une cinquantaine d'années,
de 480 à 430 environ.
Les Athéniens pèchent alors par orgueil : organisateurs d'une confédération basée à Délos
(Cyclades), ils sont accusés de s'accaparer le trésor de guerre constitué pour se défendre
contre l'Empire perse, et les autres cités grincent des dents devant cet impérialisme.
Sparte déclenche les hostilités en 431 et la guerre civile va enflammer le Péloponnèse et
l'Attique pendant près de 30 ans, jusqu'à la défaite d'Athènes en 404, après des épreuves
terribles (peste qui décime un tiers de la population, famine...). Jamais Athènes ne
retrouvera son importance politique. Elle restera, en revanche, notamment sous l'Empire
romain, une capitale culturelle. Les empereurs Hadrien et Marc Aurèle feront beaucoup
pour lui redonner un peu de sa splendeur passée.
Influences extérieures et croissance
Après la période antique, on s'est acharné sur Athènes. Les Francs s'en emparent après
1204 puis c'est au tour des Catalans et des Florentins de se la disputer ensuite, avant que
les Ottomans, en 1456, trois ans après la prise de Constantinople, n'en prennent le contrôle.
Les Vénitiens assiègent Athènes à la fin du XVIIe siècle et donnent le coup de grâce : la
ville, ou plutôt ce qu'il en reste, ressemble à un champ de ruines.
Dans les années 1820-1830, le jeune État grec acquiert son indépendance sur une infime
part du territoire national, mais c'est la petite cité de Nauplie, dans le Péloponnèse, qui est
tout d'abord choisie comme capitale, et non Athènes, trop délabrée. Celle-ci n'est alors
peuplée que de 4 000 à 5 000 habitants... Pour accueillir Othon Ier, le nouveau roi arrivé de
Bavière, il faut construire une nouvelle Athènes. Des architectes européens construisent de
nombreux édifices publics et des demeures bourgeoises dans le style néohellénique (ou
néoclassique). Les façades du rez-de-chaussée sont décorées de colonnes doriques qui
entourent le porche. Au premier étage, des colonnes ioniques encadrent un petit balcon. Il
reste de nombreux édifices néoclassiques, dans la rue Panepistimiou et plus largement
dans le quartier de Sintagma.
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À partir de ce moment, la ville s’est progressivement agrandie jusqu'à envahir presque
toute la région environnante : l'Attique. Le développement a été anarchique, subissant les
afflux de population, notamment après 1922, quand les réfugiés d'Asie Mineure sont
arrivés en masse : la ville, qui comptait 450 000 habitants, en reçoit tout d'un coup 150 000
supplémentaires. De cette époque datent de petites maisons basses en torchis où habitaient
les immigrés et les habitants paysans qui affluaient en ville. La démographie s’accélère
encore dans les années 60. On construit alors des habitations à la va-vite, de grands
immeubles qui, devenus gris et délabrés, défigurent l’Athènes d’aujourd’hui. Dans ces
années 60, une loi propose à tout Athénien possédant une maison de la vendre à des
entrepreneurs contre des appartements dans les immeubles construits à leur place. De
nombreux édifices néoclassiques sont détruits.
Une ville transformée pour les Jeux olympiques
Cette mégalopole tentaculaire, les Athéniens l'appellent tsimendoupoli (la ville de ciment) et
dès qu'ils le peuvent, ils la fuient, créant un véritable exode, notamment fin juillet-début
août !
Près d'un tiers des Grecs vivent à Athènes et en Attique (alors que la moyenne des
capitales européennes est de 11 % de la population du pays) ! Les derniers chiffres
indiquent que 3 700 000 Grecs vivent en Attique. La moitié de l'industrie grecque étant
concentrée au Pirée et dans la région d'Éleusis, il s'ensuit une forte pollution. Athènes est
en effet une cuvette, d'où une situation privilégiée (microclimat) à l'origine.
Aujourd'hui, c'est une catastrophe : le néfos, nuage de pollution qui vient du Pirée, s'abat
sur Athènes... et il y reste. Un rapport (2007) indique que les Athéniens sont, de tous les
habitants d'une capitale européenne, ceux qui sont les plus mécontents de la qualité de vie
dans leur ville.
Et pourtant, c'est bien cette ville qui a été désignée pour accueillir les Jeux olympiques de
2004 ! De 1999 à 2004, Athènes s'est transformée en un vaste chantier et le résultat a
stupéfié jusqu'aux plus sceptiques. Construction de nouvelles lignes de métro et de
tramway, pour réduire la circulation automobile, création d'un vaste plateau piéton
permettant d'aller d'un site archéologique à un autre, et d'un nouvel aéroport en Attique, à
Spata, avec un vrai périphérique pour contourner Athènes et y accéder plus rapidement...
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Les quartiers d’Athènes
Plaka :
Plaka est un quartier d’Athènes situé au pied de l’Acropole et recouvre une superficie de
35 hectares. La rue Adrianou qui est l’une des plus anciennes artères d’Athènes sépare le
quartier en deux parties : le Haut Pláka qui continue vers le quartier d’Anafiotika et le Bas
Plaka qui aboutit à la place Monastiráki. Après la guerre d'indépendance contre les Turcs,
Athènes devint la nouvelle capitale de l’État grec en 1834. Mais la ville n’était plus qu’un
gros bourg de province, en ruines. Othon, le premier roi de Grèce qui était d’origine
bavaroise, s’attela en premier lieu à la reconstruire, en essayant de retrouver sa splendeur
passée et de lui donner le cachet d’une capitale moderne.
Il fit donc appel à des architectes étrangers qui cultivaient le goût de l’antique et qui
importèrent en Grèce le style néoclassique, à la mode en Occident. C’est ainsi que le
quartier de Plaka se dota de belles maisons de style néo-classiques. Les architectes
innovèrent en édifiant des façades aux murs percés de vastes fenêtres, ornées de corniches,
de frontons et de balcons en fer forgé. Si au XIXe siècle, les maisons étaient peintes dans
des teintes pastel rappelant les villes de l’Europe du Nord, on préfère de nos jours des
couleurs chaudes comme l’ocre et le rouge Pompéi.
Deux églises byzantines
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L'église Agios Nikodimos
L'église Agios Nikodimos se situe à l'angle des rues Filelinon et Souri. Cette majestueuse
église, édifiée au 11e siècle, est le plus grand édifice byzantin d'Athènes.
En partie ruinée pendant la guerre d'Indépendance, elle fut restaurée grâce au tsar
Nicolas Ier pour la communauté russe d'Athènes.
