Albert Béguin et le roman

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« A propos de la notion du réalisme, un critique contemporain, Albert Béguin, nous livre cette réflexion : «Le liseur de romans applaudit: «C'est comme dans la vie.» Il prouve par là qu'il est étranger à toute forme d'art. Les personnages d'une oeuvre ne ressemblent pas davantage à ceux de la réalité que les habitants des songes. La Clytemnestre d'Eschyle, don Quichotte, les frères Karamazov, Mme Bovary, le Grand Meaulnes sont« vrais» justement parce qu'ils ne sont pas comme nous autres de pauvres êtres sans valeur exemplaire et symbolique. » Vous apprécierez cette· conception du personnage théâtral ou romanesque en vous fondant sur des exemples précis qui peuvent ne pas être ceux qu'évoque l'auteur. 6. On insistera sur le problème posé — à ce propos le nom de l'auteur de la formule a rarement un rôle à jouer —. Il est souvent intéressant de reprendre en citation un passage précis de la formule — pas la formule complète parce qu'il est bien plus valable de la citer décomposée qu'en bloc, les nuances étant ainsi bien dégagées. 7. C'est alors — toujours avec une rédaction bien reliée en passant' insensiblement de l'idée générale précédant au plan — que le plan doit être annoncé : ordinairement en 2 parties, si possible interrogatives, puisque ce n'est encore qu'à l'état de question. 8. Chaque partie aura sa phrase autonome et peut être soutenue encore par des éléments de la formule à expliquer en citation : si des éléments de rédaction personnelle doivent être ajoutés dans la citation, les mettre entre crochets. ...»

BÉGUIN Albert. Écrivain suisse d’expression française. Né le 17 juillet 1901 a La Chaux-de-Fonds, mort à Rome le 3 mai 1957. C’est en 1937 que paraît la thèse d’Albert Béguin, L’Ame romantique et le rêve qui aura une influence considérable sur la critique littéraire et sur l’histoire de la pensée européenne. Cet ouvrage capital servira de référence pour comparer les influences ou les oppositions relatives au rêve chez les romantiques allemands et dans la poésie française. Ecrivain de la Suisse romande et germaniste averti, Albert Béguin est capable de comprendre les différents courants qui dominent la littérature occidentale et il peut être considéré comme le père de la littérature comparée. Catholique converti, ouvert aux idées de la gauche, il dirige pendant la guerre Les Cahiers du Rhône pour faire entendre la voix de la pensée dans la nuit du nazisme et, après la guerre, il prend la tête de la revue Esprit. Il s’intéresse également aux écrivains mystiques dans des ouvrages tels que Léon Bloy, mystique de la douleur (1948), Pascal (1953), Bernanos (1954). Mais son inlassable activité intellectuelle se tourne tout aussi bien vers une édition de Gérard de Nerval, et vers une étude consacrée à La Prière de Péguy (1944).