Anaxagore500-428 av.
Publié le 22/05/2020
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ANAXAGORE (Clazomènes, 500 - Lampsaque, 428 av. J.-C.). Philosophe et savant grec d’Ionie (côte d'Asie Mineure). Périclès fut l’un de ses disciples. Surnommé l’« Esprit pur», il pensait que l’intelligence était le principe ordonnateur de toutes choses.
«
Anaxagore
500-428 av.
JC
Il venait de l'école d'Anaximène ; avec lui, la philosophie s'établit à Athènes.
En bon
Ionien, Anaxagore professait un naturalisme qui irrita les défenseurs de l'ordre établi :
n'enseignait-il pas, dans sa Physique , que les astres ne sont point d'une nature différente de
celles des corps terrestres ? Accusé d'impiété en 431, il se réfugia en Asie, à Lampsaque, où
il ouvrit une école.
Comme Empédocle, Anaxagore a le souci de comprendre la
Multiplicité infinie du sensible, d'expliquer le changement.
Mais la solution qu'il apporte
au conflit qui oppose l'éléatisme à la physique des Ioniens n'a rien d'un compromis.
S'il
nie, lui aussi, tout devenir véritable, il n'hésite pas à pousser cette négation jusqu'à ses
conséquences dernières : la multiplicité infinie des qualités doit être contenue dans le
principe, chaque qualité se présentant sous forme de parcelles identiques
— “ homéoméres ”, dira Aristote — divisibles à l'infini.
Au commencement, “ toutes
choses étaient ensemble, infinies en multitude et en petitesse ”, mélange confus de
“ germes ”.
La science dépasse l'apparence sensible et, contrairement à l'atomisme,
prétend atteindre l'être de la qualité.
En même temps qu'il confère à la qualité
l'intelligibilité, Anaxagore en la liant à l'étendue, s'autorise à rendre compte du devenir
sensible en termes mécanistes : toute production est séparation, passage du mélange
originel à un état plus distinct.
Mais “ les choses ne sont pas coupées les unes des autres
comme à la hache, ni le chaud du froid et le froid du chaud ” : comment une chose
pourrait-elle donner naissance à d'autres choses, le non-cheveu au cheveu, si, à présent
encore, “ toutes choses n'étaient ensemble ”, chacune d'elles contenant une parcelle de
toutes les autres et ne devant son individualité qu'au mode de répartition et à la
prédominance en elle de certaines qualités ? Ainsi l'eau n'est eau que parce qu'en elle
domine la qualité “ eau ”.
Premier effort de la réflexion philosophique pour constituer le
réel à partir de formes intelligibles distinctes, conçues, il est vrai, de la manière la plus
réaliste.
Mais voici davantage : comment la séparation s'introduirait-elle dans le chaos
initial sans l'action d'une cause motrice, extérieure à ce chaos ? D'où la formule qui ravit le
jeune Socrate et ouvrit à la spéculation une voie nouvelle : “ Vint l'Entendement qui sépara
tout pour le mettre en ordre ”.
Mais le Socrate du Phédon dit avoir été déçu par la suite :
Anaxagore attribue en effet à l'Entendement un rôle purement mécanique, celui
d'impulser au sein du chaos un mouvement d'abord limité mais qui s'étend toujours
davantage, séparant toutes choses et les organisant.
Cependant, l'Entendement, s'il ne
calcule point, est intelligence qui ordonne et qui connaît : à la causalité mécanique semble
se superposer une forme nouvelle de causalité, à l'étude de laquelle la pensée grecque va
désormais se consacrer..
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