L'église Agia Ekaterini
Se situe à l'angle des rues Adrianou et Lissikratous. Edifiée aux 11e et 12e siècles, c'est
l'une des plus belles églises d'Athènes. Son parvis est situé à 2 m au-dessous du niveau de
la chaussée et comporte des vestiges romains.
Monument de Lysicrate
Ce vestige, daté à 334 av. J.-C, est le seul survivant des monuments chorégiques qui, dans
l'Athènes antique, commémoraient les lauréats de prix reçus lors des chorégies
(représentations théâtrales mêlées de liturgie).
Ces édifices jalonnaient la voie qui, reliant le théâtre de Dionysos à l'Agora, passait par
l'actuelle rue Tripodon (dont le nom évoque les trépieds de bronze offerts aux vainqueurs,
trophées qui étaient exposés le long de cette voie). Le monument de Lysicrate est le seul
vestige des monuments votifs de la rue. Dédié à un chorège ayant remporté un prix au
théâtre de Dionysos, il est composé de six colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens
et reliées par des plaques de marbre blanc. Encastré dans un couvent au XVIIe siècle, il a
été mis en valeur et restauré à la fin du XIXe siècle. Une frise, en haut de l’édifice, raconte
l’histoire de la victoire de Lysicrate.
Au-dessus des colonnes du monument de Lysicrate court une frise où l'on voit Dionysos
changer des pirates en dauphins.
Les hauts de Plaka Anafiotika
Dans la rue Stratonos un escalier monte vers Anafiotika et l’Acropole.
Bordée de jolies maisons aux murs ocre, la petite rue pavée Epimenidi fait pénétrer dans
une Plaka silencieuse, à l'écart des foules. Bien qu'en 1834 une loi interdise toute
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construction aux abords de l'Acropole, ce village fut édifié par des habitants de l'île
d'Anafi (à l'est de Santorin) réfugiés à Athènes au début de la guerre d'Indépendance.
C'est ainsi qu'au coeur d'Athènes, on trouve aujourd'hui cet authentique village cycladique
de petites maisons basses aux murs blanchis à la chaux, quartier tout blanc, fleuri et
souvent rempli de chats.
Le musée d'Art populaire grec
La Grèce est riche d'une belle tradition en matière d'arts populaires. C'est pourquoi ce joli
musée recèle d'intéressantes collections datant du milieu du 17e siècle jusqu'à nos jours.
On y découvre toutes les traditions du pays et on peut ainsi décerner les nombreuses
influences qu’a subies la Grèce, aussi bien balkaniques que méditerranéennes ou
orientales. On peut voir des tissages, des broderies d'inspiration byzantine. Y sont
également représentés les arts du bois, du métal, de la céramique, mais aussi l'orfèvrerie et
le textile (à travers des costumes et des tissages).
Le quartier des Aérides
La tour des Vents est un curieux ouvrage octogonal, dont chaque pan comporte un aéride,
personnage ailé figurant l'un des huit vents dominants d'Athènes. Borée, le vent froid,
apparaît sous la forme d'un homme barbu, tandis que le doux Zéphir, à l'ouest, laisse
s'envoler des fleurs de son manteau. Ces aérides ont donné leur nom au quartier. Élevée
sous Jules César (1er s. av. J.-C), cette tour était surmontée d'une girouette et d'une horloge
hydraulique alimentée par la source Clepsydre, qui, jaillissant sur le versant nord de
l'Acropole, a depuis donné son nom à ce système d'horloge.
La mosquée Fetiye Djami , située juste derrière la tour des Vents, édifiée au XVe siècle
célébrait la prise de Constantinople par Mehmet le Conquérant.
La bibliothèque d'Hadrien fut bâtie en l'an 131 sous l'égide de l'empereur Hadrien. Des
portions de ses murs se dressent encore dans la rue Eolou et son mur ouest a conservé un
bel ensemble de colonnes.
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Monastiraki
Avec des rues étroites et sinueuses bordées par des étals en plein air de vendeurs
ambulants, ce vieux quartier d'Ahènes rappelle les époques byzantine et ottomane de la
cité, lorsque Monastiraki était encore un bazar turc.
Marché aux puces
Cet ancien marché turc, redevenu athénien, continue de perpétuer la tradition. Il occupe
tout l'espace délimité par les rues Adrianou et Ermou. Jadis, la rue Ifestou était occupée
par des artisans métallurgistes. Elle s'est convertie dans un commerce plus touristique,
marchands de chaussures et de fringues, antiquaires et boutiques de souvenirs.
La place Monastiraki est le centre de l'ancien quartier turc, où se dresse l'église byzantine
de la Panagia Pandanassa. Surnommée Monastiraki, le « petit monastère «, c'est elle qui
donna son nom au bazar local de l'époque ottomane.
Mosquée, Place Monastiraki
Les Métropoles
La Petite Métropole est située à l'entrée de Plaka. Cette chapelle byzantine du 12ème siècle
est dédiée à la « Vierge qui exauce vite « et à saint Elefterios. Sur les murs extérieurs
apparaissent une multitude de remplois de différentes époques, antiques et médiévaux.
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Ses dimensions (7,50 m de long sur 12 m de large) rappellent qu’à cette époque Athènes
n’était qu’un village.
Petite et grande Métropoles Grande Métropole
La grande Métroplole : Commencée en 1840, cette imposante cathédrale est construite
avec du marbre prélevé sur 72 églises. C’est la plus grande église d’Athènes (40 x 10 x 20).
Elle est le lieu privilégié de toutes les cérémonies publiques ou privées d’envergure,
couronnement, mariages et obsèques de la haute société grecque.
Psiri
Dans les ruelles étroites de ce quartier pittoresque, se côtoient sans complexe vieilles
maisons délabrées et immeubles récents sans âme. Psiri est devenu un endroit à la mode.
Cafés, bars et restaurants y pullulent et, le dimanche, un parfum d'Extrême-Orient envahit
l'atmosphère avec le marché aux épices. Nouvellement devenu branché, le quartier de
Psiri est à l'origine un quartier populaire avec ses échoppes, ses artisans et brocanteurs. Il
s'articule autour des rues Miaouli et Evripidou. Si la journée, les touristes aiment y flâner
et sentir les multiples odeurs émanant des magasins de gros proposant huile d'olive, fruits
secs et épices, une fois les devantures baissées, les restaurants et bars s'animent jusque tard
dans la nuit.
