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1802).

Publié le 08/12/2021

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1802). Sitôt devenu empereur, sitôt que son pouvoir est assuré à l'intérieur, il révèle sa vraie nature et inverse la
perspective d'hier : ses ennemis sont les mêmes que ceux qui menaçaient la France de 1792 - en gros le continent
tout entier -, mais il ne s'agit plus de s'en défendre. Au contraire. L'homme n'aura de cesse de les attaquer pour
assouvir sa soif inextinguible de victoires et de domination. Elle fera sa gloire, elle fera sa perte.
Ulm, Iéna, Eylau, Wagram, chaque Français a dans l'oreille le nom de ces batailles qui ont permis à un petit Corse
de régner sur tout un continent. Elles ont toutes servi à baptiser des avenues et des places, des rues et des stations
de métro. La liste en est fastidieuse. Ne gardons que les lignes de force qui en gouvernent la succession. Le
principe de départ est simple, on vient de l'évoquer : sitôt qu'il a sur le front la couronne impériale, Napoléon n'a
plus qu'une idée en tête, agrandir son empire. Son ambition démesurée le poussera à défier les unes après les
autres toutes les puissances du temps, grandes ou petites, qui entourent la France, ou à briser les « coalitions »
qu'elles mettent en place pour tenter de le contenir. Il leur en faudra cinq pour en venir à bout.
Quels pays peuvent lui tenir tête ?
À l'est de la France, le fameux « Saint Empire germanique » n'est plus qu'un conglomérat de principautés, de villes
libres, de petits États plus ou moins indépendants. Sur ses débris, et en s'appuyant aussi sur de vastes territoires
extérieurs, plus à l'est, se sont créés deux États forts, puissants et redoutés. Le premier est l'Autriche. François de
Habsbourg, son « archiduc héréditaire », qui règne aussi sur la Bohême et la Hongrie, est, en titre, le dernier
empereur du Saint Empire. Mais à l'heure où cette pauvre vieille couronne ne représente plus rien, il s'en est forgé
une autre, toute nouvelle : il se proclame François Ier « empereur d'Autriche ». Le deuxième est un État plus
récent, dont la capitale est Berlin, dans le Brandebourg, mais dont le berceau est loin au nord-est, sur la Baltique :
le royaume de Prusse.
Plus à l'est encore reste l'immense Russie, sur laquelle règne Alexandre Ier, un autre César - en russe, le mot se
prononce tsar.
À partir de 1805, et en deux ans, Napoléon les affronte tous les trois, et les vainc, ensemble ou séparément, au
cours de batailles2 où son génie militaire fait merveille - rapidité, puissance de frappe, imprévisibilité. Le
2 décembre 1805, un an après son sacre, 70 000 Français rencontrent 90 000 Austro-Russes entre quelques
collines de ce qui est aujourd'hui la République tchèque : c'est Austerlitz. Les Russes se retirent, l'Autriche
s'agenouille, signe un traité et perd des territoires de partout, en Italie, en Allemagne. Quelques mois plus tard,
Iéna, nouvelle victoire : l'armée prussienne, réputée la meilleure du monde depuis un siècle, est défaite, le petit
Corse entre dans Berlin et bientôt le pays tout entier est occupé par les Français ou leurs alliés. Poursuivant sa
marche vers l'est, l'Empereur traverse ce qui reste de la Pologne, emboutit les russes à Eylau - boucherie terrible
mais sort militaire incertain - avant de les anéantir à Friedland, en juin 1807. Quelques jours plus tard, sur une
barge flottant sur le Niémen, notre César français rencontre le César russe. Il en sort les traités de Tilsit
(juillet 1807) qui organisent la paix nouvelle - je te laisse la Finlande, tu me laisses dépecer la Prusse et on invente
un grand-duché de Varsovie, etc. -, en clair les deux hommes se partagent l'Europe. Un an plus tard, à Erfurt, ils se
revoient devant un aimable parterre de princes, de ducs, d'altesses et de roitelets qui ne sont là que pour jouer les
utilités. Napoléon est roi d'Italie, la Hollande est à sa main, l'Autriche et la Prusse à sa merci, sur les débris de feu
le Saint Empire romain germanique il a créé quelques royaumes fantoches pour former une « Confédération du
Rhin », dont il est le protecteur : tous ces gens sont les figurants d'un grand film dont il est le producteur, le
scénariste et l'acteur principal. On peut dire qu'à ce moment, vers 1807-1808 donc, si l'on accepte de ne regarder
que de ce côté-là du continent, la « gloire de l'Empire » est au plus haut et le maître impérial à son zénith.
Seulement, il faut aussi regarder de l'autre côté de la carte, où veille et agit notre quatrième puissance,
l'Angleterre, ou plus exactement le Royaume-Uni, nom né de l'union de la Grande-Bretagne et de l'Irlande en
1801.
En 1803-1805, Bonaparte voulait lui régler son compte, il avait massé son armée au « camp de Boulogne », face à
elle, pour l'envahir. Le plan n'avait pas marché, c'est pour cette raison qu'il avait fait volte-face pour affronter
d'abord ses rivaux du continent qui tentaient de l'attaquer à rebours. À l'automne 1805, juste avant Austerlitz, au
large de Cadix, la flotte française avait subi la terrible défaite de Trafalgar. L'amiral anglais Nelson, atteint par un
boulet, y avait laissé la vie mais son vieux pays conservait la maîtrise des mers. Dès lors, l'Angleterre avait tenté de
bloquer tout le trafic maritime

