Databac

ACTE III, SCÈNE 4 du "Barbier de Séville" de Beaumarchais (commentaire)

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : ACTE III, SCÈNE 4 du "Barbier de Séville" de Beaumarchais (commentaire) Ce document contient 1077 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« ACTE III, SCÈNE 4 du "Barbier de Séville" de Beaumarchais (commentaire) RÉSUMÉBartholo rentre en scène avec Rosine en colère qui n'a pas envie de chanter, mais qui change vite d'avis quand elle reconnaît Lindor.La leçon de chant peut alors commencer, en présence de Bartholo, vigilant d'abord, sommeillant ensuite, mais toujours gênant.Grâce aux couplets de La Précaution inutile, Rosine peut chanter son amour à Lindor extasié.

Bartholo regrette le ton de ces pastoralesmodernes et, toujours de bonne humeur, esquisse à son tour une chanson arrangée à l'intention de Rosine sur un air ancien du tempsde sa jeunesse. COMMENTAIRECette quatrième scène, la leçon de chant, constitue le premier sommet de l'acte, avant le second (scène 11) : l'entrée de Bazile. La reconnaissance de Lhulor par RosineBartholo a toutes les peines du monde à faire venir Rosine.

Il espère sincèrement que la musique « calmera » la jeune fille, explicitantainsi la demande qu'il avait formulée à Alonzo de caresser le clavecin du cabinet voisin en attendant.Rosine, qui n'a pas envie de chanter « ce soir » (reprise de la notation temporelle précisant le moment de la journée dans ledéroulement de l'action de la pièce), reconnaît Lindor sous les traits de celui que son tuteur lui présente comme le « seigneur Alonzo,élève et ami de don Bazile, choisi par lui pour être un de nos témoins »; elle pousse un cri, se trouve mal, alarme le médecin Bartholoqui s'absente un instant pour aller chercher un fauteuil. Le point sur la situationPendant ce court instant où les deux jeunes gens sont seuls, les trois dernières répliques échangées vont dire l'objet et l'enjeu de lascène, et dévoiler un scénario pour la suite immédiate de l'action : « Le Comte.

— J'ai mille choses à vous dire.

Rosine.

— Il ne nousquittera pas.

Le Comte.

— Figaro va venir nous aider ». Contretemps et périlsDeux contretemps vont successivement surgir : ils sont dus tous les deux à l'initiative de Bartholo.

Puisque Rosine s'est blessée, laleçon de chant est compromise et Bartholo invite l'élève de Bazile à partir.

Un jeu d'apartés insistants et complices, de Rosine et duComte, auprès de Bartholo, est nécessaire pour aplanir ce premier contretemps, immédiatement remplacé par un second : Bartholodécide («je veux ») d'assister à la leçon de chant.La tendresse maladroite de Bartholo s'exprime par des termes affectueux d'un autre âge (« mignonne », « mon enfant », « monamoureuse »), que doit cependant voiler d'agacement le morceau choisi pour le leçon : « Toujours La Précaution inutile! » Rosine,assez imprudemment, au risque d'aiguiser la méfiance de son tuteur, rêve tout haut aux charmes de la jeunesse et de la liberté, thèmede la pastorale qu'elle s'apprête à chanter.L'air de RosineBeaumarchais tenait particulièrement à l'exécution de l'air de Rosine.

Il s'en explique dans une longue note précise: « Cette ariette,dans le goût espagnol, fut chantée le premier jour à Paris, malgré les huées, les rumeurs et le train usités au parterre en ces jours decrise et de combat.

La timidité de l'actrice l'a depuis empêchée d'oser la redire, et les jeunes rigoristes du théâtre l'ont fort louée decette réticence.

Mais si la dignité de la Comédie-Française y a gagné quelque chose, il faut convenir que Le Barbier de Séville y abeaucoup perdu.

C'est pourquoi sur les théâtres où quelque peu de musique ne tirera pas tant à conséquence, nous invitons tousdirecteurs à la restituer, tous acteurs à la chanter, tous spectateurs à l'écouter, et tous critiques à nous la pardonner, en faveur dugenre de la pièce et du plaisir que leur fera le morceau ».Cette intrusion de la musique d du chant dans une pièce de théâtre allait contre les règles qui voulaient toujours qu'on ne mélangeâtpas les genres.

Mais c'est pour Beaumarchais l'occasion d'une impertinence et contre les règles, et contre les règlements (la musiqueest le privilège des scènes lyriques): occasion ainsi d'innover en dérangeant, et aussi sans doute de rappeler à lui-même et auspectateur ce que fut la première version de la pièce (un opéra-comique), occasion enfin d'innover sur le plan de la dramaturgie encomposant sur scène un tableau.

Le thème de la pastorale chantée par Rosine est une illustration de celui de la pièce.

La constructionen abîme s'agrémente d'un changement de registre dû à la musique : l'appel du printemps, la force de la jeunesse poussent une jeunebergère (de « quinze ou seize ans ») là où « Lindor la guette » et finit par l'embrasser.

Et Rosine de continuer: « Si quelquejaloux/Trouble un bien si doux/Nos amants, d'accord, /Ont un soin extrême [ ...] /De voiler leur transport [...] ».Ce morceau, commenté 'dans une note développée, est accompagné d'une didascalie importante de l'auteur pour noter un jeu descène.

Le désir entre les deux jeunes gens pousse le Comte à s'emparer d'une main de la jeune fille et à la couvrir de baisers,initiative qui coupe littéralement la voix de Rosine au comble du plaisir et de l'émotion.

Mais le changement de rythme du chant et lesilence qui l'a suivi, réveillent paradoxalement Bartholo : cet incident, comique, empêche l'épisode de trop tourner à la comédiesentimentale.

Beaumarchais laisse aux acteurs le soin de recommencer le jeu s'ils le jugent opportun: «Si la petite reprise se répète, lemême jeu recommence ».

On oscille ainsi délicatement entre la comédie sentimentale et la comédie tout court.C'est cette dernière qui reprend le dessus, à travers le commentaire tranquille de Bartholo, vieux médecin fatigué qu'un peu demusique et de repos assoupit immédiatement.

Son initiative finale de chanter un air de sa composition empêche le Comte de répondreà Rosine et surtout de l'informer du stratagème de la lettre rendue à son tuteur.

La chanson de Bartholo, qui s'inscrit par l'effetrecherché dans la filiation de la chanson du bon vieux temps de l'Alceste du Misanthrope ou de celle de Monsieur Jourdain du Bourgeoisgentilhomme de Molière, vise à faire encore plus apparaître Bartholo comme un vieillard terriblement ridicule face à la jeunesse deRosine et du Comte.

Le commentaire de Beaumarchais insiste sur cet effet de contraste (« Pendant la ritournelle [ ] ») qui sera unedes composantes du dénouement à venir.

Le ridicule du personnage est accentué par l'inconvenance gaillarde de la chanson (« Mais lanuit, dans l'ombre /Je vaux encore mon prix [...] ») et la moquerie gestuelle de Figaro qui apparaît derrière lui, en singeant sa dansemaladroite.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles