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¼dipe (complexe d')

Publié le 06/12/2021

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S. Freud a très vite repéré les mani­festations du complexe d'Œdipe et

mesuré leur importance dans la vie de l'enfant comme dans l'inconscient de l'adulte. «J'ai trouvé en moi comme partout ailleurs, écrit-il à W. Fliess en 1897, des sentiments d'amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants.« Il écrira plus tard: «Cela est si facile à établir qu'il a vraiment fallu un effort pour ne pas le reconnaître. En fait tout individu a connu cette phase mais l'a refoulée.« (Résistances à la psychanalyse, 1925.)

COMPLEXE D'ŒDIPE DU GARÇON
C'est sur le cas du garçon, considéré comme plus simple et comportant moins de zones d'ombre que celui de la fille, que Freud appuie sa description. La « préhistoire « du complexe d'CEdipe lui semble difficile à établir avec certi­tude, mais il pose qu'elle comporte d'une part une identification primaire au père pris comme idéal, identifica­tion d'emblée ambivalente, et d'autre part un investissement libidinal pre­mier intéressant la personne qui prend soin de l'enfant: la mère. Ces deux rela­tions, d'abord indépendantes, con­fluent pour réaliser le complexe d'CEdipe.
La description qu'il donne dans l'Abrégé de psychanalyse (1940) permet d'apprécier comment le complexe d'CEdipe est lié à la phase phallique de la sexualité infantile. «Quand le garçon (vers deux ou trois ans) entre dans la phase phallique de son évolution libidi­nale, qu'il ressent les sensations volup­tueuses fournies par son organe sexuel, quand il apprend à se les procurer lui-même à son gré par excitation manuel­le, il devient alors amoureux de sa mère et souhaite la posséder physiquement de la manière que ses observations d'ordre sexuel et son intuition lui ont permis de deviner. Il cherche à la séduire en exhibant son pénis dont la possession le remplit de fierté, en un

mot, sa virilité tôt éveillée l'incite à vouloir remplacer auprès d'elle son père qui jusqu'à ce moment avait été un modèle à cause de son évidente force physique et de l'autorité dont il était investi; maintenant, l'enfant considère son père comme son rival.«
C'est par simplification que l'on réduit le complexe d'CEdipe du garçon à l'attitude ambivalente à l'égard du père et à la tendance uniquement tendre envers la mère : il ne s'agit là que de la partie positive du complexe. Une investigation plus poussée le découvre la plupart du temps sous sa forme complète, positive et négative, le gar­çon adoptant en même temps la posi­tion féminine tendre envers le père et la position correspondante d'hostilité jalouse à l'égard de la mère. Cette double polarité est due à la bisexualité originaire de tout être humain (le Moi et le Ça, 1923).
Produit de la phase phallique, le complexe d'CEdipe est « détruit « par le complexe de castration. En effet, lors­que le garçon a admis la possibilité de la castration, aucune des deux posi­tions oedipiennes n'est plus tenable : ni la position masculine, qui implique la castration comme punition de l'in­ceste, ni la position féminine, qui l'im­plique à titre de présupposition (la Disparition du complexe d'CEdipe, 1924). Le garçon doit donc abandonner l'in­vestissement objectal de la mère, qui sera transformé en une identification. Il s'agit le plus souvent d'un renforce­ment de l'identification primaire au père (c'est l'évolution la plus normale puisqu'elle accentue la virilité du gar­çon), mais ce peut être aussi une identi­fication à la mère, ou bien encore la coexistence de ces deux identifica­tions.
Ces identifications secondaires, et plus spécialement la paternelle, consti­tuent le noyau du surmoi. Le père ayant été reconnu comme obstacle à la réali­sation des désirs oedipiens, l'enfant

« introjecte son autorité «, «emprunte au père la force nécessaire« pour ériger en lui-même cet obstacle. Cela doit aboutir non à un simple refoulement (car il y aura alors toujours un retour du refoulé) mais, «si les choses s'accom­plissent de manière idéale, à une des­truction et à une suppression du complexe «. Freud ajoute cependant que la frontière entre le normal et le pathologique n'est jamais tout à fait tranchée (la Disparition du complexe d'Œdipe).
D'ailleurs, Freud observe dans d'au­tres textes que le choix d'objet oedipien réapparaît à la puberté et que l'ado­lescent se trouve devant la très lourde tâche de rejeter ses fantasmes inces­tueux et d'accomplir «une des réalisa­tions les plus importantes mais aussi les plus douloureuses de la période pubertaire : l'affranchissement de l'au­torité parentale« (Trois Essais sur la théo­rie de la sexualité, 1905).
Le complexe d'CEdipe est donc un procès qui doit aboutir à la position sexuelle et à l'attitude sociale adultes. Non surmonté, il continue à exercer depuis l'inconscient une action impor­tante et durable et à constituer avec ses dérivés le «complexe central de chaque névrose «.

