Analyse linéaire prologue juste la fin du monde

« 1 / 2 CorrigŽ de lÕanalyse du prologue de la pice Juste la fin du monde de Jean - Luc Lagarce. Attention : les rŽfŽrences aux versets renvoient ˆ la numŽrotation prŽsente dans le livre et non ˆ celle du document photocopiŽ Situation du passage exclusivement (une introduction consacrŽe ˆ lÕauteur et ˆ la pice sera donnŽe ultŽrieurement) : Le prologue est une forme hŽritŽe de lÕAntiquitŽ, sa fonction est dŽvolue ˆ lÕexposition.

Mais ici, nous constatons une tension due ˆ la modernitŽ de la langu e qui sÕoppose aux traditions tragiques anciennes.

Louis se prŽsente comme le coryphŽe du chÏur antique et sÕadresse au public /lecteur dans une seule longue phrase dÕune quarantaine de versets.

Il entretient ainsi cette ambigŸitŽ entre tradition et modernitŽ.

On notera aussi une mise en abyme, celle du thŽ‰tre dans le thŽ‰tre.

En gras : idŽe s directrice s du mouvement .

A noter que la forme particulire de ce texte demande de Ç jongler È entre une analyse tant™t linŽaire , tant™t permettant de dŽvelopper une analyse thŽmatique regroupant plusieurs versets . Je vous conseille vivement de bien ma”triser le plan du texte , mouvement par mouvement et idŽe directrice par idŽe directrice . Attention (bis) : vous devrez ma”triser le sens des quatre procŽdŽs rhŽtoriques dont le nom est un peu compliquŽ ( aphŽrse, aposiopse, Žpanorthose et polyptotes ).

Pour leurs dŽfinitions, je vous renvoie ˆ la fiche (et son corrigŽ) donnŽe le mardi 6 avril (cf.

lettres - premires). 1 er mouvement : l a mort ˆ venir (de 1 ˆ 20). Verset 1 : Le prologue sÕouvre sur deux complŽments circonstanciels de temps Ç Plus tard, lÕannŽe dÕaprs È, ce sont des repres temporels qui malgrŽ leur prŽcision affichŽe demeurent confus puisquÕils ne sont attachŽs ˆ aucun moment prŽcis, ne sÕinscrivent pas vraim ent dans une temporalitŽ.

Refus dÕinscrire cette pice dans une temporalitŽ rŽaliste (cf.

la didascalie initiale , aprs la distribution des personnages.

Ç Cela se passe dans la maison de la Mre et de Suzanne, un dimanche, Žvidemment, ou bien encore prs dÕune annŽe entire. È ). Le champ lexical du temps sera omniprŽsent dans cet extrait : temps dŽvorateur. V.2 : Prolepse : Louis prend une posture de prophte pour annoncer la tragŽdie ˆ venir (coryphŽe) et cela perturbe le lecteur car il annonce sa propre mort ˆ venir.

Cette annonce semble dŽcrochŽe du reste de la tirade gr‰ce aux tirets qui lÕencadrent .

Quel est le sens ? cette annonce est - elle minimisŽe par cette sorte de parenthse qui lÕencadre ou au contraire mise en relief ? Louis semble ˆ la fois m ort et vivant, actif et passif.

Ce type dÕannonce est propre ˆ la tragŽdie, cÕest un ŽlŽment traditionnel. V.3 et 4 : Le prologue retrouve ici sa fonction dÕexposition puisque Louis, qui conna”t bien Žvidemment son ‰ge, le donne nŽanmoins : double Žnonciat ion, sÕadresse au lecteur / public. Mais, u ne fois de plus les repres sont brouillŽs ˆ cause de lÕadverbe Ç maintenant È.

LՎchŽance se rapproche et augmente la tension dramatique (Ç maintenant È / Ç mourrai È au futur : cÕest inŽluctable, sorte de compte ˆ rebours fatal qui fait de Louis un personnage tragique). V.5 : Leitmotiv, sorte de refrain qui rythme le prologue et lui confre une dimension incantatoire .

CÕest ˆ la fois tellement loin, et tellement prs.

Repris 5 fois. 2 / 2. »