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Le quartier du Marché
Place Omonia
Trépidante, assourdissante et presque toujours encombrée, bref, dénuée de tout charme. Il
est difficile de croire qu'à la Belle Époque, avec ses palmiers, ses bosquets, ses hôtels de
luxe (à présent décatis) et ses cafés chics, elle rivalisait d'élégance avec la place Syntagma.
Le Marché central (Kentriki Agora)
Jadis, lorsqu’Athènes était encore une ville moyenne, c'est là que semblait battre le coeur
de la ville. Aujourd'hui, bien que la prospérité du quartier ne soit plus celle d'antan,
l'activité reste frénétique. Le marché central, marché couvert, est une bâtisse rectangulaire
avec sa cour couverte, remplie d'innombrables échoppes de marchands de viandes, de
poissons et de légumes.
Église Agii Theodori
Toute proche du Marché central, cette église a été reconstruite durant la seconde moitié du
11e siècle sur les fondations d'un sanctuaire du 9e siècle, par un dignitaire de la cour
byzantine nommé Kalomaos. L'extérieur de l'édifice est orné d'étonnants motifs orientaux.
Le quartier d'Exarhia
Petit quartier au nord du centre d'Athènes, Exarchia est l'un des plus agréables de la ville.
Une atmosphère particulière se dégage, on quitte les grands axes pour de petites rues
ombragées. La petite place d'Exarchia est entourée de cafés/bar, dotés de confortables
terrasses : canapés, fauteuils, clientèle décontractée et tarifs abordables. Ce quartier est un
fief contestataire, très politisé, d'où sont parties notamment les révoltes de 1973, ou plus
récemment en 2008. D'anarchiste le quartier prend des allures ''bohème''. De la place, une
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rue particulièrement verdoyante remonte vers la colline de Stréfi. On se promène alors
dans d'agréables rues fleuries. Après quelques escaliers, on se retrouve au pied de la
colline de Stréfi, au sommet de laquelle il est possible de grimper par un sentier : comme
sur tout point culminant d'Athènes, la vue est imprenable sur la ville.
Syntagma, Athènes néoclassique
Place Syntagma
La circulation automobile a fait perdre son charme d'antan à la place Syntagma (place de
la Constitution) qui était autrefois entourée de terrasses de cafés. Bien que de nouveaux
espaces verts et une fontaine jaillissant au centre soient les bienvenus, Syntagma n'est plus
qu'un lieu de passage qui se remplit et se vide au rythme des horaires de bureau. Au pied
de l'ancien palais royal (1836-1842), devenu en 1935 le Parlement (Vouli), les evzones en
fustanelle (la jupette plissée, vêtement traditionnel albanais qu'affectionnait Othon Ier) et
tsarouchia (socques à pompons) montent la garde devant le Monument du soldat inconnu.
Chaque heure, la relève donne lieu à un pittoresque cérémonial au pas cadencé.
Porte d'Hadrien
Grand admirateur d'Athènes et de sa culture, l'empereur Hadrien contribua à son
embellissement par la construction de nombreux édifices. Les Athéniens l'honorèrent en
lui érigeant, en 131, un arc de triomphe de style romain, juste à la jonction entre l'Athènes
grecque et son quartier romain. Sur cette porte d'Hadrien, des inscriptions gravées
proclament, côté Plaka : « Cette ville est Athènes, l'antique cité de Thésée «, tandis que, du
côté opposé, on peut lire : « Cette ville est la cité d'Hadrien, et non celle de Thésée. «
Mettre sur un pied d'égalité le héros mythologique et l'empereur romain était le moyen,
pour les Athéniens, de montrer leur reconnaissance envers leur bienfaiteur, tout en flattant
sa vanité.
L'Olympion
Plus encore que les monuments de l'Acropole, aménagés au gré des occupants et
longtemps méconnaissables, l'Olympion figurait la ruine par excellence, traduisant la
mélancolie chère aux romantiques européens. Ses dimensions colossales laissent rêveur :
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avec sa triple colonnade de 104 colonnes corinthiennes, l'édifice dessinait un rectangle de
107,75 m sur 41,1 m s'inscrivant parmi les temples les plus vastes du monde grec.
Entamés entre 560 et 510 av. J.-C, puis abandonnés avec l'avènement de la démocratie, les
travaux ne reprirent qu'en 174 av. J.-C. L'empereur Hadrien les acheva en 132. Élevé au
rang de dieu sous le nom de Zeus Olympien, il en devint la divinité tutélaire. Par la suite,
ses énormes quantités de marbre furent sans doute reconverties en matériaux de
construction : en 1436, on ne dénombrait déjà plus que 21 colonnes.
Près de l'entrée du site, sur la droite, vous apercevrez les fondations des thermes
d'Hadrien, dont les bains proprement dits ont conservé leurs mosaïques de marbre.
Stade panathénaïque : il fut édifié pour les premiers Jeux olympiques modernes d'avril
1896. Ce stade pouvant contenir 70 000 personnes est la réplique fidèle de l'édifice en
marbre dont Hérode Atticus avait doté la cité en l'an 144 pour les prestigieuses
compétitions athlétiques des Panathénées.
Le Zappio et le Jardin national
Au bout de la belle allée arborée apparaît la façade néoclassique du Zappio (1874-1888),
vaste palais des expositions.
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Le Jardin national (ouvert du lever au coucher du soleil) est une véritable oasis au centre
de la ville, il couvre 16 hectares et compte 500 espèces de plantes, arbres et arbustes
provenant du monde entier.
La rue Panepistimiou
Cette rue est officiellement appelée « Eleftériou-Venizélou «, bien que rarement désignée
par ce nom. Cette rue concentre quelques-uns des chefs-d’oeuvre du néoclassicisme grec.
Financés au 19e siècle par des Grecs de la diaspora, ces édifices donnent un parfait
exemple d'un style qui, évoquant la Grèce antique, est qualifié de « néohellénique «. De
gauche à droite se succèdent la majestueuse Bibliothèque nationale (1887-1902),
l'Université (1839-1864) et l'Académie (1859-1887), avec sa belle colonnade ionique
flanquée de deux hautes colonnes supportant les statues d'Athéna et d'Apollon.
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L'Acropole d'Athènes
Parthénon
Erechteion
Statue d’Athéna Promachos
Propylées
Pinacothèque Temple
d’Athéna Nikê
Le mot "Acropole" signifie ville à l’écart, et il existe de nombreuses acropoles dans toute la
Grèce. Elles ont toujours été situées sur un endroit élevé, et ont souvent servi de lieu de
refuge et de défense contre les divers ennemis. Celle d’Athènes est la plus connue de
toutes, et est donc souvent dénommée « l'Acropole «.
