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Alessandro Volta par Giovanni Polvani

Publié le 22/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Alessandro Volta par Giovanni Polvani Président de la Société Italienne de Physique Au palais des Tuileries, le 6 novembre 1801, Napoléon, debout, reçoit Volta et lui offre le tribut de son admiration et de ses louanges. Ce document contient 1109 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.


VOLTA Alessandro. Physicien italien. Né le 18 février 1745 à Côme où il mourut le 5 mars 1827. Son père, Filippo, était un patricien et sa mère, Maddalena, appartenait à la famille des comtes Inzaghi. Tout jeune, Volta montra une grande inclination pour la recherche et l’étude des phénomènes naturels. Il fréquenta l’école des jésuites de Côme et, contrairement au désir de ses parents et de ses maîtres, il abandonna les études régulières et se mit à étudier tout seul la physique. A dix-huit ans, il correspond déjà avec les plus grands physiciens d’Europe. En 1764 il compose un petit poème latin sur la pierre à feu et les feux follets. De 1765 à 1769, aidé par son ami le prêtre Giulio Cesare Gattoni, il se consacre à l’étude des phénomènes électriques dont il parvient à donner un mode original de représentation et d’interprétation. En 1767, Volta communique à Giovan Battista Beccaria, professeur à Turin et à cette époque le plus grand physicien d’Italie, ses observations et ses réflexions sur certaines particularités de quelques phénomènes, mais Beccaria ne les approuve pas. Volta réplique en 1769 par son premier ouvrage édité, De vi attractiva ignis electri ac phaenomenis inde pendentibus, ouvrage qu’il faut considérer comme le germe à par tir duquel se développa toute la théorie de Volta sur l’électricité, tant en ce qui concerne l’expérimentation que l’interprétation des phénomènes électriques jusqu’aux travaux — a cette date encore impossibles — qui découlent des découvertes de Galvani. La conception des phénomènes électriques que Volta avait élaborée de lui-même pendant sa jeunesse eut comme premier résultat l’invention, en 1775, de l’« électrophore perpétuel », appareil qui souleva l’admiration des plus grands physiciens de ce temps. Cependant les mérites de Volta comme physicien avaient été reconnus et récompensés par sa nomination de professeur titulaire de physique expérimentale dans les écoles de Come. Volta s’était, en outre, intéressé vers 1775 à la chimie des « airs », nous dirions aujourd’hui des corps gazeux. En 1776, en remuant avec un bâton le fond des champs de roseaux du lac Majeur en face d’Argera, il découvrit et recueillit l’« air inflammable né des marais », c’est-à-dire le méthane. Il se mit alors, en 1776 et 1777, à étudier la combustion des mélanges d’air ordinaire avec l’« air inflammable métallique » (hydrogène) ou avec l’air inflammable des marécages. En comparant les caractères physiques de la combustion, il découvrit que le rapport de la quantité d’air ordinaire nécessaire a la combustion complète de volumes égaux d’hydrogène ou de gaz des marais est égal à 4. De l’étude de la combustion des gaz inflammables à l’air libre, Volta passa en 1777 à celle de la combustion provoquée par une étincelle dans des récipients clos, étude qui aboutit à l’invention du « pistolet » et de l’« eudio-mètre », appareil ainsi baptisé par Volta et dont le dernier, pour reprendre l’opinion de Gay-Lussac et de Humboldt, fut « très précieux » pour l’analyse chimique. A partir de l’étude des effets dynamiques obtenus avec le pistolet, Volta découvrit en 1777 que le rapport des volumes entre l' « air déphlogistiqué » (oxygène) en l’air métallique doit être de 1 à 2 pour que la combustion soit complète. Mais en même temps intervenait le problème de savoir quelle était la chose née de cette combustion; Volta tenta de nombreuses expériences avec l’eudiomètre. Mais comme l’eau qui servait de fermeture à l’appareil lui cherchait le produit de la combustion, il chercha désespérément à se procurer une quantité de mercure suffisante pour remplacer l’eau. Sa nomination de professeur à l’Université de Pavie en 1778 ne lui fournit pas de meilleurs moyens d’expérimentation. Cependant les années passaient, ses amis le pressaient de faire cette expérience et son désappointement et son amertume allaient croissant. Ce petit drame trouva une conclusion en 1783 lorsque Gaspard Monge, se basant sur la méthode de Volta relative aux explosions en milieu clos, lui ravit la gloire d’obtenir la synthèse de l’eau. De 1776 à 1789, outre ses études de chimie des corps gazeux qu’il poursuivit jusqu’en 1783, il étudia la métrologie électrique; il découvrit la relation existant entre capacité, charge électrique et « tension » d’un conducteur isolé, construisit des électrodes très sensibles, inventa l’« appareil agrandisseur » ou « condensateur », élabora plusieurs ingénieuses méthodes comparatives entre des électromètres de sensibilités différentes, réalisa des dispositifs pour des « mesures absolues » des tensions, proposa un électromètre étalon et définit le « degré fondamental » de tension, c’est-à-dire l’unité de mesure des tensions, qui, exprimé en unités modernes, vibre aux alentours de 13 350 volts. Ces études, expériences et recherches sont en grande partie consignées dans ses Lettres sur la météorologie électrique adressées à Georg Christoph Lichtenberg. Le but de Volta était de doter la météorologie de méthodes comparatives des données relatives aux phénomènes électriques atmosphériques en des lieux et des temps divers. Aussi devons-nous considérer Volta comme le fondateur à la fois de la météorologie et de la métrologie électrique. Aux alentours de 1790, Volta se consacra aussi à l’étude de la propriété des aériformes. En faisant des expériences sur la dilatation