Analyse linéaire la princesse de Clèves: Quelles sont les raisons de ce larcin irrésistible?
Publié le 21/05/2021
                            
                        
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                                                                                                                            Il y avait longtemps que M.
                                                            
                                                                                
                                                                    de Nemours souhaitait d’avoir le portrait de Mme de Clèves.
Cette envie ancienne (à apprécier, car le duc n’a croisé la route de la princesse que depuis quelques mois tout au 
plus.
                                                            
                                                                                
                                                                    En fait ce longtemps marque surtout la force incoercible de ce désir) est soulignée par le présentatif «   il y avait   »
accompagné de l’adverbe «   longtemps   ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Mme de La Fayette suggère que la durée n’est pas vécue de la même 
manière par un amoureux obnubilé par l’objet de sa passion.
Lorsqu’il vit celui qui était à M.
                                                            
                                                                                
                                                                    de Clèves, il ne put résister à l’envie de le dérober à son mari qu’il croyait tendrement 
aimé   ; et il pensa que, parmi tant de personnes qui étaient dans ce même lieu, il ne serait pas soupçonné plutôt 
qu’un autre.
Quelles sont les raisons de ce   larcin irrésistible   ?
 De fait, le duc ne peut subtiliser l’exemplaire de la reine dauphine, il risquerait la honte d’être découvert et le
bannissement de la cour (une mort sociale en quelque sorte).
 Dérober celui du prince, c’est prendre sa revanche sur un «   mari qu’il croyait tendrement aimé   », c’est donc
le signe d’une   jalousie   intime.
 Il se croit   insoupçonnable .
Le duc reste   clairvoyant   et connaît parfaitement les risques qu’il prend comme les conséquences de son acte.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il n’y
a   rien d’irréfléchi   dans son geste.
Quelles vont être les réactions de la princesse devant ce larcin   ?
Mme la dauphine était assise sur le lit et parlait bas à Mme de Clèves, qui était debout devant elle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mme de Clèves 
aperçut par un des rideaux, qui n’était qu’à demi fermé, M.
                                                            
                                                                                
                                                                    De Nemours, le dos contre la table, qui était au pied du 
lit, et elle vit que, sans tourner la tête, il prenait adroitement quelque chose sur cette table.
La princesse surveille déjà le duc, preuve qu’elle s’intéresse particulièrement à lui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle comprend tout de suite ce qui
est   en   train   d’arriver.
                                                            
                                                                                
                                                                      L’accumulation   des   détails   rapportés   montre   assez   qu’elle   observe   M.
                                                            
                                                                                
                                                                      de   Nemours.
                                                            
                                                                                
                                                                      «   Sans
tourner la tête   » indique que le duc est résolu et ne veut pas qu’on l’incrimine.
                                                            
                                                                        
                                                                    Il ravit le portrait «   adroitement   »   : il
n’est en rien ému et se comporte comme un voleur à l’étalage professionnel.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle comprend que le geste de M.
                                                            
                                                                                
                                                                    de
Nemours est   intentionnel .
                                                            
                                                                                
                                                                    De plus, pendant toute la scène, Mme de Clèves observe le duc par-dessus la dauphine et
ne fait pas attention aux propos de son hôtesse.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle est   fascinée   par l’événement.
Elle n’eut pas de peine à devenir que c’était son portrait, elle en fut si troublée que Mme la dauphine remarqua 
qu’elle ne l’écoutait pas et lui demanda tout haut ce qu’elle regardait.
Ce   regard concentré   sur le duc indique chez Mme de Clèves la puissance de l’ attirance passionnée   qu’elle lui porte
malgré   elle.
De   même   c’est   cette   attention   soutenue   qui   lui   fait   comprendre   de   manière   juste   ce   qui   vient   de   se   passer.
Cette   intuition   lui   révèle   son   affection   refoulée.
Elle reprend conscience de l’ardeur de ses sentiments qu’elle croyait avoir apaisée lors de son séjour à Coulommiers.
Ce constat la «   trouble   » profondément.
                                                            
                                                                                
                                                                    Son désarroi ne peut plus être caché.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il lui vaut un   reproche   de la dauphine
qui   ne   peut   que   mettre   en   éveil   l’entourage   dont   le   duc.
                                                            
                                                                                
                                                                      Ce   qui   était   dissimulé   apparaît   au   grand   jour.
                                                            
                                                                                
                                                                      La
princesse   livre   ainsi le secret de son cœur à la   connaissance   des personnes présentes.
Mme de Clèves n’était pas peu embarrassée.
                                                            
                                                                                
                                                                    La raison voulait qu’elle demandât son portrait   ; mais, en le demandant 
publiquement, c’était apprendre à tout le monde les sentiments que ce prince avait pour elle, et, en le lui demandant
en particulier, c’était quasi l’engager à lui parler de sa passion.
L’«   embarras   » de la princesse provient de ce qu’elle   renonce   tout de suite à la voie de la «   raison   ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce terme signifie
bon sens, réaction normale.
                                                            
                                                                                
                                                                    (N’oublions pas que la   préciosité , héritière de l’ amour courtois   médiéval, pense comme 
lui que l’amour est toujours   adversaire   de   Raison ).
                                                            
                                                                                
                                                                    Compte tenu de son inclination pour le duc, elle est empêtrée 
dans un   dilemme   (aucune des solutions ne convient pour résoudre le problème)   :.
                                                                                                                    »
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