Pour se faire une idée exacte de ce qu’étaient les sites antiques, il faut en imaginer les
couleurs. En effet, tous les monuments étaient peints dans des couleurs vives que le temps
n’a pas conservées.
Mythologie : Le fondateur d'Athènes et de la civilisation grecque était, selon la
mythologie, le roi Cécrops. Il est né de la terre et était mi-homme mi-serpent. Il a enseigné
au peuple de nombreux métiers, ainsi que les coutumes funéraires, et a décidé qu’un dieu
devrait protéger la ville.
Il y avait deux candidats : la déesse Athéna et le dieu Poséidon. Afin de prouver leur
valeur, ils se sont chacun présentés avec un cadeau pour la ville. Poséidon a frappé son
trident dans le rocher de l'Acropole et un puits fut créé. Les gens coururent pour boire son
eau, mais la crachèrent car elle était salée. Puis Athéna toucha le sol, et un olivier poussa.
Cela s'avérait être un présent beaucoup plus utile, et Cécrops décida ainsi qu’Athéna serait
la déesse protectrice de la ville, lui donnant son nom.
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Histoire de l'Acropole : L'Acropole aurait été habitée au moins depuis le 7e millénaire
avant J-C. Au cours de la civilisation mycénienne, des murs ont été construits autour de
l’Acropole et il a été prouvé qu'il y a aussi eu un palais mycénien.
Au VIe siècle av. J.-C., l'Acropole a tout à fait changé de rôle. Ce n'était plus un palais,
mais un sanctuaire. Chaque année, une énorme procession avait lieu sur l'Acropole, et la
statue en bois d'Athéna était habillée et menée en procession. Les jeux panathéniens ont
également été très importants. Les jeux incluaient à la fois des compétitions sportives et
musicales, et le gagnant recevait une amphore pleine d'huile d'olive (l'olivier étant l'arbre
sacré d'Athéna).
Pendant les guerres médiques (contre les Perses) du Vème siècle, les Athéniens ont
commencé à construire le Parthénon, mais les Perses ont brûlé l'Acropole.
L'Acropole de Périclès
Entouré d'artistes, Périclès conçut le projet de réaménager l'Acropole selon un plan
d'ensemble. Pour financer ce projet très coûteux, on utilisa le tribut annuel payé par les
cités alliées d'Athènes ; de plus, en 454, le trésor de cette ligue fut transféré de Délos sur
l'Acropole. Les travaux purent donc commencer vers 450, avec Phidias pour maître
d'oeuvre. Celui-ci commandait à toute une foule de maçons, d'architectes, de peintres et de
sculpteurs. La construction se poursuit, la guerre du Péloponnèse (431-404 avant J.-C.) ne
faisant que suspendre les travaux, à certaines périodes, sans jamais les arrêter
complètement.
Après Périclès
Lorsque les Romains ont conquis la Grèce au IIe siècle av. J.-C., de nombreux sanctuaires
ont été pillés. Statues et autres oeuvres d'art ont été prises d’Olympie et Delphes et
emmenées à Rome, mais l'Acropole a été laissée à peu près intacte. Certains empereurs y
ont cependant fait quelques ajouts.
Au cours du Moyen Âge, plusieurs des temples de l'Acropole ont été convertis en églises
chrétiennes. Un des faits très caractéristiques est que le Parthénon, qui avait été un temple
dédié à la déesse vierge Athéna, est alors devenu une église dédiée à la Sainte Vierge
Marie.
Quand les Turcs sont venus vers la fin du 16e siècle, ils ont transformé le Parthénon en
mosquée. Jusqu'au 17e siècle, le temple a été relativement épargné, mais en 1687, les
Vénitiens ont bombardé l'Acropole, et un projectile a frappé le Parthénon, que les Turcs
utilisaient pour stocker la poudre. Le temple a explosé et c'est pourquoi il n'a pas de toit
aujourd'hui.
Au début du 19e siècle, l'Anglais Lord Elgin a été invité par le sultan à prendre avec lui
divers objets de l'Acropole. Il a alors pris de nombreux marbres, qui jusqu'à aujourd'hui
sont au British Museum, malgré les tentatives grecques pour les récupérer.
Malgré tout ce que l'Acropole a traversé, c'est vraiment la pollution de l'Athènes moderne
qui est son pire ennemi. Le problème est connu depuis plusieurs décennies maintenant,
mais aucune véritable solution n'a encore été trouvée.
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Plan général de l'Acropole
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Le Parthénon
Le premier temple en marbre consacré à la déesse Athéna (vieux Parthénon), construit à
partir de 490 avant Jésus-Christ, sera détruit par les Perses dix années plus tard. Le
nouveau temple d'Athéna Parthénos, qui repose sur les fondations de l'ancien, construit en
marbre du Pentélique (montagne près d’Athènes) sera érigé à partir de 447 avant Jésus-
Christ. Dessiné par les architectes Ictinos et Callicratès, il sera achevé en 432 avant Jésus-
Christ. Phidias, ami de Périclès, exécutera le décor sculpté et supervisera la construction
de l'édifice en marbre.
La colonnade extérieure (péristasis) compte 8 × 17 colonnes, soit un total de 46 colonnes
qui entourent l’ensemble du temple sur ses quatre côtés (temple périptère).
Le Parthénon sera le premier temple doté d'un large sécos (partie intérieure du temple) de
trente mètres de long. La colonnade intérieure (6 colonnes) se situe uniquement sur les
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deux côtés les plus courts (Amphiprostyle). Le sanctuaire (naos) abrite une statue
chryséléphantine (or et ivoire) d'Athéna de douze mètres de hauteur sculptée par Phidias.
Elle était précédée d'un bassin permettant de maintenir un degré d'humidité suffisant à la
bonne conservation de l'ivoire et était entourée, sur trois côtés, d'une colonnade surmontée
d'une deuxième colonnade. La salle du trésor, protégée par un mur transversal et dotée de
quatre colonnes ioniques, occupait la partie occidentale du temple.
Des frises sculptées ornaient l’ensemble des parties pleines de l’édifice.
La frise dorique extérieure, exécutée par Phidias, comprend 92 métopes (rectangles
sculptés) représentant :
- à l'est : la Gigantomachie, le combat des dieux et des Géants
- à l'ouest : une Amazonomachie : le combat des Grecs contre les Amazones
- au sud : des combats contre les Centaures
- au nord : des scènes de la guerre de Troie.
