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ANGLOMANIE

Publié le 06/12/2021

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ANGLOMANIE. La France absolutiste et catholique de Louis XIV ne pouvait ressentir que méfiance ou répulsion devant la diversité religieuse de l'Angleterre et ses révolutions, qui avaient abouti à l'exécution de Charles Ier puis à l'exil de Jacques II. Ce sont les milieux protestants qui commencèrent à diffuser une image positive de l'Angleterre. Le Suisse Béat de Murait fit circuler dès la fin du xviie s. des Lettres sur les Anglais et les Français, imprimées en 1725 : il y critiquait l'esprit français au nom du bon sens anglais. Des traductions familiarisèrent en France la philosophie sen-sualiste de Locke et la physique newtonienne, qui battirent en brèche l'idéalisme de Descartes et sa physique des tourbillons. Les Lettres anglaises ou Lettres philosophiques que Voltaire ramena de son séjour outre-Manche en 1734 vantent un pays commerçant et tolérant, la patrie de la liberté. Montesquieu loua également dans 1'Esprit des lois (1748) l'équilibre des pouvoirs établi par la Constitution anglaise. Ils déclenchèrent un vaste mouvement d'anglophi-lie qui prit les formes voyantes d'une anglomanie. Des périodiques comme le Pour et le Contre et le Journal étranger présentaient aux lecteurs français la littérature anglaise. Prévost traduisit Richardson (1742), Desfontaines, Swift (1727) et Fielding (1743), mais l'événe-

 

ment fut constitué par la publication, due à Le Tourneur, des Œuvres complètes de Shakespeare en 1776, suivie par celle d'Ossian en 1777. Les polémiques autour de ces œuvres furent vives, les partisans du classicisme attaquant la « barbarie » étrangère. La guerre de l'indépendance américaine altéra l'image de l'Angleterre en France, mais c'est vers le modèle qu'elle représentait que se tournèrent encore les révolutionnaires de 1789 et 1790. Sous la Convention et sous l'Empire, les oppositions politiques l'emportèrent sur les questions esthétiques, mais, malgré l'anglo-phobie officielle, le roman gothique et le genre noir qui se référaient à l'Angleterre continuèrent à faire fureur. Lord Byron et George Brummell, à travers une même désinvolture, offrirent bientôt à la jeunesse française rongée par le « mal du siècle » les images contrastées et complémentaires du héros romantique et du dandy.

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