Anaxagore

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Anaxagore (v. 500-v. 428 av. J.-C.). Originaire de Clazomènes en Ionie, il fut le premier philosophe à résider à Athènes, sans doute entre 480 et 430 (les dates de sa vie sont très discutées). Il fut l’ami et le maître de Périclès. Poursuivi par Cléon pour impiété (et peut-être parce qu’il avait des sympathies pour la Perse), il se retira à Lampsaque, où il fonda une école et où il était tenu en haute estime. Il semble n’avoir écrit qu’un seul livre, Sur la nature, une œuvre en prose dont on a conservé plusieurs fragments substantiels dans des citations. Il appartient à la tradition philosophique ionienne, et il s’occupa de cosmologie et de physique, mais les témoignages contradictoires permettent difficilement de reconstituer sa pensée. Pour Anaxa-gore, l’univers est constitué de «semences » de chaque substance distincte, qui tirent leur qualité de leur constituant principal, mais qui renferment en même temps des particules infinitésimales de chaque autre substance (« en toute chose il y a une portion de toute chose»). Les changements dans les choses sont donc le résultat de la réunion des substances constitutives. Le principe vital des plantes et des animaux, et le moteur du mouvement cosmique, est l’Esprit, Nous, qui est «la plus fine et la plus pure de toutes les choses », et qui est lui-même séparé et non mélangé, omniprésent et étemel. Dans cette cosmologie, l’Esprit entame un mouvement de rotation qui s’étend progressivement et sépare les semences, le dense, l’humide, le sombre et le froid allant au centre, et leurs contraires à la circonférence. Pour Anaxagore, les corps célestes sont d’énormes pierres (« le Soleil est plus grand que le Péloponnèse ») arrachées à la terre et devenues incandescentes à cause du mouvement. Il se peut que cette opinion ait été influencée par la chute d’une météorite dans la région d’Aigos-Potamos en 467, Anaxagore croyait que la Terre était plate et qu’elle flottait sur l’air, mais il comprit que les corps célestes tournent sur eux-mêmes et que la Lune reçoit sa lumière du Soleil, et il a donc compris le principe des éclipses. Des doctrines comme la sienne, qui remettaient en question le panthéon traditionnel et officiel, exercèrent une influence profonde sur la pensée grecque à la fin du Ve siècle av. J.-C.