Cette frise, encore très partiellement en place, est pour l'essentiel exposée au British
Museum, et, dans une moindre mesure, au Musée du Louvre.
Le fronton oriental (entrée) était orné de l'épisode de la naissance d'Athéna, sortant de la
tête de Zeus, et le fronton occidental (arrière du Parthénon) celui de la dispute de
Poséidon et d'Athéna.
La frise intérieure de 160 mètres de long, également sculptée par Phidias, représentait la
procession des Panathénées. (voir paragraphe ci-dessous consacré aux Panathénées)
Ergastines : les jeunes filles et jeunes femmes des grandes familles athéniennes qui
tissaient le péplos.
Les Propylées
Le gros oeuvre du Parthénon étant achevé dès 438, le deuxième chantier du programme de
Périclès put commencer. L'architecte Mnésiclès se vit chargé de la construction des
Propylées, entrée monumentale de l'Acropole. Construits en marbre du Pentélique, les
Propylées forment une entrée composée d'un corps central et de deux ailes en retour.
25
Le temple d'Athéna Nikê
Tout près des Propylées fut construit, de 427 à 424, le petit temple d'Athéna Nikê (« la
Victoire personnifiée «). Cet édifice miniature fut réalisé à partir des plans de l'architecte
Callicratès. Entièrement érigé en marbre du Pentélique, au sommet d'une haute tour
(pyrgos), ce temple signale l'entrée de l'Acropole. Le temple, de style ionique, se compose
d'une seule chambre qui abritait la statue du culte en bois (xoanon). Ce temple est
également appelé temple de la victoire aptère (sans ailes, puisque la statue n’était pas
représentée avec des ailes contrairement à la statue d’origine détruite par les Perses).
Pinacothèque
En face du temple d’Athéna Nikè, de l’autre côté des Propylées, se trouve l’édifice destiné
à abriter les tableaux de maitres, la Pinacothèque.
L'Érechthéion
Élevé en l'honneur d'Érechthée, roi légendaire d'Athènes, l'Érechthéion était le lieu de
culte essentiel de l'Acropole depuis ses origines ; intimement lié à la fondation et à la
pérennité de la Cité, il le restera toujours. De ce fait, c'est un assemblage complexe de
plusieurs sanctuaires. Le bâtiment, de style ionique, reproduit à peu près le dispositif
26
intérieur du vieux temple d'époque archaïque, auquel se trouvent ajoutés deux éléments
annexes, le portique nord et le portique des Caryatides au sud.
Le portique des Caryatides
Ce portique constitue le motif le plus original de l'Érechthéion. Six statues de jeunes filles
servent de support. Droites, vêtues de longues tuniques ioniennes, elles portent en guise
de coiffure un chapiteau circulaire. Ce portique servait peut-être de tribune depuis
laquelle certains personnages officiels pouvaient contempler le défilé et les cérémonies des
Panathénées, en même temps qu'il masquait l'escalier reliant l'Érechthéion à la terrasse de
l'Acropole.
À l’extrémité est de l’Acropole, sur sa partie la plus haute, on a retrouvé les vestiges d’un
temple dédié à Zeus, ainsi qu’un temple circulaire construit par les Romains, dédié à
Rome et Auguste.
Les statues d’Athéna
Statue d’Athéna Promachos
La première des grandes statues colossales de Phidias, de 9 mètres de haut, lance au bras,
dominait l'acropole, Athènes et le port du Pirée par lequel les étrangers venus par la mer
entraient dans la capitale attique.
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Statue d’Athéna Parthenos chryséléphantine
Le Parthénon abritait la statue d'Athéna Parthénos (Athéna jeune fille). Celle-ci mesurait
16 mètres, et était anamorphosée (la tête était proportionnellement plus
grande que les pieds). Athéna Parthénos (en grec : Παρθένος Ἀθηνᾶ)
était une sculpture chryséléphantine (faite d'or et d'ivoire) faite par
Phidias. Un certain nombre de répliques et d'oeuvres s'inspirent de
l'original. La divinité en arme tenait une Victoire dans sa main droite.
Athéna est la déesse protectrice d'Athènes et la statue réalisée en son
honneur est considérée comme l'une des plus grandes réalisations de
Phidias. Phidias a commencé son travail autour de 447 av. J.-C. La
statue a été endommagée par un incendie vers 165 av. J.-C., mais fut
restaurée. Elle a continué de trôner dans le Parthénon jusqu'au Ve siècle
apr. J.-C. où un autre incendie l’a détruite.
La statue xoanon (en bois) et les Panathénées
La statue en bois d'Athéna, qui à l'origine se trouvait sur l'Acropole serait supposée être
tombée du ciel. La statue d’Athéna en bois se situait dans le temple d’Athéna Nikê et était
honorée lors des Panathénées. À Athènes, l’année officielle débute en juillet au mois
d’Hécatombéon. Tout à la fin de ce mois, c’est la grande fête nationale d’Athéna, patronne
de la cité, les Panathénées. La fête annuelle dure 3 jours, mais tous les 4 ans, elle est
célébrée avec encore plus de fastes et dure au moins 6 jours (Grandes Panathénées).
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Les festivités commencent par des concours musicaux. Les concours gymniques suivent,
ils comportent notamment des courses aux flambeaux et de chars ainsi que des épreuves
de lutte... Les athlètes reçoivent de l’huile des oliviers sacrés d’Athéna dans des amphores
dites "panathénaïques". Leur décor comporte, d’un côté, Athéna et de l’autre, la
représentation du concours (par exemple la course à pied) auquel le prix a été remporté.
Puis, le dernier jour au lever du soleil a lieu la grande procession qui, partant du quartier
du Céramique, suit la voie sacrée, traverse l'Agora d’Athènes pour porter solennellement
sur l’Acropole le péplos brodé chaque année par des jeunes filles choisies, et destiné à
habiller la vieille statue en bois d’Athéna.
Tous les corps de la cité forment un long cortège soigneusement ordonné. Les magistrats,
accompagnés par les représentants des autres cités et les prêtres sacrificateurs avec leurs
animaux ouvrent la marche, suivent les jeunes filles avec le péplos. Ensuite viennent les
citoyens, les métèques, puis les femmes et les enfants des citoyens et, enfin fermant la
procession, les jeunes citoyens à cheval.