français. Napoléon avait répliqué en organisant le « Blocus continental » : aucun des nombreux alliés de la France
n'avait plus le droit de commercer avec l'Angleterre. L'idée peut sembler de bonne tactique, elle s'était avérée
impossible à réaliser : comment surveiller ces interminables kilomètres de côtes ? Comment empêcher tel ou tel
petit État de s'enrichir avec une contrebande très lucrative ? À l'automne 1807, la paix est scellée avec le Russe.
L'Autrichien et le Prussien ont un genou à terre. L'Empereur croit le moment venu pour faire la police à l'ouest. Le
Portugal est le pays où le viol du Blocus est le plus évident : il envoie une armée sur Lisbonne et, pour clore le
dossier au plus large, il a l'idée de régler au passage le sort de l'Espagne en éjectant du trône les Bourbons qui y
règnent depuis un siècle pour y placer son frère Joseph. Funeste erreur. Un détail avait échappé au grand
stratège : la résistance opiniâtre des Espagnols. Jusque-là, les Français ont eu contre eux des armées. Cette fois, ils
doivent affronter une guérilla (le mot est de l'époque), c'est-à-dire une guerre de harcèlement menée par tout
un peuple. Celle-là est faite avec une férocité désespérée et inouïe. Avec ça, les Anglais ont débarqué au Portugal.
La campagne devait être une promenade de santé, elle sera sanglante, durera jusqu'en 1814 et aura un coût
humain faramineux.
Le « commencement de la fin »
Nous sommes toujours en 1807-1808. À l'ouest, donc, le vent a commencé à tourner, mais l'Aigle, ivre de tant
d'autres succès, ne le sait pas encore.
1809 : appuyée par l'Angleterre dans une nouvelle « coalition », l'Autriche sent venir le temps de la revanche. Elle
attaque en Bavière. Faux départ, elle rate ce match de retour : nouvelle campagne, nouvelles victoires françaises,

