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APARTHEID

Publié le 02/12/2021

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« Développement séparé » en langue afrikaans. Théorie d'organisation de la société fondée sur la ségrégation raciale et spatiale, qui a marqué l'Afrique du Sud au xxe siècle. La cohabitation entre les descendants des fermiers hollandais, les Boers, établis en Afrique du Sud à partir du xviie siècle, et leurs serviteurs noirs, pour la plupart hottentots (khoi), mais aussi javanais, donne naissance à des groupes de Métis (Métis du Cap, Gricquas, etc.) et à une langue créole, l'afrikaans, un néerlandais émaillé de mots africains, portugais et malais. Il en va différemment de la couche urbanisée, installée au Cap et sur la côte, puis des Britanniques arrivés à partir de 1820. Fuyant les Britanniques et leurs lois interdisant l'esclavage, les Boers s'enfoncent dans l'intérieur, à la recherche de terres nouvelles (« Grand Trek », 1837-1850). De cette époque date l'émergence d'un nationalisme afrikaner ombrageux, fondé sur le refus de la colonisation britannique et sur la volonté de créer un peuple aux caractéristiques culturelles et physiques homogènes. Le métissage n'épargne pas les grandes figures de la nation, comme l'ancien gouverneur Van der Stel (fin du xviie siècle), métis d'Indien, et le président Paul Kruger (1825-1904), dont le métissage noir remonte au xviie siècle. Dans la seconde moitié du xixe siècle, le repli sur soi est accentué par la cohabitation conflictuelle, dans les mines du Transvaal, entre ouvriers métis, noirs et « petits blancs » accrochés à leurs avantages. Au tournant du xxe siècle, la défaite de ceux-ci dans la guerre des Boers et leur intégration dans une Union sud-africaine britannique (1910) consacrent la mise en place d'un échafaudage communautaire que des lois vont rendre imperméable. Le « passage » rendu obligatoire d'une communauté à une autre, à l'occasion d'une naissance révélant un « secret de famille » soigneusement occulté, a été un drame pour beaucoup d'Afrikaners (originaires néerlandais parlant l'afrikaans) qui se sont trouvés du jour au lendemain rejetés dans la communauté métisse et contraints, de ce fait, de changer de domicile, sinon de travail et de relations (100 000 cas litigieux ont été examinés entre 1950 et 1957). L'influence du national-socialisme allemand.Le système puise ses fondements idéologiques dans les liens tissés, entre les deux guerres, par les extrémistes afrikaners avec les colons allemands du Sud-Ouest africain (actuelle Namibie) qui avaient adhéré en masse aux idées nazies (le premier administrateur du territoire en 1885, H. E. Goering, était le père d'Hermann Goering, futur maréchal du IIIe Reich). L'administration de ce territoire, conquis pendant la Première Guerre mondiale par le gouvernement sud-africain probritannique de Jan Christiaan Smuts (1870-1950) malgré l'opposition d'une partie des Afrikaners, avait été confiée à titre de mandat par la Société des Nations (SDN) à l'Afrique du Sud. Le Parti national purifié, créé en 1934 par le Dr Daniel F. Malan (1874-1959) qui allait accéder au pouvoir à Prétoria en 1948 et instaurer l'apartheid, y tisse des liens étroits avec les organisations pronazies. En 1939, en Namibie, cent cinquante de leurs leaders sont internés par le probritannique J. C. Smuts. Un tiers des hommes adultes d'origine allemande (1 200 personnes) les rejoignent un an plus tard par mesure de sécurité. À son arrivée au pouvoir, le gouvernement de D. F. Malan fait voter plusieurs lois pour mettre en place l'apartheid (interdiction des relations sexuelles et des mariages mixtes, classification raciale et ethnique, contrôle de l'installation et des déplacements de la population, séparation physique imposée dans les espaces et services publics). Parallèlement à cet arsenal juridique, un effort est mené dans l'enseignement et la presse pour justifier la mainmise de la minorité blanche sur la majorité du territoire et sur ses richesses en faisant valoir que Blancs et Noirs sont arrivés à la même époque en Afrique du Sud. L'archéologie, encore peu développée, démontre toutefois l'antériorité évidente du peuplement autochtone par les Khoi-San (Hottentots et Bochimans) et d'autres populations noires. Idéologie ayant largement puisé dans le national-socialisme, l'apartheid trouve de sérieux soutiens dans des cercles de droite et d'extrême droite, en Europe et aux États-Unis. En revanche, il est politiquement combattu à gauche et dans les milieux libéraux qui organisent des campagnes de boycottage et, de plus en plus, par les cercles financiers qui y voient un blocage à l'extension du marché. Bernard NANTETLe démantèlement des lois raciales.Après la libération en février 1990 de Nelson Mandela, le leader du Congrès national africain (ANC), organisation combattant depuis 1912 la discrimination raciale, l'Afrique du Sud se trouve confrontée aux difficultés de la recherche d'une sortie négociée de l'apartheid. N. Mandela et le président Frederik W. De Klerk (1936-) seront les deux personnages clés de l'ouverture politique. Comme il l'avait promis, le chef de l'État sud-africain ira jusqu'au bout du démantèlement de la législation d'apartheid. Les principaux « piliers » législatifs tombent progressivement entre mars et juin 1991 : le Group Areas Act (ségrégation résidentielle), le Land Act (répartition des terres entre Blancs et Noirs), et même le Population Registration Act de 1950 (classification des Sud-Africains en fonction de leur appartenance à un groupe racial). Pour cette dernière loi, cependant, des mesures transitoires sont proposées, en attendant l'élaboration d'une nouvelle Constitution. L'abolition du Land Act, une loi remontant à 1913 et qui interdisait à la majorité noire d'être propriétaire de plus de 13 % des terres du pays, est l'une des réformes les plus significatives. Désormais, chacun pourra donc acquérir des terres où il l'entend, quelle que soit sa « race ». Cependant, l'enjeu passe très vite de l'abolition des discriminations raciales - un fait désormais acquis et sans doute irréversible - au terrain politique : 23 millions de Noirs n'ont toujours pas le droit de vote. Une réforme constitutionnelle est alors adoptée qui permet l'organisation des premières élections multiraciales les 26-29 juillet 1994, au terme desquelles N. Mandela est élu président. Dans les mois précédents, la réintégration à l'administration de Prétoria du Bophuthatswana, du Ciskei, du Transkei et du Venda a mis fin aux bantoustans. Pierre HASKI

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