Une fois sur l’Acropole, devant le petit temple d’Athéna on sacrifiait d’abord 4 boeufs et 4
moutons, puis, sur le grand autel situé devant le Parthénon, on égorgeait autant de vaches
qu’il en fallait pour nourrir la ville entière, et c’est sans doute cette hécatombe qui donna
au mois son nom nouveau d’Hécatombéon. Les festivités se referment donc sur un
immense repas en commun avec les animaux sacrifiés.
Odéon d’Hérode Atticus
Ce théâtre fut construit en 161 av. J.-C., commandé par un riche grec d’origine romaine, en
mémoire de sa femme Regilla, morte en 162. Il a un style très romain et pouvait contenir
5000 spectateurs.
Théâtre de Dionysos
Le théâtre de Dionysos est un des premiers théâtres de la Grèce antique, considéré comme
le berceau du théâtre grec antique et de la tragédie. Il est situé sur le versant sud de
l'acropole d'Athènes.
Il doit son nom à Dionysos, dieu du vin. Les grandes fêtes des Dionysies s'y tenaient
chaque année en son honneur. Il s'agissait initialement de chants rituels, de danses et de
sacrifices rituels, qui se sont transformés peu à peu en oeuvres théâtrales. C'est là que
furent créées les célèbres tragédies classiques d'Eschyle, Sophocle et Euripide. Le théâtre
remonte au Ve siècle av. J.-C. Au début, il comportait juste une orchestra en terre battue et
une scène construite en bois, et les spectateurs prenaient place sur la pente naturelle du
lieu. En 420 furent construits des gradins en bois. La construction en pierre que l'on peut
admirer aujourd'hui fut aménagée au IVe siècle av. J.-C. (voir article sur Epidaure et le
théâtre).
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La cavea (mot romain pour désigner l’ensemble des gradins en pierre) est adossée à la
paroi rocheuse de l’Acropole, idéale pour l’acoustique. Le théâtre pouvait contenir 17 000
spectateurs (12 000 à Epidaure). Au 1er siècle apr. J.-C., sous le règne de Néron, est réalisée
la frise du proskenion (mur de scène) dont les sculptures évoquent le mythe de Dionysos.
Au milieu de la scène se trouve l’autel consacré à Dionysos, autour duquel se répartissait
le choeur. Au premier rang des gradins, un peu plus haut que les autres, on peut voir le
siège du grand prêtre de Dionysos.
Les répétitions avaient lieu dans l’Odéon de Périclès, situé à gauche du théâtre.
Les sanctuaires d’Asclépios
On a retrouvé, entre l’odéon d’Hérode Atticus et le théâtre de Dionysos, les ruines de deux
sanctuaires dédiés à Asclépios. Au pied de la paroi rocheuse on peut voir les restes d’une
galerie, un portique : le portique d’Eumène. C’est à l’abri de ce portique que dormaient les
malades qui attendaient le rêve par lequel Apollon leur indiquerait le moyen de guérir.
Attenant au portique, un petit édifice circulaire contenait la source sacrée destinée à la
purification des malades. Sur les lieux du sanctuaire, des fouilles ont permis de découvrir
une basilique de datation plus récente, consacrée à deux saints, Damien et Cosme, deux
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médecins arabes. Cette découverte montre que les chrétiens avaient également consacré ce
lieu à la médecine.
Autour de l’Acropole
Le musée de l’Acropole
Le musée abrite 4000 pièces trouvées lors des fouilles archéologiques de l’Acropole. Il a
ouvert ses portes en 2009 et son architecture a été conçue de manière à exploiter au mieux
la lumière naturelle. D’immenses baies vitrées permettent de voir l’Acropole depuis la
moitié des salles.
Au rez-de-chaussée, le sol est vitré, ce qui permet de « marcher « sur les vestiges des
différentes époques d’Athènes qui confirment l’existence de la ville depuis 3000 av. J.-C.
Le visiteur peut deviner les restes des rues, des maisons, des ateliers d’artisans, des
sanctuaires.
Au premier étage, on trouve la galerie archaïque ainsi que les pièces correspondant aux
époques qui ont suivi la construction du Parthénon.
Au deuxième étage, le centre multimédia permet de voir des documentaires sur l’Acropole
et le Parthénon. Depuis la terrasse, on a vue sur le site de l’Acropole.
Au troisième étage, la Salle du Parthénon, qui respecte les dimensions et l’orientation du
Parthénon présente une reconstitution de la frise du temple (procession des Panathénées).
La frise, longue de 160 mètres était composée de 115 blocs juxtaposés. On pouvait y voir
378 représentations de dieux ou d’humains, 200 représentations d’animaux. Parmi eux,
des chevaux tiraient des chars, suivis de personnages portant les offrandes à Athéna. La
reconstitution de la frise a permis de confirmer qu’un tiers seulement des vestiges de cette
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oeuvre d’art est à Athènes. Pour admirer le reste, il faut se rendre au British Museum de
Londres puisque les Anglais continuent de refuser la restitution de leur bien aux Grecs.
La colline de Philopappos
Monument de Philopappos
Dans l’Antiquité, cette colline, haute de 147 mètres, était consacrée aux Muses, d’où son
nom de Mouseion : colline des Muses. À l’époque, ce lieu de l’ancienne cité était
densément peuplé et de nombreux axes routiers y menaient. Aujourd’hui, on retrouve les
vestiges de ces anciennes habitations (troglodytes pour beaucoup) au fur et à mesure de
l’escalade de la colline et au milieu des pins qui ont poussé depuis. L’un de ces vestiges est
d’ailleurs désigné, selon une légende fantaisiste, comme étant le lieu où Socrate finit ses
jours avant d’être empoisonné. À l’arrivée au sommet, tout Athènes se dresse au pied de la
colline : les habitations, l’Acropole, l’Hymette, le port du Pirée, la plaine de l’Attique et le
golfe Saronique au loin. Enfin, vers l’ouest, on peut admirer le théâtre de Philopappos, où
ont lieu des spectacles de danse folklorique en été.
Tout en haut de la colline des Muses se dresse le monument de Philopappos, monument
funéraire érigé entre 114 et 116 apr. J.-C. (date incertaine) en mémoire de Gaius Iulius
Antiochus Epiphanes Philopappus, sénateur romain, bienfaiteur d’Athènes et petit fils
d’Antiochos IV, dernier roi de Commagène.
Philopappos a vécu la plus grande partie de sa vie à Athènes (car sa famille était en exil)
où il a exercé la fonction de chorège (il produisait des spectacles) et d’agonothète (il était
juge des jeux).