COMPLEXE D'OEDIPE DE LA FILLE
Après avoir longtemps situé le com­plexe d'Œdipe de la fille comme le simple analogue de celui du garçon, Freud a souligné que sa préhistoire était différente. La fille en effet a, comme le garçon, la mère comme pre­mier objet d'amour et, pour pouvoir orienter son désir vers le père, il faut d'abord qu'elle se détache de celle-ci. Le processus qui mène au complexe d'Œdipe est donc nécessairement chez elle plus long et plus compliqué (Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes, 1925).
Ce processus commence lorsque la fille constate son infériorité par rapport

au garçon et se considère comme cas­trée. Elle peut alors soit se détourner de la sexualité, soit ne pas démordre de sa masculinité, soit enfin choisir une troi­sième voie «très sinueuse qui débou­che dans l'attitude féminine normale finale qui choisit le père comme objet« (Sur la sexualité féminine, 1931). L'asy­métrie entre le complexe d'Œdipe du garçon et celui de la fille tient donc à leurs rapports respectifs avec le com­plexe de castration. Celui-ci met fin chez le garçon au complexe d'OEdipe tandis qu'il lui ouvre au contraire la voie chez la fille.
Les principales étapes de cette voie très sinueuse sont les suivantes : sous l'influence de l'envie du pénis, la fille se détache de la mère, à laquelle elle reproche de l'avoir mise au monde si mal pourvue, puis l'envie du pénis trouve, selon une équation symbo­lique, un substitut dans le désir d'avoir un enfant et la fille prend dans ce but le père comme objet d'amour. Dès lors, elle s'identifie à la mère, se met à sa place et, voulant la remplacer auprès du père, se met à la haïr (à la rancune liée à l'envie du pénis s'ajoute alors la jalou­sie oedipienne).
Quant au motif de la disparition du complexe d'Œdipe chez la fille, Freud considère qu'il n'est pas clair et il ajoute que les effets du complexe continuent d'ailleurs souvent à se faire sentir dans la vie mentale normale de la femme dont le « surmoi ne sera jamais si inexo­rable, si impersonnel, si indépendant de ses origines affectives que ce que nous exigeons de l'homme «. Un juge­ment que toutefois il tempère en remarquant que c'est là le résultat de «constructions théoriques de la mas­culinité pure et de la féminité pure« et qu'il doit être relativisé compte tenu de la constitution bisexuelle de chaque individu.

SIGNIFICATION DE L'OEDIPE
La signification de l'cedipe ne doit pas être réduite au conflit oedipien imagi‑

naire, à ce que J. Lacan appelle «le gui­gnol de la rivalité sexuelle «. Le passage par l'oedipe aboutit à la position hété­rosexuelle et à la formation du surmoi, dans lequel Freud voit la source de la morale et de la religion.
La représentation triangulaire qui est souvent proposée ne rend pas compte de la fonction de l'oedipe parce qu'elle ne montre pas qu'il s'agit d'un procès et qu'a fortiori elle n'indique rien de son issue. Cela tient à ce qu'elle attribue au père et à la mère des positions symé­triques qui ne sont pas les leurs. Freud en effet parle d'« un seul point con­cret«: l'attitude envers le père, qui détermine l'évolution du complexe chez le garçon comme chez la fille.
C'est pourquoi Lacan n'utilise pas cette représentation triangulaire mais parle de la «métaphore paternelle «. Il appelle « Nom-du-Père « la fonction symbolique paternelle, soit ce qui constitue le principe efficace de l'cedi-pe, et il montre que le «Désir de la Mère « est rejeté dans les dessous par le Nom-du-Père, l'opération aboutissant à un signifié qui est le phallus et cela pour les deux sexes (Écrits). Cette façon d'écrire l'oedipe fait valoir que sa fonc­tion est de promouvoir la castration symbolique.
Lacan souligne que, si le Nom-du-Père assure cette fonction dans notre civilisation, cela découle de l'influence du monothéisme et n'a rien d'obliga­toire ni d'universel. Le mythe oedipien est actif dans l'inconscient de l'individu occidental, mâle ou femelle, mais, dans d'autres civilisations, africaines par exemple, l'oedipe peut n'être qu'« un détail dans un mythe immense «, d'autres structures symboliques s'y trouvant en position de promouvoir la castration.

La question est celle des consé­quences de la normalisation oedi­pienne. Freud constate qu'elle est à l'origine d'une «ferveur nostalgique« à l'endroit du Père (le Moi et le Ça). Lacan le reprend en disant que le mythe oedi­pien «n'en finit pas avec la théologie« (Écrits) mais qu'il va au-delà: il avance que le mythe oedipien attribue au Père l'exigence de la castration (avec cette conséquence majeure qu'elle acquiert la signification d'un don demandé par l'Autre) alors qu'elle n'est qu'une conséquence de la soumission de l'être humain au signifiant.

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