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Analyse linéaire le joujou du pauvre Baudelaire

Publié le 05/02/2024

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« Explication de texte : « Le Joujou du pauvre », Le Spleen de Paris, Baudelaire. Dans Le Spleen de Paris (ou Petits poèmes en prose), recueil de poèmes en prose, Baudelaire poursuit le projet poétique qui était le sien dans Les Fleurs du mal, extraire la beauté du mal, transformer la boue en or.

Cet ouvrage paraîtra de façon posthume. Constitué de brefs paragraphes, comparables à de petites strophes, « Le Joujou du pauvre » peut se lire comme un apologue, comme une petite fable, dont l'extrait à analyser constitue le récit à l'imparfait, venant éclairer la morale contenue dans le début du texte : « Je veux donner l'idée d'un divertissement innocent ».

Il s'agit en effet dans ce poème de la rencontre de deux enfants, l'un riche, l'autre pauvre, mais tous deux finalement émerveillés par le même jouet, « un rat vivant ! » Lecture orale du texte. Problématique : En quoi ce texte est-il symbolique du pouvoir de l'enfant, mais aussi de celui du poète ? Mouvements du texte : Mouvement 1 L.1 à 9 : le cadre de vie de l'enfant riche, son physique puis son jouet. Mouvement 2 L.10 à 18 : Le cadre de vie de l'enfant pauvre, son physique puis son propre jouet. Mouvement 3 L.19 et 20 : réunion des deux enfants pourtant opposés. Mouvement 1 : - Le poème s'ouvre sur un rythme ternaire croissant formé de groupes juxtaposés de plus en plus longs et précis des lignes 1-2 : « Sur la route, derrière la grille d'un vaste jardin, au bout duquel ( ...

) soleil ».

Ces trois groupes plantent le décor dans lequel vit l'enfant riche présenté de façon méliorative.

Ce lieu apparaît d'abord comme protégé par la présence « d'une grille » ; la nature y est domestiquée puisqu'elle est « un jardin » ; la richesse et l'aisance se lisent à travers l'apparition, au loin, d'un château l.2.

Des termes mélioratifs le caractérisent ce château ; la précision « frappé par le soleil » suggère la vision éclatante du tableau final. L'enfant riche apparaît comme le sujet postposé du verbe « se tenait », un sujet immobile.

Il est décrit de façon méliorative : « beau », « frais» qui souligne la bonne santé de cet enfant et ses vêtements suggèrent l'aisance de sa condition sociale puisqu'ils sont qualifiés de façon hyperbolique, avec l'adverbe intensif « si » de « si pleins de coquetterie ». Le texte revêt une dimension symbolique car les déterminants sont pour la plupart des articles indéfinis : « une route », « un jardin », « un château », « un enfant beau ».

Ces déterminants ont une valeur générale.

Cet enfant apparaît ainsi comme le représentant de sa classe sociale. - Le deuxième paragraphe du poème adopte à son tour un rythme ternaire avec le triple sujet « Le luxe, l'insouciance et le spectacle habituel de la richesse » qui établit un lien de cause à conséquence entre le cadre de vie et l'aspect physique de l'enfant.

Le déterminant démonstratif « ces enfants-là » l.4 généralise à nouveau le propos à la classe sociale.

La suite de la phrase développe une autre conséquence, avec l'emploi de la conjonction de subordination « si ...

que » qui est un a priori : on croit ces enfants différents des enfants appartenant à des catégories sociales inférieures ceux « de la médiocrité ou de la pauvreté » L.5. Ce préjugé serait communément partagé, comme l'indique le pronom indéfini « on » qui généralise.

Cependant, le mode du verbe « croirait » suggère qu'il s'agit d'une erreur de jugement. - Le troisième paragraphe s'intéresse au jouet de l'enfant riche à son tour présenté de façon méliorative et même superlative « gisait un joujou splendide » L.7.

On remarque la même inversion verbe et sujet qui met en avant le verbe « gisait » et connote l'inertie et même la mort.

Ensuite, le comparatif d'égalité « aussi frais que » signale le bon état du jouet et est complété par une longue énumération d'autres adjectifs mélioratifs : « verni, doré, vêtu d'une robe pourpre, et couvert de plumets et de verroteries » L.7.

Ces caractérisations font du jouet un objet sophistiqué et plein d'ostentation.

Une allitération en [rJ, aux lignes 7 et 8 poétise la description du jouet, en donnant une unité sonore à tous les termes qui le caractérisent.

Pourtant, cet objet est totalement délaissé par son maître, dont l'attention est attirée par un autre centre d'intérêt, annoncé à la fin du paragraphe « et voici ce qu'il regardait! »L.9.

La tournure exclamative de la phrase crée un effet d'attente. Mouvement 2 : - Commence alors, dans un deuxième mouvement du texte, la description, dans le même ordre que pour l'enfant riche, la description de l'autre enfant du texte. - Le début de la ligne 10 reprend les mêmes éléments que ceux de la ligne 1, mais en les inversant selon la figure du chiasme : « la route » puis « la grille» à la L.1 ; et inversement, « la grille» puis « la route» à la L.10.

Ce procédé permet d'insister sur la grille placée entre les deux enfants, entre leurs deux mondes opposés.

Le lieu de vie de l'enfant est la route un lieu ouvert et dangereux, figuré par l'expression « entre les chardons et les.... »

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