C’est sa soeur qui fit construire ce monument funéraire à sa mort. Tout en marbre, il a été
très bien conservé et on peut encore l’admirer aujourd’hui au lieu où il fut érigé à
l’époque. Surtout, c’est à ses pieds que l’on jouit du meilleur panorama possible sur toute
l’Acropole.
32
La Pnyx
Sur l’un des flancs de la colline des Muses (ou colline de Philopappos), se trouve la Pnyx,
amphithéâtre naturel, lieu où se tenait l’assemblée du peuple, du VIe au IVe siècle av. J.-
C., lors de la démocratie athénienne. Les citoyens athéniens y siégeaient, pouvaient
prendre la parole et discutaient les projets de loi. Le quorum était de 6000 personnes
assistant aux débats.
La colline de l’Aréopage
L’Aréopage
L'Aréopage (en grec Áreios págos) était à Athènes la « colline d'Arès «, située à l'ouest de
l'Acropole ; c'était aussi le nom du conseil qui s'y réunissait. L'Aréopage est aussi le nom
porté au XXIe siècle par l'institution juridique suprême de Grèce.
Du point de vue géologique, la colline de l'Aréopage est un énorme monolithe de marbre
gris bleu veiné de rouge, qui domine l'agora d'Athènes. Un peu partout, sur ses flancs et
en son sommet, des creusements dans la roche, formant plates-formes, sont les seuls
vestiges de générations de bâtiments antiques.
Selon une légende, on l'appelait ainsi parce qu'Arès y avait été jugé par les dieux et
acquitté du meurtre d'Halirrhotius, fils de Poséidon, qui avait violé la fille d'Arès à cet
endroit. D'autre part, encore d'après la légende, c'est là qu'Oreste fut jugé pour le meurtre
de sa mère Clytemnestre, par un tribunal réuni par Athéna et maintenu par la suite.
Initialement, le conseil de l'Aréopage devait conseiller le roi. Son influence grandit à
mesure que la royauté diminuait, jusqu'au VIIe siècle av. J.-C., où il exerçait le pouvoir
politique d'un véritable gouvernement.
33
Après les réformes de Solon, ses membres furent recrutés parmi tous les anciens
archontes, qui en devenaient membres à vie, et qui représentaient les riches par opposition
aux simples aristocrates, si bien qu'il devint un organisme moins exclusif. Ses pouvoirs
politiques furent peut-être redéfinis, et dans une certaine mesure limités par Clisthène,
mais il resta puissant jusqu'aux guerres médiques. Avec le progrès rapide des institutions
démocratiques, il perdit de son prestige et de son pouvoir politique après -487, lorsque les
archontes furent tirés au sort, et que ce n'étaient plus des hommes de grandes compétences
que l'on choisissait.
L'Aréopage siégeait la nuit : on n'y permettait aucun artifice oratoire pour émouvoir ou
attendrir les juges. Aussi l'Aréopage jouit-il longtemps d'une grande réputation
d'impartialité, qu'il perdit au Ve siècle av. J.-C. En -462, Éphialtès lui retira la garde des lois
et diminua sa compétence. Il conserva son rôle de tribunal pour les affaires de meurtres,
mais il perdit toute son importance politique. Il existait encore au IVe siècle av. J.-C.
L’Agora
En descendant de l'Acropole, on domine l'agora. La place publique fut le centre de toute
la vie de l'Athènes antique, elle était ouverte sur la ville (contrairement aux sanctuaires) et
exerçait de nombreuses fonctions :
Bref historique de l'agora :
Les différents plans selon les époques témoignent que l'agora n'est pas unique mais qu'elle
a pris des visages différents au gré des constructions, destructions, reconstructions.
- dès le néolithique (3000 av. J.-C.) et jusqu'à l'époque géométrique (700 av. J.-C.), le
lieu est habité sans discontinuité (les tombes avec un mobilier riche en témoignent).
- début du VIe siècle av. J.-C (époque de Solon) : l'espace de l'agora est utilisé comme
place publique, les premiers sanctuaires et bâtiments publics sont construits sur le
côté ouest jusqu'au début du Ve s av. J.-C.
- 480-479 av. J.-C : les Perses détruisent ou endommagent fortement les édifices.
- jusqu'à la fin du Ve siècle av. J.-C., les édifices détruits sont reconstruits ou
restaurés et de nouveaux bâtiments apparaissent sur les côtés nord et sud (le temple
d'Héphaïstos est commencé en -450).
- à l'époque hellénistique (II° siècle av. J.-C.), de grands changements surviennent
avec la construction des Portiques (colonnades) qui donnent à l'agora une forme
rectangulaire.
- en 86 av. J.-C, le Romain Sylla saccage Athènes, l'agora est très endommagée.
- en 267 ap. J.-C : les Hérules (barbares venus du Nord) détruisent l'agora. Avec les
matériaux on construit des fortifications autour de l'Acropole et de l'agora romaine
(mur dit de Valérien).
- à la fin du VIe siècle, le lieu est abandonné et recouvert d'alluvions.
- au XIe siècle, l'église des Saints Apôtres est construite.
- en 1834, après la guerre d'indépendance, quand Athènes devient capitale, le site
entier se couvre de petites maisons.
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- en 1931, les fouilles, par l'École américaine, commencent.
1) la fonction politique :
Dans une cité démocratique administrée par le peuple, comme à Athènes, l'agora est le
lieu des activités politiques. Les bouleutes et les stratèges siègent sur l'agora. Le prytanée
abrite l'autel du foyer de la cité où l'on honore la déesse Hestia. Les prytanes ("les
premiers", représentants de chaque tribu) y prennent leurs repas en compagnie des invités
officiels. Le monument des Héros éponymes des dix tribus représente la cité dans ses
composantes essentielles. Là sont affichés, au pied des 10 statues, les textes de loi, les
ordres de mobilisation, les annonces des procès... (Toutefois, toute la vie politique ne se
déroule pas sur l'agora, puisque l'ecclésia se réunit sur la colline de la Pnyx).
2) la fonction judiciaire :
L'Héliée et les Tribunaux (voir ci-dessous)
3) la fonction économique :
L'agora est aussi le centre de la vie commerciale, le marché s'y tient, les portiques abritent
de nombreuses boutiques.
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4) la fonction religieuse :
Sur l'agora, on trouve le temple d'Héphaïstos, l'autel des douze dieux (point zéro pour le
calcul des distances) et la voie sacrée des Panathénées.
