Annales, XIII, 16La mort de Britannicus, victime de Néron.

« Annales, XIII, 16 Tacite La mort de Britannicus, victime de Néron. Comme Britannicus ne mangeait et ne buvait rien qui n'eût été goûté par un serviteur de confiance, pour ne pas manquer à cet usage et ne pas révéler le crime par deux morts, on inventa le moyen que voici : une boisson encore inoffensive et goûtée par l'esclave, mais très chaude, et présentée à Britannicus ; puis, comme il la repoussait parce qu'elle était brûlante, on y verse le poison mêlé à de l'eau froide.

Il circula si rapidement dans tous ses membres qu'il lui enleva la parole en même temps que la vie. Tout se trouble autour de lui.

Les moins prudents s'enfuient de tous côtés ; ceux qui sont avisés restent à leur place, immobiles, les yeux fixés sur Néron.

Lui, appuyé sur son lit et feignant de ne rien savoir, dit que c'était un événement ordinaire, causé par l'épilepsie dont Britannicus était atteint depuis l'enfance… Pour Agrippine, la frayeur et le trouble de son âme éclatèrent si clairement, malgré ses efforts pour que son visage ne trahît pas ses sentiments, qu'on la jugea aussi étrangère à ce crime que l'était Octavie, sœur de Britannicus.. »