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PARÉ Ambroise

PARÉ Ambroise. Chirurgien et écrivain français. Né au Bourg Hersent, près de Laval (Mayenne) vers 1509; mort à Paris, le 20 décembre 1590. Si l’on écarte les légendes relatives à l’enfance de Paré, les faits connus de sa vie sont les étapes d’une carrière fort brillante, encore qu’elle ait commencé très humblement : compagnon chirurgien à l’Hôtel-Dieu de Paris, dès 1533, chirurgien à la suite de l’armée du maréchal de Montejean en Italie en 1536, nommé maître barbier chirurgien à Paris en 1541, puis chirurgien militaire en Roussillon, en Hainaut, en Bretagne, en Flandres, Paré a la chance de guérir le duc François de Guise, devant Boulogne en 1545. Ce sont les grands qu’il soigne désormais, le duc de Rohan, le roi de Navarre, Henri II enfin, dont il est fait chirurgien ordinaire. Il avait déjà publié, en 1545, La Manière de traicter les playes faites par hacquebutes et aultres basions à feu, et en 1550 la Briefve collection de l’administration anatomique : avec la manière de conioindre les os; et d’extraire les enfants tant morts que vivant. Il savait payer de sa personne; on le vit au siège de Metz lorsqu’il réussit au péril de sa vie a pénétrer dans la place pour y apporter ses soins à la garnison investie. Reçu chirurgien de robe longue, Paré fit encore plusieurs campagnes, assista Henri II mourant et fut chirurgien ordinaire de François II et de Charles IX. Fait premier chirurgien de ce dernier, il fut tenu par lui en haute estime s’il faut en croire l’anecdote qui veut que ce roi l’ait caché dans sa propre garde-robe lors de la Saint-Barthélemy, ce qui confirmerait l’opinion habituellement reçue mais non définitivement prouvée que Paré avait rallié la Réforme. Outre les citations bibliques si nombreuses dans ses œuvres, le fait qu’il manqua d’être empoisonné pour cause de religion semble le démontrer. A partir de 1561, Paré, qui reste attaché à la cour et ne fait plus campagne, publie un nombre considérable de traites : au cours de la même année (1562), La Méthode curative des playes et fractures de la teste humaine avec les pourtraicts des instrumens nécessaires pour la curation d’icelles, où il préconise la trépanation préventive et perfectionne le trépan, l'Anatomie universelle du corps humain, écrit en collaboration avec Rostaing du Bignon; en 1564, les Dix Livres de la chirurgie avec le magasin des instruments nécessaires à icelle; en 1568 le Traicté de la peste, de la petite vérolle et rougeolle, avec une briefve description de la lèpre; en 1572, les Cinque Livres de la chirurgie; en 1573 deux autres Livres de chirurgie portant sur la génération de l’homme et sur les monstres; en 1582, le Discours d’Ambroise Paré... à sqavoir de la mumie, des venins, de la licorne et de la peste, où il fait leur part — et elle n’est pas mince chez lui — aux recettes merveilleuses des empiriques. C’est qu’en effet, Paré venu du peuple et ayant reçu une instruction des plus sommaires est avant tout un praticien; ses théories reposent sur ses observations personnelles et les déductions, souvent ingénieuses, qu’il en tire. Il sait d’ailleurs fort bien enseigner les autres et ses livres furent longtemps en honneur auprès des chirurgiens. La Faculté, cependant, se défendit contre ce franc-tireur qui avait eu le grand tort de ne pas séjourner sur ses bancs. Elle ne put empêcher le grand renom de celui qui fut le père de la chirurgie moderne, médecin légiste et puériculteur. Comme il ne savait pas le latin, Paré écrit en français et se donne ainsi, sans l’avoir voulu, le mérite d’être un des initiateurs de la prose scientifique française. ♦ « Homme docte et des premiers de son art, qui nonobstant les temps avait toujours parlé et parlait librement pour la paix et pour le bien du peuple : ce qui le faisait autant aimer des bons comme mal vouloir haïr des méchants. » L’Estoile.


PARÉ, Ambroise (Bourg-Hersent, v. 1509-Paris, 1590). Chirurgien français considéré comme le père de la chirurgie moderne. Chirurgien-barbier à l'Hôtel-Dieu, puis maître chirurgien en 1536, il exerça d'abord ses talents en suivant les grands du royaume lors de leurs batailles, puis devint successivement chirurgien d'Henri II, François II, Charles IX et Henri III. Il inventa, après l'amputation des membres, la méthode de la ligature des artères, plus fiable et moins douloureuse pour les blessés que la cautérisation à l'huile bouillante ou au fer rouge. Il laissa à ses successeurs de nombreux traités.