relative de l’air sous pression constante pour chaque degré Réaumur du thermomètre à mercure, dans l’intervalle entre la température de la glace fondante et celle de l’eau en ébullition, ou peu au-delà de ces limites, il découvrit que cette dilatation est constante. Les recherches de Volta, publiées en 1793 dans son mémoire De l'uniforme dilatation de l’air, sont conceptuellement et substantiellement différentes de celles de Gay-Lussac en 1802, lequel se borna à déterminer seulement la dilatation totale dans l’intervalle de température entre la glace fondante et l’eau bouillante, sans se servir d’un thermomètre ni s’occuper des variations subies degré par degré. Dans le domaine de la physique des aériformes, Volta traita expérimentalement le comportement des vapeurs à différentes températures; en 1793, il découvrit que leur densité et leur tension sont indépendantes d’une éventuelle présence d’air et il parvint à en donner une représentation numérique en combinant deux progressions, une progression géométrique indiquant l’« accroissement » des quantités de vapeur et une progression arithmétique indiquant le « renfort de l’élasticité ». En 1791 Galvani communiqua à l’académie de Bologne les résultats de quelques-unes de ses recherches sur ce qu’il appelait l’électricité « animale » sui generis particulière aux corps organiques, différente de celle des corps physiques et suscitée par le contact, les décharges, etc. La découverte de Galvani fut publiée en 1792 dans Des forces électriques dans le mouvement musculaire. Sur l’instigation de Carminati et de Rezia, Volta se mit à faire des expériences sur les phénomènes découverts par Galvani le 24 mars 1792. D’abord sceptique, quelques jours après il était « enthousiasmé » par ces recherches. Il accepta d’abord les idées de Galvani, mais apres quelques mois il les mettait en doute et les réfutait, pensant que les phénomènes en question étaient en réalité l’effet d’une excitation des nerfs par l’électricité ordinaire. S’il en allait ainsi, se dit Volta, en excitant électriquement d’autres nerfs que ceux du mouvement, par exemple ceux du goût ou de la vue, on devrait obtenir des sensations de saveur ou de lumière. L’expérience réalisée soit à l’aide de décharges minimes au moyen de petites bouteilles de Leyde, soit par des contacts avec deux métaux, expérience effectuée sur lui-même, confirmèrent ses conjectures. Or, dans le cas de l’expérience de Galvani, où placer le siège moteur de l’électricité ? « C'est la différence des métaux qui la provoque », répond Volta et il l’explique dans deux de ses ouvrages, Deuxième mémoire sur l’électricité animale et Quelques nouvelles propriétés du fluide électrique, publiés à la fin du printemps de 1792. Dans le même ordre d’idées, en confrontant expérimentalement les effets obtenus par l’accouplement de métaux différents, Volta réussit à ranger les métaux eux-mêmes dans une « échelle », d’après leur aptitude plus ou moins grande à susciter le fluide électrique dans un sens ou dans le sens contraire, c’est-à-dire en l’« absorbant » ou en le « repoussant ». Galvani et ses partisans ripostèrent aux critiques et aux expériences de Volta en publiant en 1794 de nouveaux résultats selon lesquels, si on supprimait l’objet métallique, on obtenait des contractions en mettant directement en contact le nerf et le muscle. Pour toute réponse, Volta généralisa son principe en affirmant l’existence d’un déséquilibre électrique provoqué par tout contact hétérogène; vers 1796-1797, il réussit à prouver expérimentalement, à l’aide de ses merveilleux électroscopes et de son condensateur, qu’il existe toujours un déséquilibre électrique (il disait une « tension ») entre deux métaux différents, quels qu’ils soient. A la fin de 1799, il construisit le « nouvel appareil à secousses » : la pile. Cette invention fut rendue publique par une lettre du 20 avril 1800 à Joseph Banks, président de la Royal Society de Londres, lettre qui fut publiée dans les Philosophical Transactions de cette société sous le titre On the Electricity excited by the mere Contact of conducting Substances of different Kinds. En novembre 1801, invité à Paris par l’Académie de France, Volta exposa devant cette assemblée et en présence de Napoléon ses expériences fondamentales et lut son Mémoire sur l’identité du fluide électrique avec le fluide appelé «galvanique » . Ce fut un véritable triomphe qui toutefois n’altéra en rien la débonnaire sérénité du grand savant. Après avoir inventé la pile, Volta se mit à en étudier les propriétés électriques particulières et il consigna une foule de résultats dont beaucoup sont inédits. Nous rappellerons seulement la découverte, communiquée en 1808 à von Marum, de la proportionnalité de la « rapidité » (nous disons aujourd’hui l’intensité) du courant au nombre de couples de plaques, c’est-à-dire à la tension électrique aux extrémités de la pile; il montra qu’à tension égale, la « rapidité » varie en raison directe de la « liberté ou facilité du passage », c’est-à-dire de la conductibilité du circuit, et enfin que cette « liberté » varie en raison directe de la section et en raison inverse de la longueur du conducteur par lequel se termine la pile. Cet ensemble de propriétés est la base même de la loi que vingt-cinq ans plus tard devait formuler Ohm. Tel est l’aboutissement, la dernière conquête d’un chemin de soixante années que Volta parcourut tout seul, traçant sa voie dans le domaine de la recherche sur les phénomènes physiques que lui avait révélés la découverte de Galvani. Sa culture, son ouverture d’esprit, sa puissance de pensée, sa force dialectique, son habileté expérimentale, sa droiture morale et sa foi religieuse faisaient de Volta un homme exceptionnel.

« Alessandro Volta. »

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