Essling, Wagram. L'Autriche est battue à nouveau. Napoléon gagne même dans l'affaire un nouveau traité de paix
et une nouvelle épouse, offerte, selon les moeurs du temps, pour sceller l'alliance. En 1810, il prend pour femme la
jeune Marie-Louise, fille de François, empereur d'Autriche, et donc petite-nièce de Marie-Antoinette - appelons
cela un clin d'oeil de l'histoire. Le vaniteux Napoléon n'y sera pas insensible.
Il est toujours au sommet. Sa France compte cent trente départements qui vont de Hambourg à Rome. Elle est
bardée de sept royaumes vassaux. Il a dans son lit une Habsbourg qui, en 1811, lui donne un fils, celui qu'on
appellera l'Aiglon. Il a tout loisir de commettre l'irréparable : il lance la guerre contre la Russie.
1812 : le « commencement de la fin », dira Talleyrand. L'Empereur ne connaîtra pas, en Russie, une défaite
militaire traditionnelle. Il sera confronté à pis, une catastrophe d'une ampleur inouïe. Elle est due à la stratégie
imprévue jouée par le tsar, quoiqu'on ne sache toujours pas clairement si elle fut voulue ou subie : dès le début de
l'offensive napoléonienne, les Russes reculent et refusent systématiquement le combat. La « Grande Armée »,
gigantesque barnum dans lequel s'agglutinent des soldats de plus de vingt nationalités différentes (tous les alliés
ont dû fournir leur contingent), court derrière un ennemi qui s'enfuit toujours, dans un pays de plus en plus désert,
où l'on trouve de moins en moins à manger. On arrive à Moscou. La ville est ravagée par les flammes. Que faire
d'autre, sinon repartir ? Il faut affronter alors un ennemi autrement meurtrier qui ne fuit pas mais attaque à tout
instant, en tous lieux : l'hiver. C'est la fameuse « retraite de Russie », un des plus grands désastres militaires de
l'histoire humaine, des milliers d'hommes en guenilles, transis de froid, de faim, harcelés par les Cosaques,
mourant par centaines lors de sinistres bivouacs, devant de pauvres feux éteints, faute de bois. L'épisode le plus
célèbre en est la bataille désespérée et terrible menée par les soldats de l'Empereur pour tenter d'aider l'armée à
passer une rivière. Elle se trouve aujourd'hui en Biélorussie, c'est la Berezina. Quatre cent mille hommes ont fait la
campagne à l'aller. Au retour, on en retrouve à peine 40 000. Napoléon ne les accompagne pas. Il est reparti
depuis longtemps. Il a préféré rentrer à Paris à la hâte pour ne pas assister à la débâcle.
Son temps est compté. Les vieux ennemis, l'Autriche, la Prusse se relèvent. 1813 : le Français tente de se ressaisir,
la chance n'y est plus. Il est battu à Leipzig. Grisés par cette immense victoire, les coalisés sentent qu'il faut en
finir. Vaste mouvement de leurs troupes qui convergent vers la France. Tactiquement, l'Empereur a gardé de bons
réflexes, il tente de résister à l'invasion, joue encore des coups brillants. Ce sont autant de coups perdus. Les dieux
de la guerre l'ont abandonné. En mars 1814, les Alliés, comme on appelle les princes qui l'ont combattu, entrent
dans Paris. Napoléon est à Fontainebleau. Poussé par ses maréchaux lassés, il abdique en faveur de son fils de trois
ans. Le petit ne régnera jamais, sa mère l'a déjà enlevé avec elle en repartant à Vienne. Il ne reste plus à l'exmaître du monde qu'à se résoudre au destin de poche qu'on a prévu pour lui. Les Alliés en ont fait le roi de la
minuscule île d'Elbe.
À Paris, l'inusable Talleyrand, serviteur de tant de maîtres, est à la manoeuvre. Il a réussi à ressortir de son chapeau
des fantômes qu'on avait presque oubliés : les Bourbons. Après vingt-trois ans d'émigration, le frère de Louis XVI
monte sur le trône sous le nom qu'il a pris dès la mort de Louis XVII, le fils du roi décapité : Louis XVIII.
Un dernier tour de piste : les « Cent-Jours »
L'histoire ne se répète jamais. Comme chacun sait, souvent elle bégaye. En mars 1815, exactement un an après sa
chute, l'aigle débarque sur la Côte d'Azur, à Golfe-Juan, avec quelques centaines d'hommes. Le retour du roi, les
prétentions des émigrés, l'arrogance des ultras ont déjà lassé les Français, qui ont eu le temps d'oublier les
souffrances de l'Empire. Tout le long de la route des Alpes qui porte désormais son nom - la route Napoléon -, ils
font un accueil triomphal au revenant. C'est le « vol de l'Aigle ». Retour à Paris, promesse d'un nouvel empire, plus
libéral, plus ouvert, plus populaire. Il durera « cent jours ». Un peu plus de trois mois plus tard, en effet, le 18 juin
1815, dans ce qui est aujourd'hui la Belgique, l'Empereur vieilli affronte les troupes envoyées à la hâte par les
Alliés. Elles sont commandées brillamment par l'Anglais Wellington et le Prussien Blücher, qui infligent à l'ennemi
la défaite la plus fameuse de l'histoire de France : Waterloo. Cette fois l'aigle est rôti. Il pense un moment fuir aux
États-Unis, monte sur un navire anglais qui se transforme en piège. La bête est prise, on ne la lâchera plus. Il lui
restera six ans à vivre sur un rocher au milieu de l'eau. En 1821, il meurt à Sainte-Hélène d'un cancer de l'estomac.
Napoléon, star absolue de l'histoire
Deux cents ans après sa mort, il jouit encore d'un incroyable fan-club, souvent composé d'hommes, et souvent
marqué à droite, mais pas toujours. La plupart du temps, ce goût leur est venu de l'enfance. Les napoléoniens
adultes sont d'anciens petits garçons qui ont rêvé de gloire et de batailles devant les vignettes de leur manuel
scolaire, et les impressionnantes cartes des conquêtes de l'Empire qui les illustraient. Comment leur en faire grief ?
On ne reproche pas à quelqu'un ses rêves d'enfant pas plus qu'on ne les discute. Je me garderai donc bien de le
faire, d'autant que ma peine serait perdue : l'admiration que les fous de l'Empereur vouent à leur idole relève de la
croyance, elle est imperméable à toute forme de distance ou de critique. Je ne puis donc que leur conseiller de
sauter les paragraphes qui suivent, ils ne sont pas écrits pour eux, mais pour le reste du public. En général, hors du
cercle des dévots convaincus, dans la mémoire commune donc, le souvenir du Premier Empire est associé à

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