5) la fonction sociale :
L’agora dans toutes les cités grecques était le lieu principal de rencontre entre les
habitants, un lieu de promenade.
Le monument des héros éponymes :
De forme allongée (16,64 m x1, 87 m), le monument soutenait les statues des héros qui
donnèrent leurs noms aux dix tribus pour répartir les citoyens (réforme de Clisthène). De
chaque côté du monument se trouvait un trépied de bronze. Le monument avait aussi une
fonction pratique : sur ses côtés, on affichait les projets de loi, les catalogues d’éphèbes, de
conscrits, les annonces de procès, etc. Ces documents étaient affichés par les tribus et
figuraient au-dessous de la statue correspondante.
La Tholos (le Prytanée) :
Ce bâtiment, construit en -465, était destiné aux Prytanes qui y pratiquaient des sacrifices
et des libations et y prenaient leur repas aux frais de l'État pendant la durée de leur
mandat (un mois). La Tholos était donc munie d'une cuisine et d'une salle à manger. Les
Prytanes étaient des magistrats qui exerçaient le pouvoir exécutif : le chef des Prytanes et
une quinzaine d’entre eux environ étaient de garde, à l’intérieur du bâtiment, 24 heures
sur 24, prêts à intervenir en cas de danger ou de problème, à l’intérieur ou à l’extérieur de
la cité.
On conservait aussi dans la Tholos les étalons des mesures utilisées pour contrôler les
marchands de l'agora. La Tholos fut détruite par les Hérules, en 267 apr. J.-C.
Le Bouleutérion (la Boulé) :
Il fut construit au début du Ve siècle av. J.-C., après la réforme de Clisthène, pour abriter la
Boulè. C’est là que se réunissait chaque jour, sauf en période de fête, la Boulè des 500 afin
de préparer les projets de loi qui étaient soumis à l’approbation de l’Assemblée du peuple.
C’est là également qu’étaient conservées les archives de l’État, les décrets et autres
documents publics, écrits sur des papyrus ou sur des tablettes en bois blanchies, comme
nous l’apprennent des auteurs anciens.
Boulè : c'est une assemblée de 500 citoyens (tirés au sort, 50 par tribu) qui prépare les
séances de l'ecclésia (ex. : préparation des textes de loi). Les Bouleutes surveillent aussi le
36
bon fonctionnement de la démocratie : la trésorerie, les magistrats. Le conseil de la Boulé
siège sur l'agora. Le tirage au sort pour certaines fonctions politiques est la meilleure
preuve de la volonté démocratique des Athéniens ; ainsi tout citoyen en vaut un autre.
Le Stratègéion (siège des stratèges) :
On pense que l'édifice appelé Stratègéion servait de lieu de réunion pour les stratèges.
Plusieurs inscriptions en l'honneur de combattants ont été trouvées au sud-ouest de
l'Agora.
Vue de l’Agora
Les Tribunaux :
Il y avait de nombreux tribunaux dans toute la cité d'Athènes. En plus de la fonction de
juger, ils contrôlaient et interprétaient les lois. Ils étaient de différentes tailles : de 201 à
2001 membres (Socrate fut jugé par un tribunal de 501 membres, l'Héliée). Les tribunaux
les plus importants devaient se trouver sur l'agora.
L'Héliée, érigée vers le milieu du VIe siècle, était le plus important de tous les tribunaux,
elle était composée de 6000 citoyens âgés de plus de 30 ans, tous tirés au sort chaque
année, comme tous les juges. Les membres qui siégeaient à chaque séance étaient plus ou
moins nombreux (201 à 2001). Juridiction d'appel à l'origine, l'Héliée devint peu à peu
compétente pour toutes les affaires, y compris criminelles. Il n'y avait pas d'appel du
jugement de l'héliée.
Dans ses débuts, le tribunal se réunissait en plein air, au lever du soleil
(hélios), d'où son nom.
Les portiques
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Portique : (ou stoa), galerie à colonnes s'ouvrant sur un espace découvert, les portiques
bordent souvent les agoras et sont garnis de boutiques.
Le Portique des Géants, construit en 400 apr. J.-C., est une sorte de gymnase ou de palais.
Stoa d’Attale
Typique de l'art hellénistique, la stoa est un bâtiment de grande envergure, long de
116,50 m et large de 20,05 m, construit sur deux niveaux, un rez-de-chaussée d'ordre
dorique et un étage d'ordre ionique. L'ensemble pouvait accueillir, dans l'Antiquité, deux
fois vingt et une boutiques. Les locaux étaient loués par l’État athénien. Il s'agissait donc
d'un centre commercial, mais aussi d'un lieu de sociabilité où les citoyens pouvaient se
retrouver et discuter tout en s'abritant du soleil pendant l'été et du froid pendant l'hiver.
Le monument fut construit par Attale II Philadelphe, roi de Pergame, vers 150 av. J.-C., en
remerciement de l'éducation qu'il avait reçue dans la cité. La stoa a été reconstruite à
l'identique de 1953 à 1956 par l'École américaine d'archéologie, grâce au financement de
John D. Rockefeller. Elle abrite désormais le musée de l'Agora antique d'Athènes.
Les édifices religieux
L'Autel des douze dieux :
Il ne reste quasiment rien de cet autel aujourd'hui, la ligne de chemin de fer menant au
Pirée l'ayant détruit presque en totalité (il n'en reste qu'un angle). Il fut consacré au VIe
siècle av. J.C par les Pisistrates mais les Athéniens l'agrandirent par la suite pour en effacer
l'inscription des tyrans. C'est à partir de cet autel que l'on calculait toutes les distances,
l'autel figurant comme « point zéro «. Pendant la période romaine, cet autel fut connu sous
le nom "d'autel de la pitié" : ce lieu servait d'asile sacré où se réfugiaient les nécessiteux, les
suppliants, les étrangers sollicitant le droit d'asile.
Le temple d'Héphaïstos, parfois appelé Theseion, est le temple le mieux conservé de Grèce, il
possède encore sa charpente de marbre. Sur sa butte de 66 m, il domine l'agora.
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.
À l'origine, le temple était entouré d'un jardin sans doute planté de grenadiers, de myrtes
et de vigne disposés dans des pots en terre. Les plantations actuelles sont l'oeuvre de
l'École américaine d'Archéologie qui a conduit les fouilles de l'agora.
À l'époque byzantine, le temple avait été transformé en église sous le nom de St Georges.
Le dernier office religieux fut célébré en 1834 et le temple accueillit les premières
collections du musée archéologique national.

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